Les Maple Leafs partagés entre fierté et déception après le match no 7 face aux Bruins
William Nylander, tout comme le reste de ses coéquipiers, est passé de l'euphorie à la déception en l'espace d'à peine une heure, entre le moment où il a placé les Maple Leafs de Toronto aux commandes et celui où David Pastrnak a soulevé les Bruins de Boston vers un gain décisif en prolongation.
Si plusieurs joueurs avaient la mine basse dans le vestiaire torontois après une autre élimination hâtive, Nylander avait l'air particulièrement anéanti du dénouement.
« C'était serré tout du long, et ils ont marqué sur un jeu spécial (set play). C'est de la merde, si je peux être honnête. Nous sommes revenus de ce retard de 1-3 et nous pouvons en être fiers... Je ne sais pas trop quoi dire, c'est un sentiment de vide pour l'instant », a commenté le no 88 des Leafs.
La question revient pratiquement chaque printemps lorsque l'équipe de la Ville reine est écartée du tableau éliminatoire : le fameux « Big Four » de Toronto, formé de Nylander, Auston Matthews, Mitch Marner et John Tavares, a-t-il vraiment ce qu'il faut pour connaître du succès collectivement?
« Je ne crois pas qu'il y ait quoi que ce soit qui fait défaut avec ce noyau de joueurs, a observé Nylander, qui a paraphé une nouvelle entente de huit saisons et 92 M$ qui débutera en octobre prochain.
« On s'est rendus ensemble jusqu'en prolongation du match no 7. C'est une émotion assez merdique que de perdre après tout le chemin parcouru », a-t-il soutenu.
Après une participation au duel ultime qui a pu paraître étonnante aux yeux de certains, Auston Matthews avait aussi un air piteux, sa casquette recouvrant partiellement ses yeux dans le vestiaire des Leafs.
« Il y avait bel et bien une blessure, mais ce soir n'est pas le moment propice pour en parler. Je préfère qu'on digère le résultat avant d'en dire plus », a résumé l'Américain de 26 ans.
« (Auston) a fait tout ce qu'il pouvait pour se rendre disponible, a de son côté fait remarquer Tavares.
« Il a mis les bouchées doubles pour être des nôtres, pour se rapprocher d'un état de santé qui lui permettait d'être là. Et vous l'avez vu, il a réussi un superbe jeu sur notre but. Il est un joueur du tonnerre. »
Keefe à la fois déçu et lucide
L'entraîneur-chef Sheldon Keefe a possiblement été le plus enclin à livrer le fond de sa pensée dans les minutes suivant l'élimination de son club.
« Ils forment une équipe structurée, a-t-il dit en faisant référence aux Bruins. Ils font un bon boulot en zone neutre, et protègent leur filet mieux qu'à peu près toutes les équipes de la LNH. Ils semblaient à l'aise à l'idée de se contenter de ça. Ça me semble évident que les équipes qui affrontent les Leafs tentent de les amener à se battre eux-mêmes. J'ai trouvé que nous sommes tombés dans ce piège dans les matchs nos 3 et 4, à domicile », a-t-il exposé avec franchise.
« C'est une manière douloureuse d'être envoyé en vacances, a poursuivi Keefe, qui a signé un nouveau contrat de deux ans en août 2023, une entente valide jusqu'à la fin du calendrier 2025-2026.
« En prolongation du match no 7, c'est la plus infime marge de différence qui existe », a affirmé Keefe en soupirant.
« J'ai aimé la combativité de nos gars pour qu'on arrive à se donner une chance de victoire. En même temps, c'est difficile d'apprécier le fossé (de 1-3) qu'on s'était creusé. C'est l'une des grandes raisons pour lesquelles nous en sommes là », a-t-il ajouté avec lucidité.
Keefe a été amené à parler de la blessure subie par le gardien Joseph Woll, l'un des facteurs déterminants des victoires obtenues par les Leafs dans les matchs nos 5 et 6.
« Le soir même (du match no 6), on savait qu'il avait un pépin physique. (Vendredi), nous n'avons pas pratiqué, car c'était une journée de déplacement. À notre arrivée à Boston, ça ne s'était pas amélioré pour lui. En fait, sa condition s'était quelque peu empirée. Dès vendredi soir, nous avons dit à Samsonov qu'il devait se tenir prêt à être notre gardien partant. Mais on gardait espoir, et ça s'est décidé cet après-midi, que Joseph n'allait pas être disponible pour jouer. »