LOS ANGELES – Négligés par la très grande majorité des observateurs à l’aube de la finale de la Coupe Stanley, les Rangers de New York ont un objectif en tête pour apaiser, à défaut d’éteindre, le vent qui souffle dans le dos des Kings de Los Angeles : remporter un des deux premiers matchs de la série. Idéalement le premier afin de se donner la chance de compléter le doublé.

Parce que les Kings ont comblé des reculs de 0-3 et de 2-3 en première ronde contre les Sharks de San Jose et en deuxième ronde contre leurs voisins d’Anaheim, les Rangers seraient bien fous de célébrer trop vite une ou deux victoires remportées en lever de rideau à Los Angeles. Mais ce serait tout de même un sapré bon début. Un début défiant toutes les prédictions.

L’élément fatigue pourrait favoriser les Rangers en début de finale. Bien que les BlueShirts aient disputé un seul match de moins que les Kings – 20 contre 21 – au cours des trois premières rondes, les Kings ont vu leurs deux derniers matchs contre les Hawks se décider en deuxième et première période de prolongation. De plus, la finale de l’Ouest opposant L.A. et Chicago a été beaucoup plus intense et relevée que celle opposant le Canadien aux Rangers en finale de l’Est. Autre facteur favorisant la troupe d’Alain Vigneault, l’élimination hâtive du Canadien a permis aux Rangers de profiter d’un plus long répit que celui offert aux Kings.

« Nous avons joué beaucoup de hockey lors des deux premières rondes alors que le calendrier était nettement défavorable pour nous. Nous avons toutefois eu deux fois deux jours de congé entre des matchs contre le Canadien. Et après l’élimination de Montréal, les Kings et les Hawks se sont affrontés deux autres fois. Cela nous a permis de donner 48 heures de congé complet à nos joueurs et de profiter de trois journées consécutives d’entraînement. Un luxe dont nous avons rarement pu profiter même en saison régulière », expliquait l’entraîneur-chef des Rangers avant le premier match de la finale.

Un rival redoutable, mais connu

Parce que son club est reposé, qu’il est prêt, et aussi un brin ou deux parce qu’il est négligé par les observateurs et preneurs au livre, Alain Vigneault se présente confiant au Staples Center pour le premier match et pour la grande finale contre une équipe qu’il connaît bien.

« J’ai affronté très souvent les Kings lors de mon séjour à Vancouver. On les a vus en saison régulière. On les a vus en séries – les Kings avaient d’ailleurs surpris les Canucks en cinq matchs dès la première ronde pour se rendre jusqu’à la Coupe Stanley en 2012. On a surtout vu quel genre d’équipe les Kings sont devenus au fil des années. C’est une des équipes les mieux balancées de la Ligue nationale. Ils sont forts devant les buts, à la ligne bleue et compte sur quatre trios qui peuvent non seulement compétitionner, mais produire également. On sait que le défi qui nous attend est colossal, mais on est prêt à lui faire face », assurait Alain Vigneault à quelques heures du premier match.

Passé à une victoire de la Coupe Stanley en 2011 face aux Bruins de Boston alors qu’il dirigeait les Canucks de Vancouver, le nouvel entraîneur-chef des Rangers n’entend pas puiser dans ses souvenirs pour retracer des bons coups à répéter maintenant qu’il est en finale, ou une ou deux erreurs à corriger afin de l’aider lui et son club à se rendre jusqu’au bout. « On a traversé tellement d’épreuves pour se rendre ici que les deux équipes sont prêtes. Les joueurs, les entraîneurs, nous savons tous ce qu’il sera nécessaire de faire pour gagner. Nous savons tous ce qu’il faut éviter pour minimiser les risques de défaites. Ce sera encore plus difficile que ce l’a été lors des trois premières rondes et c’est normal que ce soit ainsi. Que ce soit dans leur vestiaire ou dans le nôtre, il faudra puiser dans nos réserves, rester concentrés, disciplinés et s’assurer d’être la meilleure des deux équipes sur le plan de l’exécution tout en comptant sur les arrêts importants de nos gardiens », a poursuivi l’entraîneur-chef des BlueShirts.

Confiance dans les deux camps

Lors de la journée médiatique de mardi, les joueurs des Rangers balayaient du revers de la main ou se moquaient carrément des prédictions favorisant les Kings. Dans le camp des représentants de l’Ouest, on minimisait ces prédictions.

