TERREBONNE – Kristopher Letang ne l’a pas eu facile au cours des dernières années.

Après un accident vasculaire cérébral en 2014, c’est une commotion cérébrale qui a mis un terme à sa saison en 2015. Néanmoins, pas question de changer son style de jeu.

« Tu n’aimes pas ça voir ton coéquipier ne pas se sacrifier pour toi. De ne pas le faire pour mes coéquipiers, je n’aimerais pas ça. Ça va être dur pour moi de changer quoi que ce soit », a expliqué le défenseur des Penguins, mardi, au cours d’un point de presse accordé lors du tournoi de golf de Michel Therrien.

« Il y a des petites choses que je vais pouvoir changer. Des détails. Mais moins de mises en échec, tu ne peux pas. Quand le monde veut t’arracher la tête sur la glace, tu ne peux pas te sauver », a signalé l’auteur de 11 buts et 43 passes en 69 matchs l’an dernier.

Cette phrase n’a sûrement rien de rassurant pour les proches du Québécois. Il assure toutefois qu’il écoute les signes de son corps.

« Le risque d’avoir une commotion, ça inquiète plus les gens autour de moi que moi-même. Dans le fond, je continue à jouer si je me sens bien. Si je ne me sentais pas bien, je ne jouerais pas », a-t-il déclaré, lui qui est maintenant âgé de 28 ans.

« Je savais c’était quoi le risque quand j’ai commencé à jouer au hockey. C’est le même risque aujourd’hui. »

Le numéro 58 des Penguins a repris son entraînement sur glace la semaine dernière. Le défenseur droitier connaissait une excellente saison avant de tomber au combat après une mise en échec de Shane Doan à la fin mars.

Sa remise en forme se passe comme il le souhaitait, et même mieux!

« Je suis en pleine forme. [...] Je suis le même programme que chaque été. Il n’y a pas eu de retard. Honnêtement, je dirais même que ç’a été un de mes meilleurs étés du côté de l’entraînement », a fait savoir l’ancien des Foreurs de Val-d’Or.

Beaucoup de changements à Pittsburgh

Les Penguins afficheront un visage bien différent de la saison dernière lors du premier match de la campagne.

L’acquisition la plus notoire du directeur général Jim Rutherford a été Phil Kessel des Maple Leafs de Toronto. Letang croit que l’ailier pourra venir combler le vide laissé par le départ de James Neal durant l’été 2014.

« Je suis excité. [...] À Toronto, c’était lui la tête d’affiche. Maintenant, il va se retrouver derrière deux gars qui vont avoir l’attention. Il va pouvoir se concentrer à seulement jouer au hockey », a noté celui qui a disputé 491 rencontres en carrière.

Les Penguins pourront également compter sur le retour de Pascal Dupuis, qui n’a disputé que 16 parties l’an dernier en raison de caillots de sang.

Letang et Dupuis ont patiné ensemble en fin de saison alors que les deux coéquipiers étaient limités à un rôle de spectateur.

« On a toujours été très proche Pascal et moi. Quand Pascal est arrivé, on était cochambreurs. On a passé beaucoup de temps ensemble. On se supporte à travers tout ça », a indiqué le vétéran défenseur.

« Pascal est un gars qui est extrêmement passionné et il veut prouver (qu’il peut faire un retour). C’est un gars qui a beaucoup d’honneur. Je suis sûr qu’il va être de retour en force », a-t-il ajouté.

Chapeauter la relève

Si l’attaque des Penguins est beaucoup plus complète, la défense a perdu un gros morceau avec le départ de Paul Martin.

Avec les Olli Maatta, Brian Dumoulin et peut-être Derrick Pouliot, la brigade défensive de Pittsburgh sera encore une fois très jeune.

« C’est un gars (Paul Martin) qui était très bon avec la rondelle. Il prenait de bonnes décisions. Il n’était jamais pris hors position. Ça va nous faire mal, mais on avait énormément de potentiel dans les mineures. Ce sont des gars qui sont prêts à prendre de plus grands rôles », a indiqué celui qui a joué cinq saisons avec Martin.

« C’était un peu la même chose l’an passé. On a encore beaucoup de jeunes cette année. (Mon rôle) va être de leur donner un exemple qu’il puisse suivre », a soutenu l’athlète de six pieds.

Après une saison marquée par les oreillons, les blessures et une autre élimination au premier tour des séries, les Penguins espèrent rebondir en 2015-2016. Et si Letang est en mesure de jouer 82 matchs, les chances d’améliorer leur sort sont encore meilleures.