En attendant de savoir qui du Lightning ou des Red Wings le Canadien recevra au Centre Bell vendredi pour amorcer la deuxième ronde des séries, voici déjà le temps de faire des prédictions sur les autres affrontements.

Quels sont mes résultats après la première ronde ?

Ils sont pas si mal. Si le Lightning l’emporte mercredi, j’aurai réalisé un balayage dans l’Est. Bon ! Pas de quoi se péter les bretelles, car j’avais pris Tampa en quatre et les Caps en cinq. Disons que les Wings – surtout leur gardien Petr Mrazek – et les Islanders ont donné bien plus d’ennuis au Lightning et aux Caps que je ne l’avais anticipé. Beaucoup plus.

Mais c’est le résultat qui compte. Et dans l’Est, je vise donc un score parfait de 4 en 4.

Dans l’Ouest, je frappe pour ,250. Je veux bien que les duels étaient pas mal plus égaux que dans l’Est, mais se tromper trois fois en quatre : oui, ça fait mal.

Je croyais vraiment que les Jets surprendraient les Ducks. À tout le moins, qu’ils leur compliqueraient la vie bien plus qu’ils ne l’ont fait. Mais attention ! Ce n’est pas parce que les Ducks ont balayé la série en quatre que cela a été facile pour autant. Que non ! Les Jets menaient après deux périodes dans les trois premiers matchs. S’ils avaient mieux géré leurs émotions, s’ils avaient été moins indisciplinés – leur talon d’Achille tout au long de l’année – peut-être que la série se serait prolongée de quelques rencontres. Mais le meilleur club a gagné. Et comme je misais sur une possible surprise, je me suis fait avoir. Tant pis !

Je me suis aussi trompé sur les Flames. Mais dans ce cas-ci c’est tant mieux. Tant mieux, car les Flames et surtout leur coach Bob Hartley ont prouvé une fois encore qu’il était périlleux de ne pas croire en eux et en leurs chances de renverser les probabilités.

Quant aux Blues, qui m’ont encore fait dans les mains, l’histoire d’amour qui me liait à cette équipe depuis trois ans est terminée. Et qu’est-ce qui arrivera l’an prochain ? Après m’avoir fait mentir trois ans de suite, ils finiront bien par soulever la coupe une première fois.

On verra !

Armé de tout mon courage, de toutes mes statistiques et de mon goût du risque, voici donc mes prédictions pour la deuxième ronde.

Capitals – Rangers

Ce sera la cinquième fois depuis 2009 que les deux équipes se croisent en séries. Les Caps ont gagné les deux premiers duels, les Rangers les deux derniers. En 2012 comme en 2013, les Blue Shirts ont eu besoin de sept longues parties pour venir à bout d’Alex Ovechkin et de sa bande.

Ce sera plus expéditif cette année.

Pas seulement parce que les Rangers ont gagné trois des quatre duels entre les deux clubs en saison régulière, dont deux fois au Verizon Center.

Ce sera plus rapide, parce que les Rangers sont plus forts dans tous les aspects du jeu.

Henrik Lundqvist est meilleur que Braden Holtby. Je ne peux pas même croire que certains croient le contraire. Holtby a eu des ennuis contre les Islanders en première ronde. Il en a eu tout plein en saison régulière contre les Rangers devant qui il a maintenu une moyenne de 3,06 buts accordés par rencontre et un taux d’efficacité de 89,7 %.

Je veux bien croire qu’il voudra se racheter, mais les Rangers semblent avoir son numéro.

Les Rangers frappent tôt et protègent ensuite leurs avances. On l’a vu contre les Penguins qu’ils ont dominés 5-1 en première ronde.

Inversement, les Caps ont été battus 5-4 par les Islanders au total des buts marqués en première période. En saison régulière, cette statistique a été de 7-2 en faveur des Rangers.

Non seulement Lundqvist est meilleur que Holtby, mais la défensive des Rangers est maintenant la meilleure de la LNH dans les clubs encore en lices.

Non seulement les arrières des Blue Shirts ont muselé Evgeni Malkin et limité les dégâts avec Sidney Crosby en première ronde, mais ils ont amassé un total de 12 points.

La complicité de Lundvquist et de ses défenseurs devrait aussi permettre aux Rangers de freiner les élans de l’attaque à cinq des Caps. En fait, je devrais écrire de les empêcher de se relever. Car en première ronde, les Caps se sont contentés de deux buts en 13 occasions. Ce n’est pas aussi mauvais que l’attaque massive du Canadien, ça non, mais ce n’est pas assez fort pour permettre à Ovechkin de faire contrepoids aux autres avantages de ses adversaires. Des adversaires reposés qui n’ont pas joué depuis vendredi. Des adversaires qui auraient trimé plus dur, je crois, s’ils avaient croisé leurs rivaux naturels de Long Island dans le cadre d’un dernier rendez-vous au Nassau Coliseum.

Prédiction : Rangers en 6

Flames – Ducks

Logiquement, il faudrait être un brin ou deux fou pour tourner le dos aux Ducks dans cette série, car les Flames n’ont pas gagné (0-15-5) à leurs 20 dernières visites au Honda Center à Anaheim.

Émotivement, ce net désavantage devrait donner du souffle et du courage aux Flames qui n’en manquent pas, on en conviendra tous.

