Le RDS.ca vous propose le 1er volet de son classement des 32 formations de la LNH en fonction de la qualité de leur bassin d’espoirs. 

Les critères d’admissibilité établis afin qu’un espoir puisse être répertorié dans ce classement :

  • Dans le cas d’un patineur, celui-ci doit être âgé de 22 ans ou moins.

  • Celui-ci doit soit avoir paraphé son contrat d’entrée, soit avoir été repêché par une équipe.

  • Les patineurs considérés comme étant des membres réguliers d’un alignement de la LNH - cette définition peut être appelée à varier légèrement, notamment en cas de présence sur la liste des blessés - sont exclus.

  • Dans le cas d’un gardien de but, tous les athlètes de moins de 26 ans ont été considérés, étant donné la courbe de développement particulière observée à cette position.

  • Les gardiens occupant le rôle de partant de leur équipe ou celui de réserviste à temps plein sont exclus.

Il y a bien entendu un caractère subjectif à un tel classement, étant donné la variété d’évaluations possibles au sujet du potentiel d’un jeune joueur, surtout lorsque celui-ci n’a pas encore effectué la transition entre les rangs juniors et professionnels. 

Par ailleurs, une équipe misant sur une moins grande profondeur que ses rivaux doit-elle réellement être pénalisée au classement si elle a la chance de compter sur quelques espoirs identifiés comme de futurs joueurs de premier trio ou de premier duo défensif? Les réponses à cette question peuvent certainement varier.

Sans plus attendre, voici les positions 25 à 32 :

32. Kraken de Seattle

Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :

1- Matty Beniers, centre

2- Ryker Evans, défenseur

3- Ryan Winterton, centre

4- Ville Ottavainen, défenseur

5- Jacob Melanson, ailier droit

Nos excuses à Ron Francis et à son équipe de recruteurs amateurs, mais il est difficile de réserver un autre rang que le 32e et dernier à une organisation qui n’a à son actif qu’un seul repêchage et quelques signatures de joueurs autonomes provenant des rangs collégiaux.

À voir l’entrée tonitruante de Matty Beniers dans la LNH, on est cependant tenté de dire que c’est plutôt bien parti pour l’équipe d’expansion, qui semble avoir visé dans le mille. Un centre des plus complets doté d’une grande intelligence du jeu, le 2e choix au total du repêchage de 2021 n’arrivait pourtant pas avec le Kraken le 12 avril dernier avec la promesse de s’imposer immédiatement en joueur d’impact sur le plan offensif, peut-être parce qu’il était entouré chez les Wolverines de l’Université du Michigan de joueurs ayant à la réputation d’être plus spectaculaires, qu’il s’agisse de Kent Johnson ou Thomas Bordeleau par exemple. C’est pourtant ce que Beniers s’est empressé de faire durant cette 1re audition de dix matchs à Seattle, amassant trois buts et six mentions d’aide, le tout avec une moyenne de 16:56 par match sur la surface de jeu.

Puis avec le 2e choix de leur jeune histoire, le Kraken s’était tourné en juillet dernier vers un défenseur ignoré lors du repêchage précédent en Ryker Evans, des Pats de Regina. Jouant notamment avec le prodige Connor Bedard, le droitier de 6 pieds a continué d’offrir une production offensive soutenue à sa saison de 20 ans, alors qu’il a été l’auteur de 14 buts et 47 aides en 63 parties. Étant donné l’exclusion de son club des éliminatoires de la WHL, Evans s’est immédiatement rendu avec le club affilé du Kraken, à Charlotte, et c’est ainsi que s’amorce son parcours chez les pros. Durant son bilan de la saison, Francis a mentionné qu’Evans allait obtenir « toutes les chances de se tailler une place avec le grand club » au mois d’octobre prochain. Sinon, on le verra avec le club-école naissant du Kraken, qui sera basé dans la vallée de Coachella.

Finalement, Winterton s’est franchement bien remis d’une longue absence des patinoires, totalisant 46 points en 37 matchs en 2e moitié de calendrier avec les Bulldogs de Hamilton, dans l’OHL. En raison de l’annulation de la saison 2020-2021 en Ontario puis d’une blessure subie au camp du Kraken, l’ailier de 18 ans sélectionné au 67e rang - il était l’un des plus jeunes de la cuvée 2021 - a passé une éternité sans jouer un réel match, entre les mois de mars 2020 et janvier 2022. Une partie des succès offensifs instantanés connus à son retour sont attribuables au brio du centre Mason McTavish, possiblement le meilleur joueur de la LCH, mais Winterton est un espoir qu’il faut avoir à l’oeil, en sa qualité d’ailier de puissance ne craignant pas de foncer au filet, en plus de sa conscience défensive qui le rend indispensable à ses entraîneurs, de même qu’une bonne dégaine et une touche de finesse qui ressort ici et là, autour du filet.

