Bien objectivement et à la grande surprise de plusieurs, le directeur général du Canadien, Marc Bergevin, a décidé de se confier, comme rarement, auprès de Mathias Brunet dans le cadre d’une longue entrevue accordée en exclusivité au quotidien La Presse le week-end dernier.

 

Maintenant, à vous de voir. Soit Bergevin a fait partie des incompris et se sentait obligé de le faire, soit il a été tout simplement brouillon lors de son point de presse de lundi dernier à la suite de la date limite des transactions. Il est aussi possible qu'il ait simplement voulu faire preuve de grande transparence et/ou vendre son message aux partisans. À vous de juger!

 

À tort ou à raison, cette sortie au grand jour a laissé place à plusieurs interprétations sur la place publique en raison de l’information recueillie lors de cet entretien.

 

Il s’agissait d’un bilan à l’allure d’un post-mortem, et ce, avec encore une quinzaine de parties au compteur d’ici la fin des émissions. Il faut dire que c’est assez exceptionnel, et même hors du commun, de voir un tel geste posé à ce stade-ci de la saison pour une franchise qui semble faire du surplace depuis quelques années. Disons que la phase de « rafistolage » démontre plusieurs grains de sable dans l’engrenage, par rapport à l’objectif visé et les moyens pour y arriver.

 

Marc BergevinAvec cette sortie médiatique, le DG de la Sainte-Flanelle, à livre ouvert, a tenté de confondre le scepticisme à son endroit et sur son plan de relance entamé depuis quelques saisons.

 

Il devra très bientôt prendre des décisions quant à la régénération et l’assainissement des effectifs en place, soit en ouvrant les portes à l’élément jeunesse ou avec du mouvement de personnel qui viendrait colmater de façon évidente et permanente certaines faiblesses au niveau de la formation. Il ne faut toutefois pas oublier qu’il est impossible d’obtenir le beurre et l’argent du beurre.

 

Davantage positionné dans un rôle de vendeur depuis les dernières saisons, Bergevin a du pain sur la planche. Malgré le respect des confrères du milieu, et malgré les relations qu’il entretient, la tâche ne s’annonce pas facile pour ce dernier. Chose certaine, il aura besoin du soutien inconditionnel du président Geoff Molson, le moment venu, en raison de cette baisse de confiance envers celui qui occupe le siège de grand architecte du CH.

 

D’ailleurs, tôt ou tard, M. Molson devra répondre publiquement et prendre un risque, dans un sens comme dans l’autre, question de calmer le jeu dans cet environnement qui ne cesse de prendre son mal en patience depuis les dernières saisons.

 

Une prise de position qui se voudra soit un vote de confiance envers Bergevin, soit un désir d’aller voir ailleurs, question de s’inspirer de nouvelles orientations, de nouvelles idées et de bien relativiser les enjeux organisationnels afin d’ultimement redresser la barre. Quel chemin prendra la direction?

 

Est-ce la fin pour Julien?

 

Dans une année où plusieurs changements d’entraîneur sont survenus, et ce, pour différentes raisons, et considérant la qualité de certains hommes de hockey disponibles sur le marché, est-ce que la fin approche pour Claude Julien? La question se pose.

 

Claude JulienJulien occupe l’un des postes les plus en vue sur la planète hockey. La situation est loin d’être facile pour lui. La frustration du moment et l’impossibilité de changer certaines choses à court terme doivent définitivement gruger de l’intérieur ce dernier.

 

Même s’il demeure toujours bien intentionné, il faut avouer que Julien démontre des signes de grande impatience, et ce, avec raison depuis plusieurs semaines. Disons que la forte possibilité de voir sa formation exclue des séries éliminatoires pour une 3e saison consécutive n’a rien de très jojo.

 

Preuve de lucidité ou non, un fait demeure : en liquidant certains de ses actifs dans les derniers jours, Bergevin a décidé d’adopter la position de vendeur (modéré) et d’assumer les critiques qui viennent avec cette prise de position. Il a ainsi décidé de faire un mini-deuil sur la saison en cours, ce qui n’est pas un signe des plus rassurants pour celui qui en est à son 2e passage derrière le banc du CH.

 

En est-il le seul responsable? Voilà la question à laquelle devront répondre les hautes instances du Canadien et ainsi procéder à certaines grosses décisions.

 

Sens : l’importance de véhiculer le bon message!

 

Occuper la chaise de vendeur ou la chaise d’acheteur présente tout un monde de différences. Imaginez tous les défis que cela peut représenter au niveau des opérations quotidiennes d’une formation de la LNH.

 

Sans entrer dans le débat du « trop c’est comme pas assez », disons que la gestion d’une banque de choix au repêchage est absolument nécessaire à la relance d’une franchise dans une phase de reconstruction annoncée.

 

Les prochaines actions des Sénateurs d’Ottawa, après trois années consécutives de ventes de feu, si on peut l’interpréter ainsi, devront amener de l’eau au moulin, afin de retrouver un niveau de compétitivité et de respectabilité.

 

Brady TkachukAujourd’hui, le fait de « véhiculer » le bon message se doit d’être un élément clé du plan du DG envers le marché de la capitale nationale. Des prises de positions, des actions qui doivent se traduire à la base par une nouvelle entente contractuelle pour le jeune Brady Tkachuk, qui représente un des visages forts et vendeurs de l’équipe pour les années futures, tout comme Thomas Chabot. Le fougueux attaquant en sera à sa dernière année de contrat d’entrée lors de la saison 2020-2021.

 

Il faut absolument lui offrir une entente de longue durée afin d’acheter quelques années de son autonomie, et éviter à tout prix de lui donner un contrat de transition. Le contrat de Chabot (8 ans et 64 millions) devra tout simplement servir de référence pour les négociations avec le groupe Newport Sports Management, qui au fil du temps a représenté les intérêts de plusieurs anciens membres des Sénateurs, dont Jean-Gabriel Pageau, qui est maintenant un membre des Islanders de New York.

 

Le renouvellement de Tkachuk devrait être l’un des premiers pas effectués durant la saison morte. Ensuite, il faudra s’attarder aux séances de sélection de 2020 et 2021, davantage en raison de la qualité que de la quantité de choix répertoriés. Il faudra voir s’il existe la possibilité de troquer certains de ces choix pour faire l’acquisition de jeunes « prospects » et non « suspects » évoluant déjà dans la LNH.

 

Les prochains mois s’annoncent très intéressants, et ce, malgré des saisons plus que difficiles au cours des dernières années. Espérons que tout ce processus ramènera cette franchise sur les rails pour les années futures, dans un marché qui en a grandement besoin. Après tout, assez c’est assez. Il faut maintenant progresser.