Enfin, que la vraie saison commence! Pour certaines franchises, le fait d’avoir été exclues des séries éliminatoires en 2015-2016 représente déjà une épée de Damoclès au-dessus de leur tête.

Tout ça, dans un circuit où les mots « parité » et « compétitivité » prennent tout leur sens et où les impondérables (blessures ou autres) peuvent venir contrecarrer de façon assez importante les objectifs visés par les organisations.

Une réalité qui pourrait demander d’atteindre la barre des 94-96 points, question d’aspirer à participer aux séries.

Dans l’Est, à l’exception du Lightning de Tampa Bay, du Canadien de Montréal, des Penguins de Pittsburgh, des Capitals de Washington et peut-être des Panthers de la Floride, la fenêtre demeura grande ouverte pour les 11 autres formations, qui devront faire preuve de constance et de régularité dans l’optique de faire partie du portrait des séries en avril prochain.

Guy BoucherUne question d’attitude chez les Sénateurs

Chez les Sénateurs, malgré le fait que plusieurs changements ont été apportés dans l’entre-saison, tant au niveau de la surface glacée qu’au deuxième étage, il n’en demeure pas moins que le talent et les habilités semblent être en place. La profondeur demeure respectable, mais laisse très peu de place aux blessures.

En contrepartie, le changement d’attitude dans l’approche de la « game » pourrait représenter le plus gros défi du nouvel entraîneur-chef, Guy Boucher, qui depuis son embauche n’a pas dévié du processus obligatoire.

Il s’est assuré de bien s’attarder à la préparation de l’édition actuelle, lui pour qui la perfection de l’exécution et de l’application des structures représentent une partie de son approche non négociable. Il ne faut pas oublier que les Sénateurs ont compilé une fiche de 17-21-3 sur les patinoires adverses la saison dernière, ce qui explique en partie l’exclusion des séries éliminatoires.

Toujours la saison dernière, la formation ottavienne a terminé au 26e rang de la LNH au chapitre des buts contre (241), pendant que les unités spéciales n’ont pas été trop spéciales.

Les Sénateurs ont terminé la saison au 26e rang en avantage numérique, et ce, malgré la présence de l’un des meilleurs quarts-arrière de sa profession. Puis, ils se sont classés 29e en infériorité numérique. Voilà des chiffres qui ne mentent pas pour expliquer les insuccès de la précédente saison. Des chiffres qui expliquent aussi, en quelque sorte, le congédiement de Dave Cameron, aujourd’hui membre du personnel hockey chez les Flames de Calgary.

Sans vouloir en faire une formation axée sur le jeu défensif, il n’en demeure pas moins que l’ancien entraîneur-chef du Ligthning de Tampa Bay devra maintenant prendre les moyens nécessaires pour corriger le tout.

Un resserrement des structures est nécessaire, c’est-à-dire un meilleur engagement de tous et chacun dans les deux sens de la patinoire, avec une gestion de la rondelle plus efficace et il faudra minimiser certaines prises de décisions au niveau de quelques attaquants, qui n’ont pas toujours respecté l’ABC du hockey.

Tout cela, afin de limiter le temps de possession de l’adversaire. Chose certaine, si les Sens laissent les gardiens Craig Anderson et Andrew Hammond seuls à eux-mêmes, même s’ils ont eux aussi rencontré certaines difficultés l’an dernier, ils courront à leur perte.

Marc BergevinCanadien : lien de confiance et intégrité

En se libérant du regard des autres et demeurant soi-même malgré la forte pression extérieure de plusieurs partisans et différents médias, Marc Bergevin a réussi à ce jour à rester centré sur l’objectif principal, soit d’offrir une formation des plus compétitives à son homme de confiance, Michel Therrien.

En offrant à Therrien autant de leadership et de caractère avec les signatures de Shaw et Radulov, en plus de l’acquisition de Shea Weber dans « LA » transaction de l’été, impliquant le charismatique P.K. Subban, Bergevin n’a laissé planer aucun doute que la relation entre son entraîneur-chef et lui est bâtie sur un lien de confiance et d’intégrité.

Avec toute l’amitié qui semble réunir ces deux comparses, le DG du Canadien, par ses actions, qu’on soit d’accord ou pas, a démontré qu’il était patient et intègre.

Bergevin a refusé de nager dans la facilité et jeter par-dessus bord celui qui a subi une énorme chaleur sur ses épaules lors de l’importante zone de turbulence de la dernière campagne. Au contraire, il a réitéré sa confiance envers Therrien à maintes reprises, et ce, même si celui-ci n’a pas toujours fait l’unanimité.

Certes, le retour de Kirk Muller dans le giron du Canadien, dans un rôle similaire à celui occupé par Gerard Gallant il y a quelques années, représente à ce jour une grande sagesse de la part de la haute direction de la Sainte-Flanelle.

Muller possède un profil d’entraîneur, mais surtout un type de personnalité qui devrait ramener un certain enthousiasme et un niveau de confiance dans l’environnement immédiat de cette franchise qui tentera de retrouver ses lettres de noblesse, en faisant oublier la saison cauchemardesque de 2015-2016.

Montréal possède un calendrier jugé intéressant en début de saison, avec 14 des 21 premières sorties effectuées à domicile. Le contexte actuel, avec le retour de Carey Price, considéré comme le meilleur gardien de but de la planète hockey, devrait faire oublier assez rapidement les déboires de la saison précédente. Ça devrait même faire de la formation montréalaise une sérieuse opposition au Lightning de Tampa Bay, largement favori pour terminer premier dans la division Atlantique.

Paul MauriceDes entraîneurs au statut précaire? 

Plusieurs semblent placer le nom de certains anciens entraîneurs de la LNH sur la sellette déjà à l’aube de la saison 2016-2017, avec les Alain Vigneault, Claude Julien et Michel Therrien qui se retrouvent dans une situation vulnérable.

Pendant ce temps, la glace pourrait aussi devenir de plus en plus mince chez les Jets de Winnipeg (Paul Maurice) et les Canucks de Vancouver (Willie Desjardins) advenant un faux départ, alors que ces deux formations ont raté le rendez-vous printanier la saison dernière. De plus, sur papier, ces deux équipes pourraient être exclues assez rapidement d’une course pour une place en séries.

Maurice et Desjardins, qui ont tous deux obtenu un vote de confiance de leur employeur immédiat à la fin de la dernière campagne, pourraient être appelés à lever les feutres à la moindre petite défaillance. Surtout dans un contexte où certains entraîneurs expérimentés, placés sur la voie d’évitement, ou certains entraîneurs associés actuels, demeurent en attente d’une nouvelle opportunité de diriger à nouveau dans la Ligue nationale. Tout cela, sans compter certains autres qui dirigent actuellement dans la Ligue américaine et qui salivent à l’idée d'être appelés à graduer dans la cour des grands.

Bonne saison à tous!