NASHVILLE - Visiblement épuisé après deux matchs aux allures de guerre de tranchées opposant ses Predators aux Ducks d’Anaheim, les traits un peu tirés à sa descente d’avion après une envolée de plus de quatre heures, P.K. Subban l’a admis d’un trait : « Ça fait du bien de rentrer à la maison. »

Au lendemain de la défaite de 5-3 qui a permis aux Ducks de niveler les chances 1-1 dans une série qui s’annonce très longue et plus ardue encore, Subban assure que ce retour à domicile, où les Predators sont invaincus en cinq matchs, aidera grandement sa cause et celle de son équipe.

« Nous sommes tous déçus du résultat de la partie d’hier – les Preds ont laissé filer des avances de 2-0 et de 3-2 – mais nous avons malgré tout réalisé notre objectif qui était de gagner une partie là-bas. Ce qui est arrivé lors des deux premiers matchs ne compte plus. À partir de maintenant, nous devrons jouer notre meilleur hockey de l’année pour gagner», a ajouté le défenseur le plus utilisé des Preds lors du match numéro deux.

P.K. Subban a raison de vouloir mettre le passé de côté afin de se concentrer sur ce qui l’attend. Car le défi qui se dresse devant lui et ses coéquipiers n’ira qu’en s’accentuant. Sans oublier que Subban, son capitaine Mike Fisher et James Neal sont les seuls à avoir déjà vécu la pression d’une finale d’association.

« C’est vrai que nous avons peu d’expérience en séries. Mes coéquipiers en ont toutefois acquis beaucoup lors des deux premières rondes. Ils affichent beaucoup de sang-froid. Ils ont été testés à plusieurs reprises depuis le début des séries et chaque fois ils ont bien répondu. Nous devrons sauter sur la patinoire demain soir et faire le travail. C’est vrai pour moi, c’est vrai pour tous mes coéquipiers. Car ce n’est pas l’affaire d’un gars, mais de l’ensemble de l’équipe. Oui, nous devons gagner les batailles individuelles que nous livrons, mais c’est la somme de ces batailles gagnées qui fera la différence », a ajouté Subban.

Robustesse au rendez-vous

Parce que le passé est souvent garant du futur, il est facile de prévoir que les Ducks accentueront l’aspect physique qui leur a permis de déstabiliser les Predators lors des deux premières parties; particulièrement lors de la deuxième rencontre.

Les commentaires de Ryan Johansen, qui a fustigé son couvreur Ryan Kesler après le match de dimanche en qualifiant de « honteus e» sa façon de jouer au hockey, démontrent clairement que Kesler et les Ducks dérangent les Predators. Qu’ils les déconcentrent. Une conclusion que l’entraîneur-chef Peter Laviolette tenait à balayer du revers de la main lorsqu’il s’est présenté devant les journalistes après les points de presse accordés par P.K. Subban, Filip Forsberg et Colton Sissons.

« Je n’ai pas lu les commentaires évoqués par Ryan après le match de dimanche. Tout ce que je peux dire c’est qu’il me semblait en parfait contrôle pendant la partie de dimanche, que lui et les membres de son trio nous ont donné du très bon hockey, qu’il semblait en plein contrôle à bord de l’avion et qu’il sera un joueur très important pour nous encore demain », a philosophé Laviolette.

ContentId(3.1232656):Josh Manson vient à la défense de Ryan Kesler
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Bien qu’il ait voulu atténuer l’importance accordée – une stratégie tout à fait habituelle en séries – aux commentaires de Johansen, Peter Laviolette a convenu que le fait de jouer à domicile l’aiderait sur le plan stratégique. Le fait de composer avec le dernier changement permettra à l’entraîneur-chef d’axer le style de son équipe sur la vitesse et le talent au lieu d’avoir à dépenser une énorme quantité d’énergie sur l’aspect physique nécessaire pour rivaliser avec les Ducks.