« Nous sommes rendus en finale de la Coupe Stanley. Il est normal que nous soyons fiers de ce que nous avons accompli pour se rendre ici. Il est aussi normal que nous affichions une bonne dose de confiance à l’aube de la finale. Mais je suis convaincu que nos adversaires des Rangers affichent le même genre de confiance », expliquait Mike Richards des Kings.

L’ancien fer de lance des Flyers de Philadelphie – avec Jeff Carter qui est maintenant son coéquipier à Los Angeles – occupe un rôle de soutien avec les Kings. Alors que Richards pourrait facilement être le premier centre avec le Canadien et quelques autres formations de la LNH, il est confiné au centre du quatrième trio à Los Angeles. Un rôle que le vétéran accepte sans rechigner. « Pour se rendre à la Coupe Stanley et la soulever, il faut plus que des vedettes aux postes clefs. Il faut une équipe pour soutenir ces vedettes. Il faut que tous les joueurs offrent des contributions maximales. Comme tout joueur de hockey, je voudrais obtenir plus de glace. Mais c’est le rôle qu’on m’a confié et c’est le rôle que je dois remplir sans égard à mes sentiments personnels. L’équipe passe toujours avant le joueur. C’est vrai en saison régulière. Ce l’est plus en encore en séries. C’est la base de tout en finale de la Coupe Stanley », a ensuite plaidé Richards qui revendique huit points (deux buts) depuis le début des séries. Une fiche assombrie par un différentiel de moins-5, le deuxième plus faible des Kings derrière celui de Trevor Lewis (-8).

L’abnégation affichée par Richards est à la base de la plus grande qualité des Kings selon le défenseur vedette Drew Doughty. « Nous avons beaucoup de talent au sein de notre équipe. Mais le fait de composer un club uni et d’afficher une confiance inébranlable les uns à l’endroit des autres représente nos plus grandes qualités. Je dirais que c’est ce qui nous caractérise le plus et le mieux. Que c’est ce qui explique le mieux nos succès et le fait que nous ayons été en mesure de réaliser les remontées que nous avons réalisées lors des deux premières rondes et d’avoir su résister à la remontée des Blackhawks en finale de l’Ouest », assurait Doughty.

Duel Quick-Lundqvist

S’il s’est tenu bien loin des prédictions favorisant son club, et malgré le fait que neuf buts aient été marqués dans le match ultime que son équipe a gagné 5-4 aux dépens des Hawks à Chicago dimanche, l’entraîneur-chef des Kings de Los Angeles a maintenu que la défense sera la clef pour soulever une deuxième coupe Stanley en trois ans.

« On dira ce qu’on voudra, mais dès que tu accordes plus de deux buts en séries éliminatoires, tu es dans le pétrin. Nous l’avons vu depuis le début des séries », a mentionné Sutter qui n’affiche pas l’ombre d’un début de doute à l’endroit de son gardien Jonathan Quick en dépit du fait qu’il affiche une moyenne de 2,86 buts accordés par rencontre et une efficacité de 90,6 %. Des statistiques moins éclatantes que celles de son vis-à-vis des rangers Henrik Lundqvist : 2,03 buts alloués par match, 92,8 % d’efficacité.

« Regardez les quatre équipes qui ont atteint les finales dans l’Est et l’Ouest et vous verrez que les quatre gardiens en présence ont joué des rôles de premier plan autant en saison qu’en séries. Nous avons entièrement confiance en Jonathan et je répéterai ce que je dis souvent : si j’avais à choisir un gardien pour disputer un match sans lendemain, c’est vers Jonathan Quick que je me tournerais », a tranché Sutter lors de son point de presse mercredi matin.

Ça tombe bien, c’est lui qui sera devant le filet des Kings ce soir. Et ce sera bien sûr Henrik Lundqvist devant le filet des Rangers qui sont toujours privés des services de John Moore qui purgera ce soir la deuxième de ses deux parties de suspension – mise en échec illégale à la tête de Dale Weise du Canadien – et de Daniel Carcillo qui purgera la quatrième partie de sa suspension réduite de 10 à six matchs pour avoir bousculé le juge de lignes Scott Driscoll lors du troisième match de la série Montréal-New York.

La mise en jeu du premier duel de la finale 2014 sera déposée à 20 h 22 heure de l’Est.

Bon match!