31. Lightning de Tampa Bay

Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :

1- Jack Thompson, défenseur

2- Bennett MacArthur, ailier gauche

3- Dylan Duke, ailier gauche

4- Hugo Alnefelt, gardien

5- Jack Finley, centre

Ça peut sembler contre-intuitif, mais chaque membre de l'état-major du Lightning, sans exception, est tout à fait confortable à l'idée que le bassin d'espoirs de l'équipe stagne année après année dans les bas-fonds. C'est signe que le plan mis en place pour transformer Tampa en une dynastie dans la LNH fonctionne à merveille. En mars, Boris Katchouk, Taylor Raddysh et Mathieu Joseph devenaient les plus récents joueurs de moins de 25 ans sacrifiés par les doubles tenants du titre. Plus important encore, BriseBois acceptait de céder aux Blackhawks de Chicago des choix de 1re ronde en 2023 et 2024 (protégés du top-10, il faut le préciser) dans le but de faire l'acquisition de Brandon Hagel, tout cela dans l'unique but d'ajouter un 3e championnat d'affilée.

À un certain point, le Lightning paiera cher pour sa propension à échanger tous ses choix les plus élevés et ses espoirs. Ç'a été le cas, dans l'histoire récente, pour toutes les formations ayant dominé la LNH pendant quelques plusieurs années consécutives, des Red Wings de Detroit en passant par les Hawks et les Penguins de Pittsburgh. Mais Tampa est en quête d'une page d'histoire, et la stratégie implantée se comprend très facilement. BriseBois et ses acolytes comprennent que les chances qu'un 32e choix au total devienne un joueur important de leur futur effectif sont relativement minces.

Et au fond, ce qu'il faut retenir, c'est que le Lightning continue aussi de miser sur sa capacité non pas à accumuler les choix, mais plutôt à bien développer les joueurs réclamés dans les rondes tardives, comme ils ont réussi à y parvenir dans le cas des Brayden Point, Anthony Cirelli, Ondrej Palat, Ross Colton hocket Joseph de ce monde, par exemple.

Quant aux espoirs ayant gradué au sein de l'effectif même, le défenseur Cal Foote, sélectionné au 14e rang du repêchage de 2017 par le Lightning, n'est plus admissible à ce classement puisqu'il a eu 23 ans au mois de décembre dernier. Les séries 2022 de Foote ont cependant été synonymes d'éclosion jusqu'ici, ce qui est de bon augure pour un club qui continuera d'être aux prises avec un casse-tête financier de tous les instants, du moment où s'amorcera son entre-saison.

30. Capitals de Washington

Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :

1- Hendrix Lapierre, centre

2- Vincent Iorio, défenseur

3- Alexander Alexeyev, défenseur

4- Alexei Protas, centre

5- Bear Hughes, centre

Si cet exercice avait été réalisé annuellement au cours de la dernière décennie, les Capitals auraient été une autre de ces formations abonnées aux bas-fonds du classement des bassins d’espoirs. 

Le fait que le centre Connor McMichael soit maintenant un membre à part entière de l’effectif régulier à Washington porte un dur coup à un groupe déjà très mal nanti. 

C’est ainsi que l’honneur de meilleur espoir des Caps revient à Hendrix Lapierre, qui tente présentement d’aider le Titan d’Acadie-Bathurst à accéder au 3e tour éliminatoire. Ç’aura été jusqu’ici une année segmentée en bons et moins bons moments pour le choix de 1re ronde (22e au total) du repêchage de 2020. Après avoir savouré sa 1re expérience de six matchs avec le grand club, laquelle a été ponctuée de son 1er but dans la LNH, Lapierre a mis du temps à trouver ses repères avec le Titan, sa nouvelle équipe du circuit Courteau. Éventuellement, ce lent départ a contribué à lui coûter un poste avec Équipe Canada junior au mois de décembre, ce qui représentait un 2e déception en autant d’invitations au camp.

