TAMPA - Forts d’une victoire de 3-2 qui les a gardés bien vivants et d’un retour dans le confort de l’Amalie Arena, les joueurs du Lightning de Tampa Bay tenteront, dimanche soir, de pousser la grande finale qui les oppose à l’Avalanche à la limite des sept parties.

 

Si Steven Stamkos et ses coéquipiers y arrivent, les « Bolts » deviendront la 7e formation de l’histoire à forcer la tenue d’une septième partie après avoir tiré de l’arrière 1-3 dans la finale. Ils deviendraient les deuxièmes de l’histoire à auréoler cette remontée en paradant avec la coupe.

 

En 1942, les Maple Leafs de Toronto ont fait mieux encore puisqu’ils ont battu les Red Wings en grande finale après que Detroit eut gagné les trois premières parties.

 

En quête d’une troisième conquête consécutive, le Lightning a déjà gagné trois matchs sans lendemain depuis le début des séries. Deux aux dépens des Maple Leafs en première ronde – des victoires de 4-3 en prolongation dans le match 6 et de 2-1 dans la 7e partie – en plus de la victoire de vendredi à Denver.

 

Gagnera-t-il encore ce soir? Bien malin qui peut l’avancer. Une chose est certaine, le Lightning disputera ce soir son 52e et dernier match de la saison à domicile : 41 en saison régulière, 11 en séries éliminatoires.

 

Vasilevskiy - Kuemper

 

Andreï Vasilevskiy a bien sûr joué un rôle de premier plan dans ces trois victoires signées lors des matchs potentiellement sans lendemain. Il en jouera un plus gros encore si les « Bolts » forcent la tenue d’une septième partie. Et bien sûr aussi s’ils gagnent la coupe Stanley.

 

Plus simplement, le gardien du Lightning est la pierre d’assise de son équipe. Surtout depuis le début de la finale alors qu’il a fait face à des barrages de 35 tirs et plus dans quatre des cinq parties disputées jusqu’ici.

 

Les revers de 4-3 en prolongation et de 7-0 encaissés en lever de rideau de la finale ont laissé croire que le gardien russe pouvait être fatigué. Qu’il n’était peut-être pas aussi dominant que sa réputation le laisse croire.

 

Il s’est bien repris depuis.

 

De fait, trois des cinq derniers buts qu’il a accordés ont été le résultat de rondelles déviées involontairement devant lui par un de ses coéquipiers ou un adversaire. Ce genre de malchances n’est pas de nature à décourager le gardien et encore moins ses coéquipiers.

 

« Vasi est le meilleur gardien au monde. Il est un roc devant le but. Nous sommes en finale de la coupe Stanley. Les malchances font partie du jeu et tu n’as pas le droit de te laisser affecter par ce genre de mauvais bons », plaidait Pat Maroon en défense aux buts accordés par son gardien depuis le début de la finale.

 

Chose certaine : peu importe les 18 buts marqués par l’Avalanche depuis le début de la finale, Andreï Vasilevskiy est, et de loin, supérieur à Darcy Kuemper dont les « cadeaux » offerts ici et là n’aident en rien à afficher beaucoup de confiance à son endroit.

 

J’ajouterais même que si Vasilevskiy défendait la cage de l’Avalanche et Kuemper celle du Lightning, la série se serait décidée en quatre matchs et la coupe Stanley aurait déjà défilé dans les rues de Denver.

 

Avantage de la patinoire?

 

Le Lightning présente un dossier de 8-2 à domicile depuis le début des séries. Une victoire ce soir permettrait d’égaler un record de franchise. Un record établi en 2004 (9 gains, 4 revers) et égalé l’an dernier (9 gains, 3 revers).

 

Brayden Point ne sera pas du match. Le joueur de centre était sur la patinoire avec ses coéquipiers, dimanche matin, mais Jon Cooper a assuré qu’il ne pouvait compter sur lui.

 

« Brayden a subi une blessure sérieuse. Il pourrait peut-être nous rejoindre dans l’éventualité d’un septième match », a indiqué l’entraîneur-chef des « Bolts » qui a aussi laissé entendre que son équipe n’avait pas encore offert son meilleur hockey depuis le début de la finale.

 

Cooper devra l’obtenir ce soir.

 

Car l’Avalanche s’amène à Tampa avec une fiche de huit victoires en neuf matchs disputés loin de Denver depuis le début des séries. C’est deux gains à l’étranger de moins que le record (10) partagé par six équipes, dont les Blues de St.Louis qui l’ont égalé lors de leur première conquête en 2019.

 

MacKinnon : une bombe prête à exploser

 

Après l’entraînement matinal de son équipe, Jared Bednar a souligné, comme il le fait toujours, qu’il souhaitait pouvoir compter sur tous ses joueurs en vue du match de ce soir. Andre Burakovsky, qui a accompagné l’équipe à Tampa, demeure un cas très douteux.

 

« Son absence crée un grand vide, car il est très efficace pour transporter la rondelle en zone ennemie sans oublier qu’il nous offre de très gros buts », a commenté l’entraîneur-chef des « Avs ».

 

Burakovsky a raté les trois dernières parties après avoir amorcé la grande finale avec un but et deux passes lors des deux premières rencontres. Il revendique trois buts et huit points depuis le début des séries.

 

Le défenseur Cale Makar, qui remportera sans l’ombre d’un doute le trophée Conn-Smythe dans l’éventualité d’une conquête de l’Avalanche, est le fer de lance de l’attaque des « Avs ».

 

Il a marqué trois buts et récolté huit points jusqu’ici en finale. Il s’est inscrit au pointage dans chacune des cinq parties. De fait, il a récolté au moins un point dans 14 des 19 matchs de l’Avalanche depuis le début des séries. Dix-neuf matchs au fil desquels il a marqué huit buts et amassé 29 points.

 

Cette production fait contrepoids à celle, plus timide, de Nathan MacKinnon depuis le début de la finale. MacKinnon est très impliqué dans les matchs. Il orchestre beaucoup de poussées offensives en zone ennemie et contrôle beaucoup la rondelle. Peut-être trop.

 

Le fait qu’il n’ait marqué qu’un but depuis le début de la finale – il a ajouté trois passes – soulève des critiques à l’endroit de MacKinnon.

 

Je veux bien. Mais quand on analyse les matchs qu’il a disputés, il est nécessaire de regarder la qualité du travail effectué à ses dépens par le Lightning.

 

MacKinnon a décoché 58 tirs depuis le début de la finale. C’est une moyenne de 11,6 par match. C’est énorme!

 

Andreï Vasilevskiy a bloqué 27 des 28 tirs décochés par MacKinnon qui ont atteint la cible. Devant Vasilevskiy, ses coéquipiers ont bloqué 22 rondelles. Ce qui veut dire que seulement huit des 58 tirs décochés par MacKinnon ont raté la cible.

 

Avec une telle mitraille, il est surprenant que MacKinnon n’ait pas marqué plus souvent. Et ce devrait être une source d’inquiétude pour le Lightning et ses partisans, car à un moment donné, ça finira bien par entrer!

 

Bon match!