MONTRÉAL - Des quatre divisions formées pour orchestrer la saison COVID, c’est celle de l’Est qui était la plus relevée. Les six points séparant les Penguins, champions, et les Islanders qui les croiseront en première ronde confirment que cette division était également la plus équilibrée.

Cet équilibre fait passer de difficile à périlleux le jeu des prédictions à l’aube des séries. Des prédictions par le biais desquelles je favorise les Penguins et les Bruins qui, s’ils me donnent raison, se croiseront en finale de l’Est.

Boston –  Washington

Les Capitals marquent des buts. C’est l’ADN de leur capitaine Alexander Ovechkin et c’est ce qui rend cette équipe aussi dangereuse. Les Caps ont d’ailleurs enfilé 188 buts cette saison. C’est 27 de plus que la moyenne des 31 clubs de la LNH. Ces 188 buts les placent au quatrième rang du circuit.

Bien qu’il ait rejoint et dépassé Phil Esposito cette année, qu’il ne soit qu’à un but du record de Marcel Dionne – cinquième dans l’histoire de la LNH avec 731 buts – et qu’il continue à menacer le record que plusieurs croyaient inatteignable de 894 buts marqués par Wayne Gretzky, Ovechkin n’a marqué que 24 buts cette saison. Il est important d’ajouter du même souffle qu’il n’a disputé que 45 rencontres en raison d’une éclosion de Covid survenue en début de saison et d’une blessure qui l’a ralenti en fin de saison.

L’état de santé d’Ovechkin, ceux de John Carlson et de quelques autres membres importants des Capitals soulèvent quelques doutes à l’aube de cette série.

Car pour battre les Bruins, les Caps auront non seulement besoin de tous leurs effectifs, mais ils auront besoin d’obtenir le maximum de tous ces joueurs.

Acquis à la date limite des transactions en retour de Jacub Vrana, Richard Panik et de choix de première (2021) et deuxième (2022) rondes, Anthony Mantha a réalisé une entrée fracassante à Washington avec quatre buts à ses quatre premiers matchs. Il a récolté quatre passes au fil des 10 matchs suivants.

La contribution de Mantha et des autres joueurs qui soutiennent Ovechkin, Backstrom, Oshie et Kuznetsov jouera un rôle de premier plan dans cette série.

Si on sait à quoi s’attendre quand on pense aux Capitals, on sait aussi à quoi s’attendre quand on pense aux Bruins. On s’attend à du jeu solide et soutenu du trio de Patrice Bergeron qui pilote un des meilleurs trios de la LNH avec Brad Marchand à sa gauche et David Pastrnak à sa droite.

Les Bruins (164) ont marqué 24 buts de moins que les Caps cette saison. Ils ont aussi accordé 27 buts de moins que les Caps (134 – 161) qui sont à cheval sur la moyenne de la LNH à ce chapitre.

Comme les Caps, les Bruins ont fait une grosse acquisition à la date limite des transactions. Et depuis son arrivée à Boston, Taylor Hall en donne plus aux Bruins comme le confirment ses huit buts et 14 points récoltés en 16 matchs. Hall a retrouvé son dynamisme sur la patinoire. Les séries qu’il amorce avec sa nouvelle équipe serviront de tremplin vers son prochain contrat. Mais en plus, mais surtout, Hall donne aux Bruins une deuxième vague d’attaque derrière le trio de Bergeron.

Un atout important pour les Bruins.

Les Bruins ont une fiche gagnante (4-2-1-1) cette saison contre les Caps. Les deux équipes ont des fiches identiques de 11-4-1 à leurs 16 derniers matchs, séquence au cours de laquelle les Caps ont battu les Bruins à deux reprises.

Comme dans toutes les séries – ou certainement la grande majorité – c’est devant le filet que se jouera cette série.