Jadis perçu comme une combinaison intrigante d’habiletés offensives et de gabarit imposant, l’étoile d’Alexander Alexeyev a quelque peu pâli au cours de la dernière. Il peut encore accéder à un poste dans la LNH, mais il est alarmant de constater que sa production a chuté de façon importante à Hershey, par rapport à ses saisons 2019-2020 et 2020-2021, ses deux premières dans la LAH (il avait également passé la majeure partie de la dernière campagne à Ufa, en KHL). Alexeyev, qui s’est amené en Alberta à un très jeune âge afin de jouer dans la Ligue junior de l’Ouest, a toujours affiché une belle mobilité pour un arrière de 6 pieds 4 pouces et plus de 210 lbs. D’un point de vue offensif, son lancer constitue sa principale arme, tandis qu’il est plus limité dans les autres phases. Bref, à ce point-ci, on ne peut s’imaginer que l’ancien 31e choix au total deviendra plus qu’un 5e ou 6e défenseur. 

Vincent Iorio est un défenseur droitier qui, sans être spectaculaire, s’avère particulièrement apte en relance par la passe, et qui ne n’en laisse pas imposer non plus, du haut de ses 6 pieds 3. Choix de 2e ronde des Caps en 2021, il a été l’un des arrières les plus jeunes à avoir reçu une invitation à prendre part au camp de sélection d’Équipe Canada junior, en décembre, notamment devant Brandt Clarke (Los Angeles), pourtant sélectionné 47 rangs devant lui. Comme plusieurs patineurs de son âge, Iorio s’est vu offrir la chance à la conclusion de la saison de son équipe junior d’obtenir un 1er goût du hockey professionnel, alors qu’il a rejoint les Bears de Hershey dans leur parcours éliminatoire.

29. Canucks de Vancouver

Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :

1- Jack Rathbone, défenseur

2- Aidan McDonough, ailier gauche

3- Linus Karlsson, centre  

4- Danila Klimovich, ailier droit

5- Jett Woo, défenseur

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jim Benning n’a pas fait de quartiers à son successeur Patrik Allvin en ce qui a trait à l’état actuel du bassin d’espoirs des Canucks, quoi qu’il est important de mentionner au passage que l’un des beaux joyaux de l’organisation, Vasily Podkolzin, a désormais le statut de gradué après une 1re saison complète dans la LNH. Un constat s’impose néanmoins : Vancouver manque de profondeur et de force de frappe pour accéder rapidement au rang des équipes de pointe dans la LNH, tout en ne disposant pas les munitions nécessaires afin d’annoncer une réelle période de reconstruction.

Rathbone s’est bâti toute une réputation en dominant la division ECAC durant ses deux années à Harvard, de 2018 à 2020. Il est le meilleur espoir de la pépinière des Canucks par une marge considérable, et sa présence dans le classement ne tient pas à grand-chose, étant donné qu’il célèbrera son 23e anniversaire ce vendredi. Une chose est certaine jusqu’à présent : la LAH ne pose aucun problème à Rathbone, à tout le moins du point de vue offensif, lui qui depuis l’an dernier totalise 50 points, dont 13 buts, en 49 rencontres disputées à Utica et Abbotsford. Fluide et agile sur patins, l’arrière gaucher américain doit cependant gagner du coffre car à 5 pieds 10 pouces et 175 lbs, il est encore trop frêle pour certaines des confrontations pour la rondelle. Pourra-t-il avoir une vocation autre que celle d’un spécialiste de l’avantage numérique avec les Canucks? C’est la principale question à retenir dans son cas.  

McDonough a été un choix tardif de Vancouver (195e au total) lors de l’encan de 2019, et il s’est tranquillement fait un nom en trois saisons au sein de l’excellent programme des Huskies de l’Université de Northeastern, au point d’exploser pour une récolte de 25 buts en 38 parties à sa saison junior, soit plus du double de son coéquipier le plus près. Il s’est aisément installé comme 3e meilleur joueur des Huskies en 2021-2022, derrière le gardien Devon Levi et l’espoir du Canadien à la défense, Jordan Harris.

On ne peut pas reprocher à l’ailier gauche de 6 pieds 2 pouces et plus de 200 lbs de vouloir franchir les étapes trop vite, puisqu’il sera de retour avec son club universitaire pour une 4e saison, plutôt que de faire le saut chez les pros avec Abbotsford.

