Ryan Poehling a initié une métamorphose
Mondial Junior vendredi, 4 janv. 2019. 08:02 dimanche, 15 déc. 2024. 05:43RDS présente la demi-finale du Mondial junior opposant les États-Unis à la Russie.
VANCOUVER – Les États-Unis, considérés par plusieurs comme les nouveaux favoris pour remporter l’or au Championnat du monde de hockey junior, avaient l’air de tout sauf d’éventuels champions à mi-chemin de leur traversée du groupe B, en ronde préliminaire.
Après une victoire à l’arraché contre la Slovaquie et un triomphe sans gloire contre le Kazakhstan, la formation américaine était en voie d’échouer lamentablement son premier vrai test, contre la Suède. Après 50 minutes, l'équipe avait l'air cliniquement morte. Pas de signal, pas de pouls.
Puis, l’électrochoc. Ryan Poehling a marqué trois buts en l’espace de six minutes et les Américains ont marqué quatre fois sans riposte pour parvenir à faire tomber un point du ciel. Ils ont peut-être perdu ce soir-là, mais ils forment depuis une équipe métamorphosée.
« Je crois que ça a été un gros point tournant pour nous, approuvait Poehling, le meilleur marqueur du tournoi, jeudi. Ça nous a fait réaliser le genre d’équipe qu’on pouvait être quand on joue à notre façon et on a compris qu’on ne devrait pas se contenter de moins. Je crois que tous les joueurs ont bien répondu par la suite. »
« Combler un déficit de quatre buts en dix minutes, c’est assez fou. Vivre une expérience aussi émotive a donné une grosse injection de confiance à tout le monde, a aussi remarqué le capitaine Mikey Anderson. Le résultat final n’était pas celui espéré, mais ces dix minutes nous ont ouvert les yeux. Si on joue de façon constante, on peut être vraiment bons. »
À lire également
Les Finlandais et les Tchèques sont en mesure de le confirmer. Dans leurs deux matchs suivants, les États-Unis n’ont accordé que deux buts tout en dominant avec un cumulatif de 80-46 dans la colonne des tirs au but. C’est donc une équipe qui atteint sa vitesse de croisière au parfait moment qui affrontera la Russie en demi-finale (16 h, RDS).
Maîtres du groupe A, les Russes sont aussi en dangereuse forme. Après un début de tournoi sur le pilote automatique, ils ont eux aussi profité d’une troisième période libératrice – dans une victoire de 7-4 contre la Suisse – pour briser leurs chaînes et libérer la bête. Ils ont ensuite battu le Canada avant de disposer de la Slovaquie par la marque de 8-3 en quart de finale.
Invisible en début de quinzaine, le premier trio russe composé des choix de première ronde Klim Kostin, Grigori Denisenko et Vitali Kravtsov a repris des couleurs. Le capitaine Kostin a joué son meilleur match contre le Canada, entrant dans la bulle de son homologue Maxime Comtois. Il a ensuite marqué ses deux premiers buts du tournoi contre la Slovaquie. Kravtsov et Denisenko mènent la marche chez les attaquants de la sélection avec respectivement sept et six points.
« Je n’ai pas suivi aussi assidument ce qui se passait dans cette branche du tournoi, mais je sais qu’ils forment une très bonne équipe, se méfiait Anderson, qui devrait avoir les trois lascars dans le visage pendant une bonne partie de la soirée. Ils ont battu le Canada pour s’établir comme les favoris de leur groupe, puis ont défait assez facilement la Slovaquie. Ils jouent vraiment bien présentement et quand on y pense, c’est un tournoi de trois matchs. Une fois que vous traversez la phase de groupe, il ne vous reste qu’à gagner trois fois de suite. C’est un défi qu’on attend avec impatience. »
« Il faut être sur nos gardes parce que n’importe qui peut battre n’importe qui dans ce tournoi, prévient Poehling. Ça se joue sur un match et si vous n’êtes pas à votre meilleur, vous risquez de le payer cher. On l’a vu hier avec les deux équipes qui se sont écrasées. On ne peut se permettre rien d’autre que le meilleur de nous-mêmes en ce moment. »
Les Américains ont certainement les armes pour déclarer la guerre aux Russes. Leur premier trio composé de Josh Norris (2 b. 3 a.), Jason Robertson (1 b. 6 a.) et Joel Farabee (3 b. 2 a.) a été l’un des meilleurs du tournoi jusqu’à présent. Quinn Hughes, septième choix au total au dernier repêchage de la LNH, est un véritable magicien à la ligne bleue et son frère Jack, qui est pressenti pour être le premier joueur sélectionné à l’encan de juin prochain, est de retour au jeu après avoir raté trois parties en raison d’une blessure.
Puis il y a bien sûr Poehling, l’une des révélations de la compétition avec ses cinq buts et trois mentions d’aide.
« Individuellement, j’ai découvert les standards auxquels je devrais être capable de jouer jusqu’à la fin du tournoi. Le fait d'en être conscient et d’être capable de le montrer à mes coéquipiers, c’est un très bon feeling. Depuis ce match contre la Suède, on a joué 120 grosses minutes de hockey. On a qu’à continuer dans la même veine et tout devrait bien aller. »