Une conquête ternie pour les Sharks?
LNH jeudi, 16 mai 2019. 16:03 mercredi, 11 déc. 2024. 06:42ST LOUIS - Les Sharks de San Jose sont à deux victoires d’une présence en finale de la Coupe Stanley.
Une présence qui pourrait être entachée par des erreurs flagrantes des officiels. Des erreurs qui leur ont permis d’éliminer les Golden Knights en prolongation lors du septième match de la série contre Las Vegas et de prendre les devants 2-1, mercredi, dans la finale de l’Ouest les opposant aux Blues de St Louis.
S’il fallait qu’en plus les Sharks soulèvent la coupe Stanley, cette première conquête de la franchise serait ternie par les erreurs qui ont joué en leur faveur. Pis encore, au lieu de possiblement annoncer une retraite bien méritée sur la plus haute note qui soit, la première conquête de la coupe Stanley de Joe Thornton serait associée à une bien fausse note.
« Ces conclusions sont complètement ridicules. C’est une insulte qui me heurte et c’est surtout un manque de respect flagrant à l’endroit de notre organisation de prétendre que nous sommes chanceux d’être où nous sommes présentement », a lancé l’entraîneur-chef Peter DeBoer à qui on a demandé s’il se considère chanceux d’être si près de la finale de la coupe Stanley en raison des décisions erronées qui ont favorisé son club.
L’entraîneur-chef des Sharks n’en revient pas de voir que les performances de son équipe soient ainsi diminuées après 17 matchs de séries.
À lire également
« Regardez notre parcours. Nous avons disputé quatre ou cinq matchs alors que nous faisions face à l’élimination contre Las Vegas en première ronde et contre Colorado en deuxième. C’est 12 à 15 périodes de hockey que nous avons disputées sous haute pression. Nous avons trouvé une façon de traverser ces situations. Des décisions ont été rendues par les arbitres. Certaines nous ont favorisés, c’est vrai. Mais d’autres non. C’est vraiment ridicule de mettre de côté tout ce que nous avons accompli en s’attardant aux décisions qui nous ont favorisées. »
Meier : du bout des lèvres
Coupable de la passe avec la main qui a mené au but gagnant marqué par Erik Karlsson en début de prolongation mercredi, Timo Meier a commenté du bout des lèvres le jeu litigieux.
« Tout est allé très vite. J’ai été victime d’un double-échec et je me suis retrouvé sur la patinoire. La rondelle a bondi sur moi et je suis allé célébrer le but sans trop comprendre ce qui s’était passé », a expliqué Meier qui s’est bien gardé de confirmer avoir effectué une passe avec la main, se contentant plutôt de parler d’une erreur. Sans préciser qu’elle était venue de lui ou des arbitres.
Remarquez qu’elle est venue des deux camps!
En plus de Meier qui a parlé d’erreurs, le capitaine Joe Pavelski de même que Logan Couture ont convenu, après la victoire de mercredi et encore jeudi, que les Sharks ont profité d’une chance dans leur victoire de 5-4 dans le troisième match.
« Ces décisions font partie du sport. Nous sommes les meilleurs joueurs de hockey au monde et nous commettons des erreurs. Nos officiels sont les meilleurs au monde et il leur arrive aussi de commettre des erreurs », a lancé Pavelski qui ne voit pas comment il est possible d’éviter ce genre de décisions controversées.
« Il est impossible d’éliminer le facteur humain du sport. Si on le faisait, cela dénaturerait le sport. Il ne faut pas oublier que nous aussi avons encaissé des décisions défavorables », a conclu Pavelski qui a été au centre de la première polémique puisque c’est à ses dépens que Cody Eakin, des Golden Knights, a écopé une pénalité majeure en raison de la chute qui a laissé le capitaine des Sharks inconscient sur la patinoire en troisième période du match décision contre Vegas. Une pénalité majeure qui a ouvert la porte à quatre buts sans riposte des Sharks alors que le geste de Eakin aurait dû lui valoir une pénalité mineure. Tout au plus.
Après avoir balayé une question que je lui ai posée quant aux moyens à prendre pour enrayer les décisions litigieuses qui minent la LNH – et les performances de son équipe – depuis le début des séries, Peter DeBoer est revenu sur le sujet jeudi.
« J’ai lu les commentaires de Rod Brind’Amour – l’entraîneur-chef des Hurricanes de la Caroline – ce matin et je partage son avis. Tout se passe tellement vite sur la patinoire, il y a tellement de mouvements qu’il est bien trop facile pour les amateurs, pour vous les journalistes ou pour n’importe qui de simplement blâmer les arbitres », a indiqué DeBoer qui ne voulait toutefois pas s’avancer sur les moyens à prendre pour aider la cause des officiels.
« Ce sont des décisions qui reviennent à la Ligue et aux directeurs généraux. Je ne suis qu’un coach. Je compose avec mes réalités. On pourra s’en reparler au cours de l’été une fois la saison terminée. Mais pour l’instant, je concentre toute mon attention et toutes mes énergies sur les moyens à prendre pour guider mon équipe vers la victoire. »
Jones dans l’ombre de la passe avec la main
Auteur du but qui a permis de niveler les chances avec une minute à faire en troisième, Logan Couture tenait à mettre en évidence la performance de son gardien Martin Jones qui s’est perdue dans l’ombre provoquée par la passe avec la main ratée en prolongation.