Karlsson est la carte cachée de ce groupe d’espoirs peu reluisant, après une saison remplie de succès dans la SHL. Cet ancien choix de 3e ronde des Sharks de San Jose - il a été obtenu en 2019 dans l’échange envoyant Jonathan Dahlen en Californie - a transposé de brillante façon ses succès obtenus en Allsveskan en remplissant le filet avec Skelleftea, s’approchant du plateau du point par match grâce à un rendement de 26 buts et 20 mentions d’aide en 52 matchs. Il ne faut pas s’étonner que cette performance lui ait valu une invitation à représenter la Suède au Championnat mondial de hockey qui vient tout juste de s’amorcer. Nul doute qu’il a capté l’attention du nouveau DG des Canucks, qui est son compatriote.

28. Blackhawks de Chicago

Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :

1- Lukas Reichel, ailier gauche

2- Drew Commesso, gardien

3- Colton Dach, centre

4- Nolan Allan, défenseur

5- Nicolas Beaudin, défenseur

Les Blackhawks ont beau miser sur une quinzaine de joueurs qui démontrent le potentiel de se trouver tôt ou tard une niche dans la LNH, pour les fins de ce classement, ils sont les victimes de l’absence flagrante d’espoirs pouvant accéder rapidement un rôle primordial au sein de leur effectif. La bonne nouvelle, cependant, est que le nouveau directeur général Kyle Davidson n’a pas lésiné sur les mots à son entrée en poste, annonçant d’entrée de jeu que les Hawks amorçaient une phase de reconstruction, après que l’équipe ait raté le rendez-vous éliminatoire lors de quatre des cinq dernières années.

Sauf que cette nouvelle ère à Chicago, malgré une année pénible et la 27e place au classement général de la LNH, ne s’accompagnera d’un haut choix de 1re ronde lors du 1er repêchage de Davidson, puisque ce 6e choix au total appartient désormais aux Blue Jackets de Columbus, en vertu de l’échange impliquant Seth Jones l’été dernier.

Puisqu’il faut trouver le moyen de souligner les bons coups de l’équipe, il faut convenir que Reichel, 17e choix au total en 2020, a bien progressé depuis qu’il s’est amené d’Allemagne. En surpassant la barre du point par match à sa saison recrue à Rockford dans la LAH (57 points, dont 21 buts, en 56 parties), l’ailier de 19 ans s’est mérité une audition de 11 rencontres avec les Hawks, dont la majorité vers la fin du calendrier. On imagine que c’est là une décision réfléchie par l’état-major de l’équipe, étant donné que du moment où Reichel a disputé un 10e match, une année s’est automatiquement écoulée à son contrat d’entrée. L’ancien coéquipier de Maxim Lapierre avec la formation de Berlin devra continuer d’ajouter du muscle à sa charpente, mais le potentiel est là pour qu’à terme, on voit éclore un ailier polyvalent semblable à celui qui a été sélectionné avec le choix suivant il y a deux ans, soit Dawson Mercer.

S’il y a une chose que l’envoi de Marc-André Fleury en mars a permis de confirmer, c’est bien que les Hawks auront besoin d’aide entre les poteaux. Kevin Lankinen n’est pas un mauvais gardien, mais rien n’indique qu’on puisse lui confier le rôle de portier no 1 sur le long terme. Les Hawks auront à l'œil le développement des jeunes gardiens Drew Commesso et Arvid Soberblom. Ce dernier pourrait s’avérer une option dès l’an prochain, puisqu’il possède déjà trois départs derrière la cravate, tandis que Commesso mérite qu’on joue la carte de la patience, lui qui se dirigera à 20 ans (il les aura en juillet) vers Boston University pour une 3e campagne depuis sa sélection au 46e rang de l’encan de 2020.

L’un des sujets les plus discutés des derniers mois chez les partisans des Hawks est l’éclosion tardive du centre Kirby Dach, le 3e choix au total, il y a maintenant près de trois ans. Tandis que ce dernier met du temps à coller les pièces du casse-tête et à s’affirmer comme le futur 1er centre que l’on voyait en lui, l’organisation espère que son frangin Colton, qui est lui aussi passé par les Blades de Saskatoon, deviendra un attaquant du calibre de la LNH. Le défenseur Nolan Allan (32e au total) et lui ont été les deux premières sélections des Hawks en 2021, et se retrouvent tous les deux à Rockford présentement, afin de porter main-forte au club-école dans son parcours éliminatoire.

