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Depuis quelques jours déjà nous voyons un peu partout des images des différents camps de la LNH.

Le 6 septembre dernier, environ 80 officiels provenant des quatre coins de l’Amérique se sont présentés à Colingwood en Ontario pour leur camp d’entraînement.

J’ai participé à 18 camps pendant ma carrière et vécu l’évolution de ceux-ci au fil des années. Je me souviens que mes premiers camps étaient longs et il me semble que tout ce que nous faisions était des séances de patin à s’en rendre malade.

Avec le raffinement des techniques d’entraînement et de nutrition, les joueurs sont devenus de meilleurs athlètes et les officiels se devaient de suivre la parade.

Tout comme les joueurs, les arbitres s’entraînent à l’année, mais l’été est particulièrement intense.

Quand je suis arrivé en 1994, l’évaluation de notre condition physique était bien différente. Il y avait moins d’encadrement et l’information était moins disponible.

De véritables athlètes

Bien que sans malice, biens des gens sont surpris d’apprendre que les officiels doivent travailler aussi, sinon plus fort, que les joueurs.

L’âge des officiels se situe entre 25 et 55 ans. Il est donc nécessaire pour ceux-ci de prendre tous les moyens pour maintenir une forme optimale afin de pouvoir bien performer dans un environnement de plus en plus rapide.

Il y a une quinzaine d’années, la LNH a retenu les services d’un préparateur physique, Dave Smith (anciennement des Panthers et des Rangers). Il a mis en place un cadre et fourni des outils pour aider les officiels à devenir d’aussi bons athlètes que les joueurs.

Mais l’été, chaque officiel est responsable de sa préparation et les différents tests physiques confirmeront l’effort fourni pendant la saison morte.

Chacun a sa façon de s’entraîner. Plusieurs feront du cross fit, des triathlons et des marathons.

Personnellement, je faisais beaucoup de vélo en gymnase. Mais après plusieurs années, je commençais à trouver que ça manquait de variété. Un matin, alors que je m’entraînais en solitaire, Francis Bouillon est venu me saluer.

Il s’entraînait avec un groupe de joueurs sous la supervision de François Landreville. Je suis donc allé me présenter et m’informer sur l’entraînement en circuit qu’il faisait faire à ses joueurs. J’ai donc commencé à m’entraîner avec eux le matin suivant.

En plus de gagner en force et en explosion, je devais m’entraîner avec de jeunes joueurs qui avaient jusqu’à 20 ans de moins que moi. Motivation ou orgueil mal placé, je devais me surpasser.

L’importance de la nutrition

La nutrition est aussi devenu au fils des ans, une composante très importante pour les athlètes. Beaucoup d’officiels retiennent les services de conseillers en nutrition afin d’optimiser leur condition physique.

Je me souviens d’une année ou je suis arrivé au camp tellement maigre que mon linge avait peine à tenir. L’année suivante, après avoir suivi un plan alimentaire strict et mieux balancé, je suis arrivé au camp avec 10 livres de plus, tout en retranchant 2 pour cent mon indice de masse corporel (pourcentage de gras).

Les défis de la route

Pour un officiel, le vrai défi se trouve lorsqu’il est sur la route. Premièrement, il n’y a pas d’entraînement sur glace comme le font les différentes équipes. Un officiel a la responsabilité de maintenir sa condition physique pendant la saison.

Bien que les matchs demandent un effort physique soutenu, l’entraînement quotidien au gymnase est nécessaire. Heureusement les hôtels où ils logent sont équipés de belles salles d’entraînements.

Mais, c’est au niveau de la nutrition que c’est le plus difficile. Les heures de repas sont souvent irrégulières. De plus, les officiels voyagent sur des vols commerciaux (contrairement aux vols nolisés des équipes).

Le matin de match où il faut changer de ville, c’est souvent debout à 5 h 00, le restaurant de l’hôtel est évidemment fermé, il faut donc trouver un restaurant à l’aéroport où ils servent quelque chose de santé, ce qui n’est pas toujours évident.

Il faut prendre un bon lunch vers 13 h 00, car le prochain repas ne sera qu’à 22 h 30 au retour à l’hôtel. Heureusement depuis quelques années, de plus en plus d’équipes fournissent des repas après le match.

Matchs préparatoires

Comme les joueurs, les matchs préparatoires servent à retrouver le synchronisme. Pour un arbitre, c’est souvent de s’ajuster à la vitesse dans les coins de patinoires. Mais déjà après les 2-3 premiers matchs, les équipes alignent déjà leurs joueurs réguliers.

Bonne saison à tous!