Les Caps comptent sur deux jeunes gardiens qui ont très bien fait cette saison. Vitek Vanecek est venu en relève à Ilya Samsonov qui s’est retrouvé, deux fois plutôt qu’une, sur la liste des joueurs exclus en raison des protocoles Covid. Les deux gardiens affichent des moyennes identiques de 2,69 buts accordés par match. Leurs efficacités légèrement supérieures à 90% soulèvent quelques doutes, mais ils sont loin d’être des maillons faibles.

C’est toutefois parce que Tuukka Rask est selon moi un maillon plus fort encore et que les Bruins seront très bien nantis si Jaroslav Halak doit venir en relève que je donne l’avantage devant le filet aux Bruins.

Et que je donne l’avantage aux Bruins dans cette série.

Prédiction : Boston en 6

Pittsburgh – Islanders de New York

Les Penguins partent largement favoris à mes yeux dans cette série. Pas seulement parce qu’ils présentent une fiche convaincante de 6-2-0 contre les Islanders, mais parce que Sidney Crosby et sa bande ont terminé la saison en force.

Ils ont gagné 12 de leurs 16 derniers matchs (12-3-1), mais aussi 25 de leurs 34 dernières rencontres (25-7-2).

L’acquisition de Jeff Carter ne nuira certainement pas. Mais je suis loin de m’emporter avec les neuf buts et 11 points qu’affiche Carter après 14 rencontres avec les Penguins. Car quatre de ces buts sont venus au cours d’une seule et même partie.

Carter est un bon vétéran. Il pourra marquer un ou quelques buts importants. C’est clair.

Mais la plus grosse transaction favorisant les Penguins est le retour en santé d’Evgeni Malkin qui a raté 23 rencontres cette année.

Sidney Crosby (24 buts, 62 points) est toujours Sidney Crosby malgré les années qui passent. Jake Guentzel (23 buts, 57 points) le complète à merveille.

Kristopher Letang (7 buts, 45 points) saura certainement démontrer qu’il est toujours parmi les très bons défenseurs de la Ligue.

Il ne faut jamais prendre les Islanders et leur coach Barry Trotz à la légère. Je le sais. Surtout que je me suis rendu déjà coupable de jugements hâtifs à leur endroit et qu’ils me l’ont fait payer.

Mais quand même.

Aussi bon soit-il et il est bon, aussi rapide soit-il et il est très rapide, Mathew Barzal représente l’une des trop rares menaces offensives des Islanders qui ont marqué 152 buts cette saison. C’est neuf de moins que la moyenne de la LNH. C’est surtout 41 de moins que les Penguins.

Vrai que les Islanders n’ont accordé que 125 buts. Ils sont d’ailleurs deuxièmes dans la LNH derrière les Golden Knight de Las Vegas (122).

Mais les Penguins sont loin d’être une passoire en défensive comme le confirment les 155 buts accordés.

C’est clair, du moins à mes yeux, que les deux gardiens des Islanders Semyon Varlamov et Ilya Sorokin sont meilleurs que Tristan Jarry qui est loin d’être mauvais cela dit. Varlamov (7) et Sorokin (3) ont d’ailleurs offert 10 jeux blancs à leur équipe cette année.

Mais les Islanders s’en remettent trop à leurs gardiens.

Meilleur marqueur des Islanders, Barzal n’affiche que 45 points. Meilleur buteur des Islanders, Brock Nelson n’affiche que 18 buts. Anthony Beauvillier (15 buts, 28 points) et Jean-Grabriel Pageau (14 buts, 28 points) sont des joueurs intéressants et utiles.

Mais j’ai bien peur que les gardiens des Islanders, aussi bons soient-ils, ne puissent faire contrepoids au manque à gagner offensif de cette équipe.

D’ailleurs, les Islanders n’ont gagné que six de leurs 16 dernières parties de la saison (6-7-1-2). Des 17 dernières victoires qu’ils ont remportées, ils en ont arraché quatre en prolongation et quatre autres en tirs de barrage. Et il n’y aura pas de trois contre trois et de tirs de barrage en séries.

Pour toutes ces raisons, je favorise les Penguins. Mais les Islanders pourraient vendre chèrement leur peau.

Prédiction : Pittsburgh en 7