Finalement, le Québécois Nicolas Beaudin répond tout juste au critère d’admission de ce classement, étant donné qu’il aura fêté ses 23 ans lorsque la prochaine campagne s’amorcera. Difficile de s’enthousiasmer de la progression affichée par l’ancien arrière étoile des Voltigeurs de Drummondville, qui a été contraint à passer l’ensemble de la dernière saison dans les rangs mineurs (à l’exception de deux matchs), lui qui avait pourtant bien fait durant un séjour de 19 matchs avec les Hawks en 2020-2021. Beaudin devra s’accrocher pour la suite ou souhaiter un nouveau départ, après avoir été rayé de la formation par l’instructeur des IceHogs lors de la 1re ronde éliminatoire.

27. Bruins de Boston

Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :

1- Fabian Lysell, ailier droit 

2- Mason Lohrei, défenseur

3- John Beecher, centre

4- Brett Harrison, centre

5- Ty Gallagher, défenseur

Si l’on veut être réaliste, cela ne date pas d’hier que la banque d’espoirs des Bruins aboutit quelque part parmi le dernier tiers des formations de la LNH dans ce genre de classement. Mais à quoi bon s’en offusquer chez les supporteurs de l’équipe, étant donné l’impressionnante constance des Bruins, misant saison après saison sur ce noyau dur qui n’a à peu près pas changé.

Forcément, avec la promotion de Jeremy Swayman à titre de régulier entre les poteaux à Boston, ainsi que le fait que Jack Studnicka soit maintenant âgé de 23 ans, la hiérarchie de ce bassin de jeunes joueurs en a pris pour son rhume. Ce groupe n’est pas toutefois pas complètement dépourvu de talent, à commencer par l’attaquant Fabian Lysell, une sélection au 21e rang l’été dernier qui a non seulement été applaudie par la plupart des experts au moment qu’elle a été annoncée, mais qui depuis continue de gagner en valeur après sa transition de la SHL vers la Ligue junior de l’Ouest, avec les Giants de Vancouver. 

Un patineur électrisant, qu’il soit en possession de la rondelle ou non, Lysell a trouvé son erre d’aller au sein de la WHL quelque part en novembre et n’a plus jamais regardé derrière. alors qu’au moment d’écrire ces lignes, il vient au 1er rang des pointeurs du circuit en matchs éliminatoires. Il ne s’est pas encore affirmé comme un prolifique marqueur, mais sa vitesse d’exécution et sa facilité à en tirer profit pour mettre la table pour ses coéquipiers ou pour soutirer le disque à ses rivaux, elles, sont évidentes. On peut affirmer que Boston n’a pas eu dans sa pépinière un espoir à l’attaque au potentiel offensif aussi alléchant depuis belle lurette.

26. Penguins de Pittsburgh

Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :

1- Samuel Poulin, ailier

2- Pierre-Olivier Joseph, défenseur

3- Joel Blomqvist, gardien

4- Nathan Légaré, ailier droit

5- Filip Lindberg, gardien

À ce point-ci, on connaît le refrain chez les Penguins, détenteurs d’une séquence remarquable de 16 participations d’affilée aux séries éliminatoires. Le statut perpétuel d’acheteur à la date limite des transactions a eu pour effet que Pittsburgh n’a eu qu’un seul tour de parole en 1re ronde du repêchage lors des sept dernières années. En l’absence de ces hauts choix, le recrutement de joueurs autonomes issus des rangs collégiaux a dû être mis à contribution jusqu’à un certain point lors de la dernière décennie, toujours dans le but de bien épauler les joueurs de concession que sont (ou qu’ont été… dépendamment de l’évaluation que vous faites du no 71 à ce point-ci de sa carrière) Sidney Crosby et Evgeni Malkin.  

Un véritable rouleau compresseur à de sa dernière saison dans la LHJMQ, Samuel Poulin est justement ce joueur ayant la distinction d’être le seul joueur choisi dans le top-30 par les Penguins depuis 2014. C’est à Wilkes-Barre/Scranton, dans la LAH, que se sont faits ses premiers pas dans les rangs professionnels, une année qui s’est soldée par une récolte de 16 buts et 21 aides pour un total de 37 points en 72 matchs. Mélange intrigant de puissance et de finesse, Poulin est amplement assez doué et polyvalent pour espérer occuper un jour un poste à l’aile sur le 2e trio des Penguins. Jusqu’à présent, c’est son ajustement à la vitesse d’exécution des pros qui peut être identifiée comme étant l’élément à surveiller de près. C’est ce qui dictera s’il aura la chance ou non d’être un membre de l’effectif régulier à Pittsburgh en 2022-2023.