« Nous avons profité d’une chance sur le but gagnant, mais notre gardien a joué un rôle tout aussi important dans la victoire en effectuant des arrêts sensationnels en troisième période pour nous garder dans le match. Les Blues ont été meilleurs que nous lors du dernier match, mais nous avons trouvé une façon de gagner », a insisté celui qui domine la LNH avec 14 buts depuis le début des séries et dont le nom flirte avec celui des Alex Ovechkin et autres Sidney Crosby à titre de meilleurs joueurs de la LNH en séries depuis 2010.
Un honneur que Couture refuse de célébrer. Du moins pour l’instant. « Ces gars-là ont gagné – la coupe – pas moi », a simplement répété la pierre d’assise des Sharks ce printemps comme il le fait chaque fois que cette association lui est proposée lors de mêlées de presse.
Jones mérite pleinement les accolades de Couture et de ses coéquipiers. Car après avoir accordé quatre buts sur 13 tirs en deuxième période, il s’est grandement repris au dernier tiers en stoppant les 12 tirs des Blues. Il s’est même permis des vols aux dépens de David Perron et Brayden Schenn alors que plusieurs observateurs croyaient qu’il suivrait la troisième période du banc.
Une décision que Peter DeBoer s’est bien gardé de prendre au cours du deuxième entracte alors qu’il ne s’était pas gêné de le faire dans le cadre des matchs deux et quatre de la série opposant les Sharks aux Golden Knights en première ronde.
« Martin a accordé quatre buts, c’est vrai. Mais quand on analyse ces buts, on se rend compte qu’il a été victime de deux déviations en défensive qui ont nui à son travail et de deux tirs de grande qualité. Il n’était pas en cause sur ces buts et il nous a donné les arrêts dont nous avions besoin en troisième », a insisté l’entraîneur-chef qui a eu la main heureuse en gardant son vétéran devant la cage des Sharks.
Tourner la page... vraiment?
Bien que secoués par la décision qui leur a coûté le match, mercredi, les Blues assuraient avoir tourné la page jeudi alors qu’ils se sont regroupés au Enterprise Center.
« C’est difficile de mettre cette décision derrière nous. C’est un test. C’est un jeu difficile à oublier. Une décision difficile à encaisser. Mais c’est ce que nous devons faire. Nous avons été testés de bien des façons tout au long de la saison et avons toujours trouvé une façon de surmonter ces situations. Nous devrons le faire encore demain dans le cadre d’un match crucial qu’on aura la chance de disputer devant nos partisans. Nous avons été bons hier (mercredi) nous devrons être meilleurs demain (jeudi). Pour y arriver, nous devrons travailler très fort avec la rondelle et travailler plus fort encore pour aller la récupérer », a indiqué l’entraîneur-chef par intérim Craig Berube.
Le coach des Blues n’avait pas obtenu de message, voire d’excuse de la Ligue au lendemain de la décision qui a coulé son club.
« Je ne parle pas à la Ligue. C’est mon directeur général (Doug Armstrong) qui le fait. De toute façon, il n’y a vraiment plus rien à dire sur le sujet. On avait l’avance en troisième. On a eu des occasions pour accroître cette avance et gagner le match, mais nous ne l’avons pas fait. Quand tu marques quatre buts dans un match de séries, tu devrais gagner. »
En bref
- Après une sortie difficile lors de la deuxième rencontre de la finale de l’Ouest et une séquence de huit matchs au cours de laquelle il n’avait récolté qu’une passe et maintenu un différentiel de moins9, Joe Thornton s’est éclaté mercredi avec ses deux buts et trois points. À sa 21e saison dans la LNH et dans le cadre de son 176e match de séries, Jumbo est devenu le joueur le plus âgé de l’histoire à inscrire deux buts dans un match éliminatoire. Il a devancé Jeremy Roenick...
- À 39 ans en 317 jours, Thornton est aussi devenu le septième joueur le plus âgé de l’histoire à récolter trois points dans un match de séries...
- Mark Recchi est le plus âgé de ce groupe select alors qu’il avait 43 ans et 132 jours lorsqu’il a récolté ses trois points dans le sixième match de la finale de la Coupe Stanley en 2011. Finale que Recchi et les Bruins ont finalement gagnée aux dépens des Canucks de Vancouver. Igor Larionov, Daniel Alfredsson, Chris Chelios, Jaromir Jagr et Nicklas Lidstrom se glissent entre Recchi et Thornton...
- Samuel Blais qui a servi une mise en échec solide et un brin dangereuse à Justin Braun en troisième période mercredi n’aura pas à s’expliquer avec la LNH. La mise en échec était un peu haute et plusieurs croyaient que la tête avait été le premier et principal point de contact, mais comme les arbitres sur la patinoire, les responsables de la sécurité des joueurs ont passé l’éponge. Remarquez qu’après la décision erronée qui a coûté le match aux Blues, une suspension à l’endroit de Blais aurait représenté une surenchère exagérée contre St Louis...
- Carl Gunnarsson, qui a disputé neuf matchs depuis le début des séries, pourrait être appelé en relève jeudi...