BOCA RATON - La LNH a fait un pas de plus vers l’utilisation des reprises vidéo afin d’éliminer le plus possible les buts marqués alors que les gardiens sont bousculés par des adversaires.

« Je crois que nous sommes pas mal tous d’accord sur l’importance d’avoir recours à ces reprises. C’est toutefois moins évident que les gens le croient. Parfois, la ligne est très mince entre ce qui devrait être un but ou non. Cela varie aussi beaucoup d’un directeur général à un autre », a indiqué Jim Nill à sa sortie de la salle de réunion au Boca Raton Beach Club où les 30 directeurs généraux et l’état-major de la LNH sont réunis jusqu’à mercredi.

ContentId(3.1119464):Rencontre au sommet à Boca Raton
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Du même souffle, le directeur général des Stars de Dallas a convenu qu’il verrait d’un bon œil que la responsabilité de déterminer si ces buts sont bons ou non soit remise aux arbitres. « Nous en parlons depuis un bon moment. Ce n’est pas unanime, loin de là, mais personnellement, j’aime l’idée de donner cette responsabilité aux arbitres. Ils vivent le match. Ils sentent les choses aller. Ils savent surtout si le joueur fautif – dans l’éventualité où il y a faute – s’est rendu coupable d’un tel geste plusieurs fois durant la partie et qu’ils ont pris la peine de l’avertir. Un écran témoin pourrait être installé au banc des pénalités et les arbitres pourraient alors revoir le jeu et l’analyser en fonction de leurs propres critères. Est-ce qu’ils pourraient aussi être en contact avec Toronto? Peut-être oui », a ajouté Jim Nill.

Directeur général du Canadien, Marc Bergevin serait également d’accord avec le fait de mandater les arbitres de réviser les buts marqués alors que les gardiens étaient gênés dans leur travail.

« Nous avons fait des progrès sur le sujet en ce qui a trait aux joueurs qui se campent devant le demi-cercle réservé aux gardiens et aux conséquences de ces présences. Un gars comme Henrik Lundqvist qui est debout sur la ligne des buts est moins susceptible d’être dérangé qu’un autre gardien qui s’installe en haut du cercle. Il y a encore beaucoup de discussions à avoir. Il est hors de question de revenir à l’époque où tout but marqué alors qu’un joueur avait un le bout du patin dans la zone réservée au gardien devait être annulé. Mais on doit déterminer ici ce qui est acceptable ou non. Ça semble bien banal à ce moment-ci, mais ça devient critiques une fois en finale de la coupe Stanley », a ajouté Colin Campbell, le vice-président aux opérations hockey de la LNH.

« Nous entrerons demain plus spécifiquement dans le débat des buts marqués lorsqu’il y a obstruction aux dépens des gardiens et du bien-fondé d’ajouter ce type de révision à la liste actuelle. Nous sommes tous d’accord qu’il faut prendre les moyens pour rendre les meilleures décisions possible, mais il reste encore du progrès sur la façon d’y arriver », a ajouté Campbell.

Tricheurs mis à prix

Il semble que la chasse aux tricheurs aux quatre coins du circuit soit bien perçue, et par la LNH et par les 30 directeurs généraux.

Après plusieurs tentatives bien timides, la LNH a décidé de sévir avec plus de fougue à l’endroit des joueurs passés maîtres dans l’art de plonger et/ou d’exagérer les conséquences d’un geste illégal.

« Il n’y a rien de pire qu’un joueur qui se fait accrocher et dont la tête lui part par en arrière, mais c’est une décision très difficile à prendre pour l’officiel même si les arbitres sont très bons », a indiqué Marc Bergevin, le directeur général du Canadien.