Pour encore quelques mois, Pierre-Olivier Joseph est admissible à figurer dans ce classement, lui qui aura eu 23 ans le 1er juillet. Étonnamment, l’échantillon concluant de 16 matchs de l’an dernier n’a pas débouché sur une plus grande opportunité pour le défenseur québécois de se faire valoir avec le grand club. Il a plutôt continué de gagner ses galons dans les rangs mineurs, où il continue d’afficher un haut niveau de jeu dans la plupart des facettes. Les habiletés de patinage de Joseph, de même que sa mobilité et sa fiabilité dans le jeu de transition font de lui une valeur sûre pour une éventuelle place sur le 2e ou 3e duo de défenseurs des Penguins. 

Le retour en force de Tristan Jarry après une saison 2020-2021 décevante tend à donner raison à l’organisation d’avoir fait preuve de patience à son égard. Qu’à cela ne tienne, les Penguins ont tout de même le luxe de miser sur deux options intéressantes en ce qui a trait à la relève devant le filet, et on aurait même pu parler de trois options, avant que Calle Clang ne parte pour Anaheim dans le cadre de l'échange permettant aux Penguins d'acquérir Rickard Rakell. Tandis que Joel Blomqvist a fait écarquiller les yeux avec ses statistiques microscopiques avec Karpat dans la SM-Liiga (efficacité de ,940 et moyenne de buts alloués de 1,32 en 20 départs), Filip Lindberg faisait bonne impression dans la LAH... avant que la malchance ne s'abatte sur lui. Effectuant son entrée chez les pros après un impressionnant séjour dans la NCAA avec UMass-Amherst, Lindberg a été limité à sept départs avant que sa saison recrue ne prenne fin abprutement, victime d'une blessure à une cheville qui a nécessité une opération. Il reste une part d'inconnu dans son cas, mais le potentiel est intrigant, et c'est pourquoi Ron Hextall s'est senti confortable à l'idée d'envoyer Clang aux Ducks.

Un regard sur la page des statistiques de Nathan Légaré à sa saison recrue avec Wilkes-Barres/Scranton porte à croire que l’ailier droit de 21 ans en a passablement arraché. L’ancien franc-tireur du Drakkar de Baie-Comeau et des Foreurs de Val-d’Or n’a pas brûlé la ligue, lui qui a totalisé sept buts en 56 rencontres. Mais il faut dire que de manière générale, le club-école des Penguins a connu toutes sortes d’ennuis à remplir le filet cette saison, alors que son meilleur pointeur a amassé 42 points en 73 matchs. Légaré n’a pas été épargné, mais le fait demeure que ce sont certaines qualités bien précises qui pourraient éventuellement faire de lui un joueur de la LNH, soit la qualité de son tir et la vitesse à laquelle il le décoche, ainsi que sa volonté à multiplier les coups d’épaule en échec-avant. Ce dernier trait ouvre davantage l'éventail des rôles qu’on pourrait lui confier au prochain niveau.

Mason Lohrei, un défenseur gaucher, a été le 1er joueur réclamé par les Bruins à l’encan de 2020, en 58e position. Don Sweeney et son personnel de dépisteurs ont observé un déclic dans le jeu de ce produit de l’USHL, et ce fut assez pour qu’ils le réclament en 2e ronde malgré le fait qu’il était déjà âgé de 19 ans. Le rendement de Lohrei a été tout ce qu’il y avait de plus encourageant à sa 1re campagne dans la NCAA, avec les Buckeyes d’Ohio State, comme en témoigne entre autres sa production 29 points (4-25) en 31 parties. Et notons que l’apport de cet arrière de 6 pieds 4 pouces est loin d’être strictement offensif, puisqu’il a été l’un des finalistes au titre de défenseur à caractère défensif de l’année au sein de la division Big 10, en compagnie de deux espoirs de haut niveau, soit Owen Power (Buffalo) et Brock Faber (Los Angeles).

