* Collaboration spéciale d'Andrew Berkshire, de SportlogIQ.

Qui aurait deviné que la première équipe à se qualifier pour la finale de la coupe Stanley en 2017 serait les Predators de Nashville, dernière équipe à s’être qualifiée pour les séries? Après avoir balayé en première ronde les Blackhawks de Chicago qui étaient grandement donnés favoris, les Predators sont parvenus à se défaire des Blues de St Louis et des Ducks d’Anaheim, en six parties pour chacune de ces deux séries, tout en ayant perdu des joueurs importants à la suite de blessures.

Les Predators pouvaient surmonter les blessures de Kevin Fiala et Craig Smith, minant certes leur production offensive sur les deux dernières lignes. Toutefois, en perdant Mike Fisher et surtout Ryan Johansen, cela semblait être le dernier clou dans le cercueil, les Predators devant affronter l’équipe très solide des Ducks.

Heureusement, les Ducks ont aussi eu des problèmes de blessures (quoique pas aussi sérieux), ce qui a quelque peu permis aux Predators de mieux respirer. Ces derniers ont été en mesure de gagner deux parties consécutives alors que leurs joueurs de profondeur ont joué un rôle clé.

La principale raison voulant que les Predators aient été en mesure de surmonter leurs problèmes à l’attaque a été son quatuor à la défense. Bien que chacun de ceux-ci amène son petit quelque chose, les quatre sont mobiles, jeunes et peuvent produire offensivement.

Creusons un peu plus loin pour voir ce qui rend ce groupe si spécial.Les performances à égalité numérique des défenseurs des Predators en séries

La paire composée de P.K. Subban et Mattias Ekholm a été la paire ayant eu la plus grande incidence lors des deux rondes précédentes, alors que l’entraîneur-chef Peter Laviolette a tout fait pour les confronter aux lignes de Vladimir Tarasenko et de Ryan Getzlaf, après qu’elle se soit frottée au trio de Jonathan Toews au premier tour.

Malgré ces duels très demandant défensivement, cette paire a été significativement meilleure pour générer des tentatives de tir, des buts et des chances de marquer lors des 16 parties éliminatoires. Chaque paire compte sur un passeur hors pair en Subban et Ryan Ellis, les deux commettant moins de revirements que leurs partenaires pour chaque jeu tenté en possession du disque, tout en complétant un plus grand nombre de leurs jeux tentés.

Nous savons généralement dans quelle mesure un défenseur connait du succès par ses jeux tentés et dans quelle mesure il affecte le jeu en se fiant à ce graphique. Cependant, regardons ce qui permet à chaque joueur de se distinguer sur la glace.

Une fois la ligne rouge traversée, la paire composée de Roman Josi et Ellis a été  meilleure en séries, générant un peu plus d’attaque que leurs confrères. Cependant, on n’en attend pas moins quand l’autre paire a pour mission de contrer la meilleure ligne de l’équipe adverse, sans mentionner que Josi et Ellis ont plus souvent évolué en compagnie du trio incroyable de Philip Forsberg, Johansen et Viktor Arvidsson comparativement à Subban et Ekholm (environ 160 minutes pour l’une et 90 minutes pour l’autre).Les performances du quatuor des Prédateurs décortiquées à égalité numérique

Les minutes disputées par Subban et Ekholm dans un rôle défensif ont libéré la paire de Josi et Ellis au moment de générer de l’offensive, ces derniers n’ayant pas à contrer les meilleurs éléments adverses, recette qui a extrêmement bien fonctionné.

En jeu de transition, Roman Josi est fantastique pour transporter le disque, alors que les montées à l’ancienne de Subban semblent avoir disparu, peut-être en raison de la blessure au dos qu’il soigne depuis le camp d’entraînement et qui lui a fait rater 16 rencontres, ou encore parce qu’il a possiblement décidé que ces jeux à risque n’en valaient pas la peine face au haut de niveau de compétition auquel il est confronté.

Quand il est temps de passer la rondelle, Subban et Ekholm sont bien meilleurs, organisant une sortie de zone à leur guise via une passe. Plus spécifiquement, Subban complète 80,4% de ses longues passes tentées en sortie de zone à forces égales en séries éliminatoires, un taux phénoménal en comparaison de la moyenne de l’équipe qui est de 58,7%.

Pour ce qui est des jeux défensifs, Subban et Ekholm s’affirment une fois de plus, remportant plus de batailles pour la rondelle dans leur zone, récupérant davantage de rondelles libres en zone neutre (évitant ainsi de passer du temps dans leur territoire défensif) et bloquant significativement plus de passes que leurs coéquipiers.

Laviolette a fait un excellent travail en reconnaissant les forces et les faiblesses de chaque paire selon leur composition actuelle, utilisant ces deux paires de façon à maximiser leurs résultats positifs.

Josi et Ellis ont eu un peu d’ennuis au moment de récupérer les rondelles en zone défensive et de quitter leur territoire avec la possession du disque, alors que Subban et Ekholm excellent dans ces deux facettes, ce qui explique qu’ils aient hérité des missions défensives les plus importantes. Subban et Ekholm ont eu un peu d’ennuis au moment de générer de l’attaque, alors que Josi et Ellis ont excellé à ce niveau, ce qui explique qu’ils aient un rôle offensif accru.

Subban et Ekholm ont été indéniablement la meilleure paire jusqu’ici. Cependant, le fait est que les Predators ont deux duos à la ligne bleue capable d’être une première paire dans la majorité des équipes, ce qui leur a permis de compenser pour les blessures subies chez le groupe d’attaquants qui est, sans Ryan Johansen, la ligne de centres la plus faible en éliminatoires.