Charlie Lindgren, un homme déterminé
Rocket de Laval mercredi, 14 févr. 2018. 13:59 vendredi, 13 déc. 2024. 14:02Le 30 mars 2016, le Canadien confirmait la mise sous contrat du gardien Charlie Lindgren pour deux saisons, avec une entente à deux volets. Le joueur de l’Université St. Cloud State au Minnesota venait de terminer sa troisième saison dans les rangs universitaires.
Une semaine plus tard, le 7 avril, le jeune homme de 22 ans obtenait le premier départ de sa carrière dans la LNH, alors que le Canadien rendait visite aux Hurricanes, en Caroline.
Battu sur le tout premier tir auquel il a fait face dans cette rencontre, le gardien originaire du Minnesota a finalement repoussé 26 des 28 tirs de ses rivaux, pour savourer la première victoire de sa carrière dans la LNH. On n’a jamais une deuxième chance de faire une bonne première impression et à ce chapitre, Lindgren venait de relever le défi haut la main.
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Plusieurs observateurs se demandaient à l’époque pourquoi un gardien prometteur comme lui prenait la décision de se joindre au Canadien, en sachant très bien qu’un certain Carey Price représente le présent et l’avenir de l’organisation devant le filet, mais également que d’autres formations étaient intéressées à ses services. Maintenant qu’il vient d’être récompensé d’une nouvelle entente de trois ans avec le club, à un volet, Charlie Lindgren est toujours aussi fier de sa décision.
« La principale raison pour laquelle j’ai choisi Montréal à la fin de mon parcours universitaire, c’était pour avoir l’opportunité de travailler avec Carey Price et Stéphane Waite sur une base quotidienne, ça n’a pas de prix, lance Lindgren. Ils sont les meilleurs dans leur travail et le fait de les côtoyer tous les jours m’aidera à devenir le meilleur gardien que je puisse devenir. J’ai travaillé très fort à compter du jour où j’ai enfilé les jambières à l’âge de 10 ans et je suis très excité de faire partie de cette équipe pour les trois prochaines années. »
C’est à l’automne 2016 que Lindgren a réellement amorcé son parcours professionnel, dans l’uniforme des Ice Caps de St. John’s. Il a démontré dès sa première saison professionnelle qu’il était un « vrai », en disputant 48 matchs dans la Ligue américaine, maintenant une moyenne de buts alloués de 2,56 et un taux d’efficacité de ,914. On lui a également confié le filet du Canadien pour deux rencontres en avril et le jeune homme a répondu présent. Lindgren a affronté les Panthers de la Floride et les Red Wings de Detroit et il a livré la marchandise. Il n’a alloué que trois buts en deux rencontres et son taux d’efficacité pointait à ,949. Encore une fois, l’audition s’était très bien déroulée pour le gardien américain.
Cette saison, Lindgren a eu l’occasion de confirmer le tout, lorsque Carey Price a été placé sur la liste des blessés pendant quelques semaines. Rappelé du Rocket en novembre, le gardien athlétique a prouvé qu’il pouvait faire le travail au plus haut niveau, pendant une audition qui a duré 8 matchs. Son premier match à Chicago a fait en sorte que tous les amateurs parlaient de lui le lendemain. Lindgren avait blanchi les Blackhawks, en repoussant 38 tirs.
Mis à part deux matchs difficiles contre les Coyotes et les Maple Leafs (10 buts alloués en deux matchs) Lindgren a fait un boulot remarquable, dans les six autres rencontres, limitant l’adversaire à deux buts ou moins.
Lindgren résume assez bien les émotions qui l’habitaient pendant cette période de la saison : « J’ai carrément vécu les meilleurs moments de ma vie pendant cette période. Le simple fait de jouer au Centre Bell était incroyable et cette expérience m’a fait grandir. »
Les choses ont été plus difficiles quand Lindgren a défendu le filet du Rocket de Laval cette saison. L’équipe avait de grandes ambitions en début de saison, mais plusieurs imprévus ont fait basculer les choses sur le plan des résultats. La formation actuelle ne ressemble que très peu à celle qui avait été assemblée pour amorcer le calendrier régulier. Les nombreux rappels et les blessures ont fait en sorte que plusieurs joueurs ont dû remplir des rôles qu’on ne leur avait jamais confiés auparavant.
Derrière ce groupe souvent décimé, le gardien a tenu le fort au meilleur de ses capacités. Il n’y a aucun doute que ses statistiques cette saison ne reflètent pas du tout ses performances sur la patinoire. Sa moyenne de 3,15 et son taux d’efficacité de ,893 ne démontrent pas à quel point il a parfois réalisé des arrêts importants dans des rencontres, pour permettre à son équipe de se battre pour des points au classement. Lindgren est l’un des meneurs importants chez le Rocket cette saison et il a parfois fait connaître son mécontentement, puisqu’il déteste perdre et se donne corps et âme pour le bien de son équipe. Ses habitudes de travail sont remarquables et il ne faut pas penser que le fait d’obtenir un contrat de trois ans à un volet changera quoi que ce soit à son approche.
« Je vais continuer de me présenter au boulot avec mes bottes de travail tous les jours. Nous avons encore 26 matchs à disputer et nous voulons en gagner le plus possible pour nous donner une opportunité de participer aux séries éliminatoires. Nous voulons terminer la saison sur une bonne note. »
« Charlie a une attitude de gagnant, il déteste perdre, indique son entraîneur, Sylvain Lefebvre. C’est l’attitude que nous voulons, il n’est pas heureux de ce qui se passe et il donne le ton avec une attitude que nous voulons voir de tout le monde à chaque match.
L’avenir nous dira quelle conclusion connaîtra cette saison difficile pour le club-école du Canadien, mais l’organisation peut être fière du développement de Lindgren au cours des dernières saisons. On a non seulement déniché un joueur qui démontre de belles choses sur la patinoire chaque fois que l’on fait appel à ses services, mais on a également signé une entente avec un homme déterminé, qui n’a pas peur des défis, même celui de partager le filet avec l’un des meilleurs gardiens de la Ligue nationale de hockey.