« Nous sommes capables d’adapter notre style de jeu en fonction des adversaires. Nous l’avons démontré en jouant de façons bien différentes contre les Blackhawks et les Blues. Nous avons aussi obtenu beaucoup de succès sur la route lors des deux premières séries. De fait, on a bien joué à Anaheim. Malgré la défaite, on a bien joué dimanche. Il faut leur donner le crédit qui leur revient. Ils ont été très forts. Cela dit, il est clair que le dernier changement nous permettra de jongler avec les duels sur la glace. On accentuera ceux qui font notre affaire et nous tenterons de soustraire certains de nos joueurs aux duels qui font moins notre affaire », a admis Laviolette sans dévoiler plus en détail ses stratégies.

Il est toutefois clair que l’entraîneur-chef des Preds devra tenter de soustraire Johansen à Kesler s’il veut aider la cause de son premier trio.

« Une animosité évidente oppose ces deux joueurs et elle prendra de l’ampleur au fur et à mesure que la série avancera. L’aspect physique du jeu fait partie du hockey. Il prend une place plus importante une fois en séries. On le voit avec tout le brasse-camarade qui suit les arrêts de jeu. Mais je dois admettre que les deux premiers de la série ont établi de nouveaux plafonds en fait de robustesse, voire d’agressivité », a ajouté Colton Sissons.

Filip Forsberg est convaincu que son joueur de centre saura échapper aux griffes de Ryan Kesler et des Ducks.

« Personnellement, je trouve très plaisant le défi que représente de jouer contre des gars aussi physique. Surtout que les gars les plus robustes des Ducks sont en même temps leurs meilleurs joueurs. Dans le fond, c’est le même genre de hockey qu’en saison sauf que c’est plus intense et que les enjeux sont plus gros », a tenté de faire croire Forsberg qui a marqué le troisième but des Preds dimanche.

Engouement des fans et de P.K.

En plus d’être très à l’aise à l’aise à la maison, les Predators retrouveront des partisans qui font du Bridgestone Arena l’un des amphithéâtres les plus bruyants de la LNH.

« Nous avons les meilleurs partisans de la LNH. Je n’ai encore jamais joué dans un amphithéâtre aussi bruyant », a d’ailleurs lancé P.K. Subban dans une envolée qui surprendra ses plus fidèles partisans de Montréal. Mais bon!

« Le niveau d’intensité de nos fans monte sans cesse depuis le début des séries. Je ne crois pas qu’il soit humainement possible d’être plus enthousiastes qu’ils le sont, mais comme ils m’ont prouvé le contraire plusieurs fois depuis le début des séries, je crois qu’ils sauront me faire mentir une fois encore dès demain », a ajouté Filip Forsberg.

ContentId(3.1232637):P.K. Subban revient sur la défaite des Predators lors du 2e match
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Le jeune attaquant suédois assure que si les partisans repoussent à chaque match les limites de leur enthousiasme, il reconnaît qu’il en va de même pour P.K. Subban.

« P.K. a connu des finales d’association. Il prouve depuis le début des séries qu’il sait grimper l’intensité de son jeu une fois en séries. Son enthousiasme grimpe également. Remarquez qu’il n’est pas le seul dans son camp. L’enthousiasme de tous les joueurs de cette équipe a grimpé depuis le début des séries. Et il grimpe encore. Il reste encore 24 heures avant le prochain match et je vous dirais que nous sommes déjà prêts à faire feu », a poursuivi Forsberg.

P.K. Subban célébrait ses 28 ans dimanche. S’il n’a pu s’offrir une victoire en guise de cadeau, il en a reçu un qui l’a grandement touché alors que plusieurs jeunes patients de l’hôpital pour enfants de Montréal lui ont envoyé des souhaits de bonne fête par le biais d’une bande vidéo.

« C’est vraiment touchant de voir que les enfants et les gens de Montréal pensent encore à moi. Je suis convaincu qu’ils se sont aussi rangés derrière notre équipe. C’était ma fête dimanche, c’est la fête de ma sœur aujourd’hui et aussi d’un très bon ami. Il y a plusieurs motifs de célébrer mais je dois aussi demeurer bien concentré sur ce que nous devons accomplir sur la patinoire. »

Après avoir passé la journée de lundi à bord de leur avion respectif, P.K. Subban, ses coéquipiers et leurs adversaires des Ducks fourbiront leurs armes en matinée mardi au Bridgestone Arena avant de reprendre, en soirée, la guerre qui les oppose depuis le début de la finale de l’Ouest.

Une guerre à finir, mais dont il est bien difficile de prévoir l’issue.