« En vieillissant, on comprend bien des choses. »

Avec la sagesse de ses 20 ans, Olivier Archambault reconnaît ses torts. C’est pourquoi à sa dernière saison dans la LHJMQ, l’attaquant des Remparts de Québec entend s’amuser. Tout simplement.

« C’est un jeu. Tout ce que je veux, c’est performer (sic) au meilleur de mes habiletés », martèle l’ancien espoir du Canadien en entrevue avec le RDS.ca.

Échangé par les Voltigeurs de Drummondville en tout début de saison, Archambault s’est vu offrir une ultime chance d’exposer son potentiel sous les projecteurs du Colisée de Québec. Le plaisir allait toutefois attendre.

À peine de retour du camp des recrues du Wild du Minnesota, où il n’a pu dénicher de contrat, Archambault participait à sa première séance d’entraînement lorsque, épris de fatigue, il n’a pu compléter la pratique.

Après quelques tests médicaux et prises de sang, le diagnostic est tombé. Mononucléose.

 « Ç’a été dur et long, confesse-t-il au bout du fil. De toutes les épreuves que j’ai rencontrées depuis que je joue au hockey, c’est l’une des plus difficiles que j’ai eu à surmonter. »

Durant deux longs mois et demi, Archambault a dû aiguiser sa patience dans son lit, puis dans le gymnase. Ce n’est que vendredi dernier qu’il a finalement disputé son premier match de la campagne, face aux Tigres de Victoriaville.

Flanqué d’Anthony Duclair et Brent Turnbull, Archambault a évolué au centre pour l’occasion, ce qu’il n’avait pas expérimenté depuis son stage midget AAA.

« Je suis plus à l’aise à cette position puisque je suis davantage en mesure de fabriquer des jeux. De plus, prendre des mises en jeu, ça me met dedans. »

Après avoir inscrit son premier but dans un filet désert face aux Tigres, Archambault en a ajouté un autre en plus d’une mention d’aide contre l’Océanic de Rimouski le lendemain.

« J’ai manqué beaucoup de chances lors de mon premier match, surtout en première période, mais je pense avoir joué un bon match. C’est surtout mon cardio qui en a pris un coup. Pratiquer et jouer, c’est loin d’être la même chose », rappelle-t-il

Petit à petit, Archambault prend donc son rythme.

« Anthony (Duclair) et moi avons chacun un bon coup de patin, ce qui nous permet d’occasionner beaucoup de chances de marquer. Juste lors de mon premier match, on a eu trois ou quatre deux contre un. »

Olivier Archambault

Un repos profitable

Si la convalescence d’Archambault a été longue, elle lui aura néanmoins permis de gagner en force et de faire le vide.

« J’étais fatigué. J’ai eu amplement de temps pour penser à beaucoup de choses. »

Parmi celles-ci, sa libération en mai par le Canadien, qui a décidé de ne pas lui offrir de contrat deux ans après l’avoir repêché au quatrième tour en 2011.

« J’ai connu une très bonne deuxième moitié de saison à Drummondville. J’ai changé ma façon de jouer et de pratiquer, mais ça demeure une décision de l’organisation et je la respecte. […] Mon passé dans le junior y est peut-être pour quelque chose », suppose Archambault, qui a conclu la dernière campagne avec 32 buts et 34 passes en 64 rencontres, un sommet en carrière.

Son passé n’a en effet pas été des plus glorieux. Sélectionné au tout premier rang du repêchage de 2009 par les Foreurs de Val-d’Or, Archambault n’aurait pas entretenu la meilleure des relations avec son entraîneur-chef de l’époque, Marc-André Dumont.

« Je suis tombé dans le piège du premier choix au repêchage qui pense qu’il peut tout faire seul. On ne réalise pas toujours qu’on a besoin des autres. À mon arrivée  à Val-d’Or, je ne crois pas avoir profité d’un bon encadrement, mais mon attitude n’était pas exemplaire non plus  », estime-t-il.

Un autre guet-apens l’attendait donc au détour.

« Avant de faire mes débuts dans le junior, je l’ai eu facile en raison de mon talent. Quand tu es un p’tit gars de 15 ans et que tu es sélectionné au tout premier rang, tu entends toute sorte de choses. Le repêchage de la LNH c’est gros, et je me suis laissé distraire. »

Archambault a finalement été troqué aux Voltigeurs, où il a évolué pendant deux saisons avant d’être échangé à nouveau cette année.

Il n’a maintenant plus que quelques mois à sa disposition pour « s’amuser », et qui sait, convaincre une autre équipe qu’il a changé et qu’il mérite une autre chance.

« J’ai toujours comme objectif de gagner ma vie en jouant au hockey.  J’ai gagné en maturité avec le temps. Je n’ai aucun doute que j’en suis capable. »