À deux victoires d’une grisante conquête de la coupe Stanley ou deux revers d’une vive déception, le Lightning et les Hawks commencent à afficher un brin ou deux de tension.

Le très loquace et très patient Jon Cooper s’est d’ailleurs transformé en John Tortorella samedi matin lors de son point de presse. L’entraîneur-chef du Lightning a quitté la salle de presse après avoir répondu à une question, une seule reliée aux chances de voir le gardien Ben Bishop revenir devant le filet pour le cinquième match.

Il s’est écoulé 21 secondes entre les premiers mots de la question et les derniers de la réponse. Un sprint qui s’approchait des meilleurs – ou pires – moments de Tortorella avec les journalistes.

Jon Cooper, qui est habituellement bien plus marathonien que sprinter dans ses réponses, n’est pas le seul à blâmer pour ce point de presse qui n’en était pas vraiment un. Parce que toute l’attention est concentrée sur l’état de santé du gardien du Lightning et sur les chances qu’il revienne au jeu après avoir raté la dernière rencontre, les journalistes présents dans la salle de presse étaient tous occupés à propager la réponse de Cooper sur les différents médias sociaux plutôt qu’à demander le micro pour poser une question suivante. Résultat : le responsable des relations avec les médias du Lightning a mis un terme hâtif au point de presse.

Qu’est-ce que Cooper a répondu à la seule question posée? « Je n’ai encore aucune idée des chances que Bishop soit du match ou non. Je ne lui ai pas parlé après sa sortie de la patinoire. J’aurai une discussion plus tard aujourd’hui avec lui et ce que je souhaite, c’est d’avoir à prendre une décision entre lui et Vasilveskiy. »

Bishop optimiste

Au repos complet depuis mercredi, Ben Bishop était de retour sur la patinoire ce matin. Il a défendu le but devant lequel le gardien du Lightning – que ce soit lui ou Vasilevskiy – passera les première et troisième périodes ce soir. Un signe qu’il devrait jouer. Surtout que Bishop est le premier gardien à avoir retraité au vestiaire après l’entraînement optionnel. Un autre signe militant en faveur de sa présence. Des signes qui ont toutefois induit tout le monde dans l’erreur mercredi à Chicago alors que c’est Vasilevskiy qui a disputé la rencontre et que Kristers Kudlevskis était son adjoint.

Venu replacer son entraîneur-chef dans la salle de presse, Ben Bishop y est demeuré un peu plus longtemps que Jon Cooper. Il a aussi répondu à plus de questions, sans toutefois lever le voile sur la blessure qui le tenaille et les chances qu’il soit en uniforme ce soir. Il était toutefois optimiste.

« Il y a eu du progrès au cours des derniers jours. Je parlerai avec Jon et nous prendrons ensuite une décision », a d’abord répondu Bishop.

« Je fais des progrès »

La décision finale est prise par qui?

« Nous la prenons conjointement. Nous sommes plusieurs à évaluer tous les aspects à prendre en considération et la décision vient du groupe. À ce point-ci de la saison, il n’y a que le bien de l’équipe qui compte. La décision est prise afin de donner les meilleures chances de victoire possible », a mentionné le gardien du Lightning.

Jon Cooper et Ben Bishop ont convenu après l’entraînement matinal de mercredi qu’il valait mieux miser sur la prudence et le repos. Andrei Vasilevskiy a donc été avisé tôt en après-midi parce que le Lightning – club visiteur – était la deuxième équipe à prendre d’assaut la patinoire du United Center.

La décision devrait donc venir plus tôt samedi compte tenu du fait que le Lightning s’est entraîné en premier au Amalie Arena.

« Je devrais rencontrer Jon en sortant d’ici », a mentionné Bishop qui a reconnu avoir passé une soirée difficile mercredi à Chicago.

« C’était terrible. J’étais plus nerveux au cours de cette partie à laquelle je ne participais pas que je ne l’ai jamais été au cours de ma carrière. J’ai trouvé qu’Andrei Vasilevskiy a connu une très bonne partie. Il nous a donné une très bonne chance de gagner. Ce n’était pas évident de sauter dans la mêlée dans ces circonstances, mais il a démontré pourquoi il est promis à un si bel avenir. Malgré son âge, il a disputé des matchs importants au cours de sa carrière, mais jamais un match aussi important que son dernier. Il sera mieux préparé s’il doit revenir devant le filet », a conclu Bishop.

Pendant l’entraînement matinal, Ben Bishop a bien sûr repoussé des centaines de rondelles dirigées vers lui. Il s’est accroupi à plusieurs reprises et a aussi dû effectuer des déplacements. Bien qu’il semblait prudent dans ses déplacements, il n’a pas donné de signe évident de blessure comme ce fut le cas au cours de la troisième partie de la finale.

Comme c’est le cas depuis le début de la finale, Jonathan Drouin prendra part à l’échauffement d’avant-match et ce n’est qu’à son retour au vestiaire qu'il saura s’il joue ou non.

Dans le camp des Blackhawks, Joel Quenneville a indiqué qu’il reviendrait sans doute avec la même formation qui a gagné la quatrième partie pour niveler les chances 2-2 dans la série.

Le vétéran défenseur Kimmo Timonen devrait donc disputer une deuxième partie en finale. Dans le vestiaire des Hawks, Timonen a répondu à un barrage de questions de collègues venus de sa Finlande natale pour assister à la finale de la coupe Stanley. Une finale qui permettra peut-être à Timonen de mettre un terme à sa carrière en soulevant la coupe Stanley.

« Il faut être bien honnête, ma carrière prendra fin dans cinq jours », a mentionné le défenseur qui a disputé 1108 matchs de saison régulière et qui ajoutera ce soir un 104e match de séries éliminatoires en carrière. Pas mal pour un défenseur repêché en 10e ronde par les Kings de Los Angeles en 1993, mais qui a fait carrière à Nashville et Philadelphie avant d’être échangé aux Hawks en février dernier.

Quelques statistiques

Les quatre premiers matchs de la finale se sont tous décidés par un but. Les deux équipes ont marqué neuf fois chacune. Si la partie de ce soir est une fois encore décidée par un but, ce sera la deuxième fois seulement dans l’histoire de la LNH qu’une finale aura été aussi serrée après cinq parties. En 1951, les Maple Leafs de Toronto ont battu le Canadien de Montréal en cinq rencontres et chacune de ces parties s’était décidée en prolongation…

Non seulement les deux clubs sont à égalité 2-2 et ont marqué le même nombre de buts (9), mais les deux équipes affichent pratiquement le même nombre de tirs – 107 pour Chicago, 104 pour Tampa – et les mêmes statistiques en avantage numérique alors que les Hawks ont marqué deux buts en 11 occasions et le Lightning un en 11 attaques massives également…

Depuis le début des séries éliminatoires en 2009, les Blackhawks ont maintenu un dossier impressionnant de 41 victoires et 14 revers seulement dans les matchs quatre, cinq, six et sept…