J’ai eu la chance jeudi d’assister à la conférence de presse marquant la retraite d’un des plus grands, sinon le plus grand, gardien de but de l’histoire de la Ligue nationale. Plus de 1200 matchs, 691 victoires, 125 jeux blancs et 3 conquêtes de la coupe Stanley plus tard, bref une carrière exceptionnelle! Elle me semble bien loin la première fois où j’ai vu Martin Brodeur garder les buts pour le Canadien de Montréal-Bourassa dans la Ligue Midget AAA alors que je travaillais pour les Cascades du Saguenay-Lac St-Jean en 1988-1989 et que j’étais étudiant en communications à Jonquière.

ContentId(3.1114116):«J'aurais aimé jouer avec Anthony!»
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Évidemment, pas mal tout le monde a souligné la bizarrerie de voir Brodeur se retirer avec les Blues alors qu’il n’aura somme toute passé que six semaines à Saint Louis. Au passage, durant son point de presse, jamais Brodeur n’a écorché celui qui a été son patron pendant toutes ses années au New Jersey, le « dictateur » Lou Lamoriello. Le gardien de Saint-Léonard a même assuré que la communication avait toujours été présente avec Lamoriello durant les derniers mois. On se doute bien d’ailleurs qu’un jour Brodeur travaillera pour les Devils.

Lorsque j’ai eu la chance de m’entretenir seul à seul avec Martin, je suis revenu sur l’épisode du camp d’entraînement de 2013 alors que son fils Anthony, réclamé en 7e ronde par les Devils lors de la séance de sélection de la LNH tenue au New Jersey quelques mois auparavant, était présent au camp avec lui.

Dans les sphères de la LNH on savait que c’était peut-être le dernier camp de Martin avec les Devils (ce fut le cas). Il me semble qu’il aurait été de mise de voir un match hors concours disputé avec, pour la première fois, un duo père-fils devant le filet. Le soir du 16 septembre, au New Jersey, les Devils accueillent les Rangers de New York dans un match préparatoire. Martin Brodeur est le gardien partant devant le filet mais son adjoint est… Scott Wedgewood, un espoir des Devils réclamé en 3e ronde en 2010.

Quelle occasion ratée de faire plaisir à Brodeur en lui offrant comme adjoint son fils Anthony le temps d’un match! Imaginez la scène lorsque Anthony, 18 ans, aurait pris la relève de son père après 30 minutes de jeu… L’image aurait fait le tour de l’Amérique! C’est que, voyez-vous, Lou Lamoriello a ses règles et pour lui un espoir de 18 ans ne joue pas de match préparatoire devant le filet peu importe comment il s’appelle, alors pas question de faire une faveur à celui qui entrera par la grande porte au Temple de la renommée du hockey en 2018.

Dans l’entrevue, que vous pourrez voir à Hockey 360, Brodeur ne se cache pas pour dire qu’il aurait vraiment apprécié ce moment et que ça aurait été facile à réaliser. Il ajoute même que s’il l’avait demandé à Lou, ce se serait probablement produit, mais il aurait voulu que cela se fasse sans qu’il ait à le demander… Tellement dommage! On a donc passé à côté d’un moment qui aurait été magique, mais aujourd’hui il est trop tard. Martin est à la retraite et il est maintenant conseiller cadre de Doug Armstrong avec les Blues alors que Lou continue de mener sa dictature chez les Devils, une équipe qui vraisemblablement ne participera pas aux séries pour une quatrième fois en cinq ans.

Oui Lou, obligé de te le dire, tu as manqué le bateau dans ce dossier!

« J'ai adoré la carrière que j'ai eue »