WASHINGTON – Marc-André Fleury vit de grands moments ce printemps. Au lendemain de sa victoire de 3-2 aux dépens des Caps, victoire au cours de laquelle il a multiplié 33 arrêts, dont plusieurs spectaculaires, le gardien québécois a admis qu’il savourait particulièrement son retour en forme et en force devant la cage des Penguins.

Mis au courant des éloges que lui a adressés son entraîneur-chef Mike Sullivan, jeudi, Fleury s’est accordé une petite pause avant de commenter. « C’est gentil de sa part, mais je dois admettre que ça n’a pas toujours été facile cet hiver », que le gardien a candidement reconnu.

« J’ai vécu des moments difficiles et ma femme a vu un côté de moi qu’elle n’avait pas vu souvent depuis le début de ma carrière, car tu veux jouer le plus souvent possible et ce n’est pas facile d’être laissé de côté. Surtout que je considère encore voir tous les atouts pour être numéro un. Même si j’ai broyé du noir, j’ai toujours gardé ma philosophie selon laquelle l’équipe passe en premier. J’ai tellement d’amis dans ce vestiaire qui m’ont aidé qu’à un certain moment, j’ai réalisé que la seule façon de m’en sortir était de réaliser à quel point j’étais malgré tout chanceux de jouer avec un aussi bon groupe de gars au sein d’une aussi bonne équipe. Pour traverser ce que j’ai traversé, il fallait que je retrouve le plaisir de venir à l’aréna tous les jours, même si je ne jouais pas tous les matchs. C’est ça qui a fait la différence d’après moi parce que le plaisir d’être avec les gars m’a vraiment aidé », a ajouté le gardien québécois.

Le plaisir de jouer... et de gagner

Avant le premier duel Capitals-Penguins jeudi, Mike Milbury, l’ancien joueur et directeur général devenu analyste au réseau NBC, a soutenu que Fleury devait profiter de cette série pour prouver qu’il est en mesure de performer en séries éliminatoires.

Vraiment?

Il faudrait peut-être rappeler à Milbury et à ceux qui regardent de haut le gardien de 32 ans, un gardien qui a été repêché au tout premier rang de la cuvée 2003, qu’il compte 106 matchs d’expérience en séries – il occupe le premier rang de l’histoire des Penguins devant Tom Barrasso qu’il a dépassé en première ronde – qu’il revendique une coupe Stanley – deux en fait si on ajoute celle de l’an dernier, mais pour laquelle il a joué un rôle de soutien – et qu’il s’est rendu en grande finale à une autre occasion.

Comme si ce n’était pas suffisant, la victoire de jeudi a permis à Marc-André Fleury de rejoindre Henrik Lundqvist au premier rang des victoires en séries (58) au sein des gardiens actifs de la LNH. Depuis le printemps 2008, Fleury affiche toutefois cinq gains de plus que le gardien vedette des Rangers.

Après la rencontre de jeudi, des collègues de Washington ont demandé à Fleury s’il considérait avoir encore des choses à prouver afin d’assurer son avenir. Que ce soit à Pittsburgh ou ailleurs dans la LNH.

« Je ne crois pas avoir à encore faire mes preuves. Mais il faut toujours gagner. C’est justement ce plaisir de gagner qui me motive le plus et non le fait d’avoir à faire mes preuves encore une fois. J’aime jouer. J’aime bien sûr gagner. Et c’est bien plus le fait d’avoir retrouvé ce plaisir que je savoure ce printemps plutôt que de prouver que je suis encore un gardien numéro un. »

Une fois les collègues partis, Fleury a ajouté en français. « C’est ça que je voulais dire ce midi (jeudi): les choses changent vite au hockey. Et elles peuvent changer vite des deux bords. Autant positivement que négativement. Je tente donc de profiter du moment », a-t-il conclu.

Hagelin de retour

Malgré sa performance de jeudi, Marc-André Fleury a passé près d’une heure sur la patinoire du Verizon Center avec ses coéquipiers. Mike Sullivan a dirigé un entraînement soutenu que les défenseurs Trevor Daley et Brian Dumoulin de même que le robuste Patrick Hornqvist ont été les seuls à rater.

Carl Hagelin s’est un peu plus rapproché d’un retour au jeu alors qu’il a pris part à l’entraînement sans la moindre restriction.

« J’ai bien hâte de retrouver ma place au sein de la formation. Je me sentais très bien sur la patinoire aujourd’hui. J’espère me sentir encore mieux demain (samedi) afin de convaincre les entraîneurs que je suis en mesure de revenir au jeu », a indiqué Hagelin qui n’a pas encore disputé un match en séries.

Le retour en santé de Hagelin donnerait aux Penguins qui sont déjà très rapides, plus de vitesse encore. « La vitesse est un atout primordial dans la LNH d’aujourd’hui, peu importe l’adversaire. La vitesse de Carl nous aidera donc à obliger la défensive adverse à demeurer en retrait. Mais il apportera beaucoup plus en raison de son talent pour mettre de la pression en échec avant, créer des revirements et manier la rondelle une fois en possession pour obtenir de bonnes occasions de marquer. En prime, il excelle aussi à écouler les pénalités. On déterminera s’il est en mesure de jouer avant le match de demain (samedi) seulement, mais s’il joue il fera de nous une meilleure équipe. Peu importe au sein de quel trio il évoluera », a ajouté l’entraîneur-chef Mike Sullivan.

Malgré la victoire arrachée jeudi, les Penguins savent que des matchs ardus les attendent contre les Caps qu’ils affrontent en séries pour la 10e fois – Caps et Penguins n’ont affronté aucun autre adversaire aussi souvent en séries – de leur histoire.

Bien qu’ils revendiquent huit victoires en neuf séries contre Washington, dont leur séquence actuelle de six gains consécutifs, les Penguins ont dû revenir de l’arrière sept fois lors des leurs huit victoires. Et en 2000, lors de leur seule domination d’un bout à l’autre, les Penguins ont bousillé une avance confortable de 3-0 pour finalement avoir gain de cause dans le cadre d’une septième et décisive partie.

Jeudi à Washington, les Penguins ont signé une première victoire cette saison au domicile des Caps. Ce gain a gonflé la fiche déjà très positive de Marc-André Fleury qui revendique 11 victoires (11-5-2) en 18 visites au Verizon Center en saison régulière et un bilan de 3-2 en séries.