Les Flames ont prouvé toute l’année et ils l’ont fait encore en première ronde qu’il ne faut jamais les compter comme battus. Parlez-en aux Canucks qui menaient 3-0 à mi-chemin en troisième période et qui croyaient pouvoir ainsi forcer la tenue d’une septième partie jusqu’au moment où le feu a pris dans cette avance qui s’est vite transformée en cendres.

Dix fois en saison régulière cette année, les Flames ont effacé un recul après 40 minutes de jeu pour finalement l’emporter.

C’est énorme.

Mais les Ducks ont fait mieux. Eh oui ! Douze fois, les Ducks ont effectué des remontées gagnantes au dernier tiers.

On comprend mieux qu’ils aient été en mesure de le faire trois fois de suite contre les Jets en première ronde.

Les Flames ont une très belle équipe. Un excellent coach. Une histoire qui fait rêver. Ils ont un premier trio sensationnel avec Jiri Hudler, Sean Monahan et Johnny Gaudreau qui ont enfilé sept des 18 buts des Flames en première ronde.

Mais les Ducks ont Ryan Getzlaf et Corey Perry.

Mais les Ducks ont aussi Ryan Kesler.

Mais les Ducks ont une défensive sous-estimée, solidifiée par l’expérience et le calme du Québécois François Beauchemin.

Devant les buts, les deux clubs se valent.

Derrière le banc, Bob Hartley a très certainement un livre officiel de jeux et un autre plus émotif et moins connu qui lui permet de profiter d’un net avantage sur Bruce Boudreau.

Mais à moins qu’il ne sorte un autre miracle de ce petit livre noir, ou rouge, ou peu importe sa couleur, je crois que l’épopée de rêve de Bob Hartley, de ses Flames et de la ville de Calgary prendra fin sur les plages de la Californie. Il y a pire place pour arriver à destination.

Cela dit, j’espère que ma décision de favoriser les Ducks saura une fois encore sourire à Hartley et à son équipe qui me font mentir depuis le début de la saison.

Prédiction : Anaheim en 6

Wild – Blackhawks

Chicago et le Minnesota s’affrontent en séries pour une troisième saison consécutive. Les Hawks ont gagné les deux premiers. Il serait très facile d’ajouter : jamais deux sans trois.

Mais attention, je crois que cette série sera la plus serrée dans l’Ouest et peut-être la plus serrée tout court.

Je sais que les Hawks comptent sur Jonathan Toews, sur Patrick Kane, sur le grand Marian Hossa, sur une défensive solide, sur un coach qui l’est aussi, sur les seuls fans qui font la lutte à ceux du Canadien dans la guerre des décibels.

Mais le Wild a le meilleur gardien des deux clubs.

Et comme on l’a vu en première ronde entre le Canadien et les Sénateurs, le gardien fait toute la différence.

Après avoir été aussi généreux qu’Andrew Hammond l’a été avec le Canadien en première ronde, Corey Crawford revient devant le filet des Hawks.

La question est : pour combien de temps ?

Parce que Scott Darling a su prendre la relève avec succès avant de s’effondrer à son tour, Crawford ne jouira pas d’une large marge d’erreur. Et c’est là le problème majeur des Hawks. L’instabilité devant le filet.

Dans l’autre camp, impossible d’être plus stable avec Devan Dubnyk qui est le meilleur gardien de la LNH depuis son arrivée au Minnesota en janvier dernier.

Vous connaissez ses statistiques : 27 victoires, dont 5 par jeu blanc, neuf revers et deux défaites en prolongation ou tirs de barrage dans le cadre de 38 départs consécutifs.

Ce que ces statistiques cachent, c’est le fait que dans ses neuf revers encaissés en temps réglementaire, Dubnyk a perdu sept fois par un but seulement alors que les deux autres défaites l’ont été dans le cadre de blanchissages aux dépens du Wild.

Dubnyk a battu les Hawks lors des deux derniers matchs entre les deux équipes en saison régulière.

Devant lui, le Wild joue comme un club qui sait jouer au hockey et qui est convaincu d’avoir une chance logique de l’emporter soir après soir au lieu de se considérer battu d’avance comme c’était le cas avant l’arrivée du gardien que les Oilers, les Predators, le Canadien et les Coyotes de Phoenix ont regardé passer dans leur organisation sans même lever le petit doigt pour tenter de le relancer d’abord et le garder ensuite.

Misère !

L’an dernier lorsqu’ils ont perdu en série contre les Hawks, le Wild était défendu par Ilya Bryzgalov.

Il y a deux ans, il était défendu par le pauvre Josh Harding qui, après avoir composé avec la sclérose en plaques qui s’attaquait à lui, avait été obligé de venir en relève à Niklas Backstrom blessé lors de l’échauffement du premier match.

Les Hawks forment une équipe redoutée et redoutable. Après m’être fait flouer par les Blues dans l’identification d’un champion de la coupe, les Hawks représentent une solide planche de salut, sans compter qu’un séjour à Chicago sera toujours plus intéressant qu’une escale dans les villes jumelles.

Mais je crains fort que le Wild fasse subir aux Hawks le même traitement qu’il a fait subir aux Blues en première ronde.

Je ne mettrais pas plus qu’un huard en guise de pari amical sur cette projection, mais je crois que le Wild réalisera la surprise de la deuxième ronde.

Prédiction : Minnesota en 6