MONTRÉAL – Les Sénateurs d’Ottawa jouaient pour ,500 quand Chris Neil est littéralement tombé au combat le soir de la Saint-Valentin.

Dans une victoire de 7-2 face aux Oilers d’Edmonton, le dur à cuire s’est blessé au pouce gauche en jetant les gants devant Luke Gazdic. Il savait que sa saison était compromise lorsqu’il est passé sous le bistouri. Quatre jours plus tard, un certain Andrew Hammond arrivait dans le portrait. Disons que les Sénateurs se sont plutôt bien tirés d’affaire depuis.

« Ça été frustrant d’être en retrait pour le dernier droit. J’aurais voulu faire ma part, surtout avec les succès qu’on connaissait, relatait Neil jeudi matin. Mais les gars ont été incroyables. Le simple fait de me retrouver dans le vestiaire après les matchs, d’être près des gars, c’était vraiment agréable. »

Depuis environ une semaine, Neil a le feu vert pour revenir au jeu, mais il attend toujours qu’on lui fasse signe. En bon vétéran, il comprend que l’entraîneur Dave Cameron ne veuille pas modifier sa formule gagnante. « S’ils ont besoin de moi, je suis prêt », promet-il.

L’attaquant de 35 ans jure qu’il ne sait pas s’il effectuera son retour au jeu vendredi pour le deuxième match de la série dans laquelle les Sens accusent un déficit de 0-1 face au Canadien. S’il dit vrai, il a à tout le moins reçu un bon indice des plans de Cameron, qui aura vraisemblablement besoin d’un remplaçant pour palier la perte de Mark Stone.

Les échos de l'entraînement des Sens

Alors que la prolifique recrue des Sens soigne une blessure à un poignet qui menace de le tenir à l’écart du jeu pour le reste de la première ronde, Neil s’est entraîné sur un trio régulier, celui complété par David Legwand et Mike Hoffman, à la veille du match numéro deux. Cameron a quelques autres options à sa disposition, nommément Zack Smith, Colin Greening et Matt Puempel. Le fait qu’il semble avoir arrêté son choix sur le doyen du groupe, un vieux de la veille qui compte près de 2500 minutes de pénalité en carrière, en incite plusieurs à penser qu’il souhaite envoyer un message au clan adverse.

P.K. Subban devra-t-il patiner les fesses serrées vendredi soir?

« Je suis un joueur robuste. Mon style n’a jamais changé et ne changera pas, n’a fait que constater Neil en guise de réponse. Avec mon éthique de travail et mon échec-avant, c’est ce qui explique pourquoi j’ai duré aussi longtemps dans cette ligne. J’ai bâti ma carrière là-dessus et si je reviens au jeu, vous pouvez vous attendre à la même chose. »

ContentId(3.1130068):Vers une série vicieuse?
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C’est vrai, Neil a passé une bonne partie de sa carrière au cachot. Mais son expérience de 91 matchs en séries lui permet de savoir dans quoi il s’embarque. Il aura un travail à faire si on l’envoie dans la mêlée, mais il connaît son mandat et est conscient de l’importance de ne pas le dépasser.

« Si je saute sur la glace et que je commence à prendre des pénalités stupides, je vais mettre mon équipe dans le trouble », réalise-t-il.

« Son retour pourrait nous aider, c’est certain, mais je ne crois pas que ce soit à notre avantage de tourner toute cette histoire en cirque sur la patinoire », a sagement prévenu le défenseur Marc Methot.

« Mon plus gros souci, c’est qu’il n’a pas joué depuis si longtemps. C’est vrai pour lui, mais aussi pour tous les autres gars qui sont à notre disposition. C’est ce qui m’inquiète le plus », a simplement émis Cameron.

Une opportunité pour Chiasson

L’absence probable de Stone ouvrira aussi une porte à Alex Chiasson. Utilisé sur un trio défensif dans le premier match de la série, le Québécois devrait obtenir une promotion aux côtés de Bobby Ryan et Mika Zibanejad.

« J’ai eu des chances semblables dernièrement. Je pense au match contre San Jose, alors que Milo (Milan Michalek) était blessé, et j’avais trouvé un moyen d’aider l’équipe. Ça a été comme ça pendant toute la saison, j’ai joué sur pas mal toutes les lignes. Si Stoner n’est pas capable de jouer, ça sera à moi d’être prêt », envisageait Chiasson.

« Pour chaque blessure, une opportunité se présente, a philosophé Cameron. Alex en a obtenu dans le passé et il en obtiendra probablement encore une demain. »

À sa première saison avec les Sénateurs, Chiasson a compilé les statistiques les plus modestes de sa jeune carrière, affichant une récolte de 26 points, dont onze buts, en 76 parties. Le match contre les Sharks dont il fait mention fut le théâtre de son dernier filet de la saison. Il n’a rien généré en attaque depuis, une léthargie qui dure depuis onze matchs.

« J’ai eu des hauts et des bas, ça a été une saison un peu inégale. Mais on est rendus en séries éliminatoires. Tout ce que je peux faire, c’est me concentrer sur mon rôle et bien faire ce qu’on me demande. Quand une opportunité se présente, peu importe les minutes que je joue, c’est à moi d’être prêt. »

Le Montréalais de 24 ans a avoué qu’il avait dû combattre la nervosité avant le match numéro un. À l’entendre, on comprend que le vacarme qui régnait au Centre Bell lui a alourdi un peu les jambes en début de match.

« Pour ma première partie en séries de la rivalité Ottawa-Montréal, c’en était une bonne! »