« Cela fait dix ans que nous tentons de lutter contre ça. L’ennui, c’est que nous imposions une suspension après la troisième pénalité pour plongeon ou réaction exagérée. Ça devenait difficile d’imposer de telles pénalités en fin de saison parce que tu ne voulais pas qu’un joueur soit suspendu pour un geste qui n’était pas évident. Le système actuel – des amendes imposées aux joueurs fautifs (entre 2000 $ et 5000 $) et aux entraîneurs (amendes de 2000 $ à 5000 $) dès la quatrième amende imposée à l’un ou l’autre de ses joueurs – est plus facile à suivre », a indiqué Colin Campbell.

Histoire de donner plus de mordant à sa chasse aux tricheurs, la LNH fournira à ses arbitres des listes de joueurs qui tendent à jouer la comédie plus souvent que les autres. Une procédure qui plaît à Jim Rutheford, le directeur général des Penguins de Pittsburgh.

« J’aime le virage que la Ligue a pris et je trouve que ce système fonctionne très bien. C’est plein de bon sens de remettre aux arbitres des listes de contrevenants. Il y a des gars qui le font dans le cours normal d’un match, des fois par frustration. Mais d’autres joueurs sont plus persistants et les arbitres devraient être mis au courant », a ajouté Rutherford.

Aux yeux de Colin Campbell, il est plus facile de réprimander un joueur pour avoir joué la comédie avec du recul par le biais des reprises vidéo que sur la glace. « C’est toujours une décision difficile à rendre, mais ce l’est tellement plus sur la glace. C’est pour cette raison qu’en informant les arbitres des joueurs qui sont récidivistes dans ce domaine, nous faciliterons leur travail », a ajouté le vice-président aux opérations hockey.

Depuis le début de l’année, plusieurs joueurs ont écopé des amendes pour plongeons et réactions exagérées alors que leurs gestes sont demeurés impunis sur la patinoire.

L’objectif est donc de sévir plus adéquatement au niveau de la glace.

Prolongation trois contre trois

Ce n’est que mardi que la LNH et ses 30 directeurs généraux aborderont la question des prolongations à quatre contre quatre et trois contre trois.

ContentId(3.1119504):Quelle est la meilleure formule pour la prolongation?
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Pour la première fois depuis que Ken Holland, DG des Red Wings de Detroit, a lancé l’idée d’avoir recours à une séquence de jeu à trois contre trois pour réduire le nombre de séances de tirs de barrage, on sent un vent de changement vers sa proposition.

« Je suis en faveur de tout ce qui réduira le nombre de séances de tirs de barrage », a lancé Bryan Murray, directeur général des Sénateurs d’Ottawa.

La combinaison effectuée cette année dans la Ligue américaine du jeu à quatre contre quatre pour trois minutes et de trois contre trois pour le reste des sept minutes de prolongation semble plaire aux directeurs généraux.

« J’aime beaucoup cette idée depuis le début. L’ennui, c’est que lors de nos trois premières parties qui se sont rendues en prolongation, il n’y a pas eu de coup de sifflet après les trois minutes de jeu. Nous nous sommes donc rendus au bout des sept minutes à quatre contre quatre. Peut-être pourrions-nous imposer un coup de sifflet volontaire après trois minutes, je ne sais pas. Mais je sais que cette combinaison rend le projet attrayant », a indiqué Brad Treliving, DG des Flames de Calgary.

Les meilleurs moments à 3 c. 3

La nouvelle procédure adoptée par la Ligue américaine a permis de faire passer de 35,3 % à 76,3 % le nombre de matchs dont l’issue a été décidée en prolongation.

Selon le relevé de la AHL, des 181 buts marqués en prolongation depuis le début de la saison, 98 l’ont été à quatre contre quatre, 73 à trois contre trois et 53 l’ont été lors de séances de tirs de barrage.

Dans la LNH cette année, 43 % des matchs qui sont propulsés au-delà des 60 minutes réglementaires sont décidés lors des cinq minutes de prolongation à quatre contre quatre et 57 % en tirs de barrage. Une proportion que plusieurs directeurs généraux voudraient voir être inversée.

Les discussions reprendront mardi matin.