Pour un ancien 30e choix au total, la production offensive de John Beecher n’a rien eu de renversant durant ses trois saisons au sein du programme des Wolverines de l’Université du Michigan. Même entouré d’une bande de surdoués à sa dernière campagne dans la NCAA, l’imposant joueur de centre n’a pu faire mieux qu’une récolte de 15 points (6-9) en 34 matchs. À ce point-ci, peut-on affirmer qu’il possède le potentiel d’évoluer au sein d’un top-6? Probablement pas. Il ne crée pas suffisamment pour lui-même et ses partenaires de trio, en territoire ennemi. Sauf que l’efficacité du jeu de Beecher va au-delà des points, grâce à sa présence physique intimidante, qui lui sert bien en protection de rondelle et  lors des batailles de long des rampes. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il ne réussira pas à bien compléter des joueurs ayant un plus grand dynamisme offensif que lui au prochain niveau.

25. Islanders de New York

Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :

1- Aatu Raty, centre

2- William Dufour, ailier droit

3- Simon Holmstrom, ailier

4- Samuel Bolduc, défenseur

5- Ruslan Iskhakov, centre

Depuis qu’ils ont atteint le 2e tour éliminatoire au printemps 2019, les Islanders de Lou Lamoriello ont tout mis en œuvre dans le but avoué d’aspirer rapidement aux grands honneurs. Le tout s’est soldé par deux éliminations crève-coeur consécutives en finale d’association face au puissant Lightning de Tampa Bay, avant que la saison 2021-2022 ne constitue un échec retentissant. Quel sera le plan mis en place par Lamoriello après un pas de recul aussi important? Chose certaine, avec un bassin d’espoirs aussi dégarni que l’est celui des New-Yorkais (l’absence de choix de 1re ronde en 2017, 2020 et 2021 y est pour beaucoup), le contexte est loin d’être idéal pour lancer un quelconque virage jeunesse. 

À l’attaque, Kieffer Bellows et Oliver Wahlstrom ont gradué en tant que membres réguliers de l’effectif, avec des résultats qui pourraient être qualifiés de mitigés. À ce point-ci, la relève offensive des Isles sera notamment l’affaire du Finlandais Aatu Raty, qui constituait une belle prise au 52e échelon du plus récent repêchage. Jadis un candidat à être réclamé au sein du top-3 avant qu’il ne chute drastiquement au classement à son année de repêchage, Raty a fait un important bond vers l’avant en SM-Liiga ces derniers mois, avant de connaître un impact immédiat dans les séries de la LAH, entre autres grâce à un but victorieux en prolongation, son tout 1er en tant que membre des Islanders de Bridgeport. Raty envoyait ainsi son club tout droit vers la 2e ronde.

Si Raty s’est avéré une agréable surprise, que dire de l’explosion connue par William Dufour pour sa dernière campagne dans la LHJMQ? Auteur de 56 buts et 116 points, le franc-tireur des Sea Dogs de Saint John aura été dans une lutte de tous les instants avec Joshua Roy, de Sherbrooke, pour le 1er rang de la colonne des pointeurs. Sans grande surprise, le 21 avril dernier, il apposait sa signature au bas de son 1er contrat professionnel avec New York. De quoi continuer d’alimenter le rêve de Dufour, ancien choix de 5e ronde, d’accéder à la meilleure ligue au monde, comme nous le racontait récemment le collègue Mikaël Filion avec un brillant portrait du jeune ailier.

La saison 2020-2021 de Samuel Bolduc avait permis de faire connaître aux partisans des Islanders un arrière grand format au potentiel intrigant. À 19 ans, Bolduc n’avait pas paru le moindrement intimidé lors de son tout 1er camp préparatoire de la LNH, et ça s’était poursuivi de belle façon avec une récolte de 14 points (6-8) en 24 matchs du calendrier écourté de la LAH, en route vers une place sur l’équipe d’étoiles de la division dans laquelle évolue Bridgeport. Ralenti par les blessures à l’automne - il a raté l’entièreté du camp des Islanders et de leur équipe-école - il a affiché cette saison une production plus modeste de sept points en 57 matchs. Les outils sont encore bien là, qu’il s’agisse de son gabarit, son coup de patin ou son puissant tir frappé, et il ne serait pas le 1er jeune défenseur de 6 pieds 4 pouces à nécessiter une bonne dose de patience une fois arrivé chez les pros.