OTTAWA – Pierre Dorion n’a pas volé sa place parmi les trois finalistes au titre de directeur général de l’année dans la LNH et les membres des Sénateurs n’ont pas eu besoin de se faire prier pour l’encenser.

« Le crédit revient à Pierre Dorion »

À sa toute première année aux commandes du club, Dorion a réanimé les Sénateurs en procédant à l’embauche de Guy Boucher comme entraîneur et en procédant à des décisions qui ont eu un impact considérable. En plus de mettre la main sur Derick Brassard, il a ajouté de la profondeur avec les ajouts d’Alexandre Burrows, Mike Condon, Viktor Stalberg et Tommy Wingels.

Le mariage demeure récent, mais Boucher donne l’impression qu’il n’aurait pas pu trouver un meilleur partenaire.

« C’est génial depuis qu’on travaille ensemble. On forme un tandem spécial parce qu’on est sur la même longueur d’onde. C’est un homme très ouvert avec des qualités exceptionnelles pour repérer le talent et le répertorier. Il est capable de déterminer dans quelles situations les joueurs seront bons », a d’abord souligné Boucher qui a été comblé dans ses demandes. 

« Comme entraîneur, on a toujours notre liste d’épicerie. On les veut tous et on veut les meilleurs. Mais c’est très, très difficile à faire. Les gens ne voient pas ça, mais on le sait que ce n’est vraiment pas évident de conclure des transactions et signer des joueurs.

« Il a accompli un excellent boulot dès le départ. C’est facile de dire : on aimerait faire ça et on voudrait ajouter ces éléments, mais de là à le faire c’est une autre chose. Des 100 choses que tu voudrais faire, si tu es chanceux, tu peux en faire une ou deux. Mais j’ai pratiquement obtenu tout ce que j’ai demandé à Pierre. Ça n’arrive pas si souvent, j’ai été très chanceux pour ça », a avoué Boucher avec reconnaissance.

Par son passé de recruteur, dont avec le Canadien, Dorion a acquis des atouts précieux pour diriger une organisation dans la LNH.

« Pierre a un œil pour évaluer le talent et c’est reconnu depuis longtemps. C’est la raison principale pour laquelle il se retrouve avec ce poste. Quand il regarde les joueurs des autres équipes, il est capable de revenir avec un portrait très précis. C’est plus facile pour nous après de passer à l’action », a insisté Boucher.

Dans le vestiaire, les joueurs étaient souriants en parlant de leur grand patron. Jean-Gabriel Pageau a maintenu que Dorion a su effectuer une belle transition vers cette fonction supérieure.

ContentId(3.1232751):DG de l'année: Chiarelli, Dorion ou Poile?
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« C’est bien mérité et tout à son honneur, il a bien appris de Bryan Murray et son entourage. Au départ, il avait une relation assez proche avec les gars parce qu’il s’occupait directeur du personnel des joueurs, il était friendly avec nous. Je pense que ce fut un peu exigeant pour lui de se détacher de cette relation quand il est devenu directeur général, mais il a bien géré le tout et ça explique le succès qu’il a eu dès sa première année », a raconté Pageau.

Brassard, qui a sans contredit été la plus grosse prise de Dorion sur la patinoire, apprécie son influence sur le groupe. 

« Il est presque tout le temps dans l’entourage de l’équipe. C’est une bonne personne et on est tous contents pour lui. Il connaît  bien les joueurs à travers la ligue et il est passionné. Il a vu le succès qu’on avait en début d’année donc il n’a pas hésité à ajouter des gars comme Burrows et Stalberg sans oublier Condon qui a fait une grosse différence », a mentionné l’ancien des Rangers.

De son côté, Bobby Ryan était heureux que Dorion n’ait pas démantelé le noyau du club.

« C’est bien mérité, ça s’explique par les décisions prises et la contribution de ces joueurs. Il a rendu cette équipe meilleure. Il a bien reconnu ce qui se passait ici et il s’est plus attardé à ajouter des joueurs pour compléter l’équation », a témoigné Ryan qui complète sa quatrième année avec les Sens.

La suite de son travail de réfection sera intrigante à surveiller. Il faut dire que Dorion a accédé à ce rôle à sa 10e année au sein des Sénateurs.

Le mot de la fin revient à Boucher qui rate rarement une occasion de soulever des éléments intéressants. 

« Il a, à mon avis, la qualité numéro un d’un DG : il me laisse diriger et c’est très difficile à faire dans sa position. De l’autre côté, je le laisse gérer les joueurs. C’est probablement ce que j’apprécie le plus, on se fait confiance dans nos domaines et on se laisse travailler. Je ne pourrais pas demander mieux jusqu’à présent, il a été phénoménal », a conclu Boucher.