Ottawa-Montréal, deuxième chapitre
Sénateurs d'Ottawa lundi, 13 avr. 2015. 15:31 dimanche, 15 déc. 2024. 01:55Un mot que l’on doit retenir dans cette remontée mémorable des Sénateurs d’Ottawa en fin de saison : équipe. Engagée dans une lutte sans fin depuis février dernier, avec 14 points de retard sur ses plus proches rivaux, la troupe de Dave Cameron aura tout simplement réussi l’improbable en compilant une fiche de 23-4-4 dans le dernier droit.
Une course contre-la-montre qui aura permis à cette formation d’écrire sa propre page d’histoire et surtout de découvrir le potentiel de plusieurs jeunes espoirs de cette organisation dans des moments de haute pression.
Des jeunes qui auront tout simplement saisi l’opportunité de démontrer leurs habilités et leur savoir-faire dans des moments aussi critiques et de profiter de cette occasion pour gagner en expérience autant pour le moment présent, que pour les années futures.
Plusieurs auront retenu l’attention et plus particulièrement Andrew « Hamburglar » Hammond. Arrivé de nulle part, ce dernier a combiné une fiche de 20-1-2, soit une récolte de 42 points sur une possibilité de 46.
Or, il ne faut pas oublier Mark Stone qui de par sa constance a touché les cordages et de par son implication dans le jeu a été une des plus belles prises des évaluateurs de talents de l’organisation au cours des dernières années.
Ce choix de 6e ronde lors du repêchage de 2010 sera fort possiblement au plus fort de la lutte pour l’obtention du titre de recrue de l’année, tout comme Forsberg (Nashville), Gaudreau (Calgary) et Ekblad (Floride).
Malgré des signes de ralentissement et de fatigue évidents autant sur le plan physique que mental, cette bande de jeunes loups a tout de même réussi à trouver les ressources nécessaires dans cette lutte endiablée. Un moment qui restera gravé dans leur mémoire à tout jamais.
Il faut également souligner le retour des vétérans Zack Smith et Clarke MacArthur au sein de la formation. L’expérience et l’apport offensif de MacArthur ont été des facteurs non négligeables dans les moments critiques de la formation ottavienne.
Aussi, que dire de Dave Cameron. Malgré le scepticisme à son endroit lors de son embauche (en passant d’entraîneur adjoint à entraîneur-chef au sein d’une même organisation), Dave Cameron a réussi dans un court délai à inculquer son système basé essentiellement sur l’agressivité et l’importance de réduire le temps et l’espace au minimum à l’adversaire.
Il a réussi à saisir la balle au bond et profiter de l’opportunité tant attendue depuis plusieurs années, lui qui par son sens de l’humour dans les moments de forte pression a su alléger l’atmosphère autour de son personnel de joueurs, question d’en prendre davantage sur ses propres épaules.
Organisation affligée par la terrible maladie au niveau de certains de ses hommes de hockey, tant du côté du directeur général Bryan Murray que de Mark Reeds entraîneur adjoint, cette tristesse sur le plan humain a été un des points d’ancrage dans la grande famille des Sénateurs au cours des derniers mois.
Une situation que Dave Cameron a pris bien soin de souligner avec respect à la suite de la victoire des siens face aux Flyers de Philadelphie samedi dernier.
L’audace de Bryan Murray!
À tort ou à raison, le congédiement de Paul MacLean le 8 décembre 2014, combiné à l’embauche de Dave Cameron, a été un des moments marquants de la saison.
L’homme de hockey ayant accumulé plus d’une trentaine d’années d’expérience au sein de la Ligue nationale de hockey semble tout simplement avoir cadré dans le profil d’entraîneur recherché pour prendre soin de cette nouvelle génération de jeunes joueurs.
Une décision audacieuse, considérant les échecs du passé dans l’embauche de certains entraîneurs, mais il faut dire que c’était un contexte où le statu quo n’était plus de mise, et ce, pour différentes raisons. Tout ça a donné raison à Bryan Murray vis à vis l’objectif recherché, soit celui du développement et de la progression des jeunes joueurs de l’organisation.
Une confrontation clé
Cette relation amour-haine au cours des dernières années entre les Sénateurs et le Canadien, surtout à la suite de l’élimination de Montréal face à l’ennemi juré au printemps 2013, fait en sorte que cette série promet d’en être une des plus émotives.
Cette confrontation qui ne laissera personne indifférent pourrait définitivement se jouer au niveau des petits détails. Une série qui s’annonce longue et épuisante et qui pourrait bien se rendre à la limite de sept parties, que ce soit par l’affrontement entre Carey Price, un des meilleurs de sa profession, et Andrew Hammond, le gardien de l’heure dans la Ligue nationale, en raison de ses performances des derniers mois.
L’inexpérience d’Andrew Hammond vis à vis l’expérience acquise de Carey Price au cours des dernières années est certes un des points qui donne un avantage marqué du côté de la formation de Michel Therrien et du Canadien de Montréal.
Aussi, il y a la confrontation entre P.K.Subban et Erik Karlsson, deux des meilleurs défenseurs à caractère offensif du circuit Bettman et fort possiblement deux candidats potentiels au trophée Norris cette saison, qui retiendra l’attention sur le plan individuel.
Le fait d’avoir plusieurs jeunes joueurs au sein des deux forces en présence méritera une attention particulière dans l’évolution et la progression de ceux-ci.
Mais la vraie question demeure : est-ce que l’heure de la revanche a sonné dans ce deuxième chapitre de la bataille de la 417 entre les deux formations?
Est-ce que le fait d’avoir compilé une fiche de trois victoires contre une défaite en saison régulière est un avantage réel du côté des Sénateurs?
Le fait d’avoir été une des équipes de l’heure depuis février dernier donne-t-il l’avantage à la formation de la capitale nationale, elle qui entre en séries avec un certain momentum?
Quelle place prendra le facteur blessures en cours de route? Qui ne se souvient pas de cet épisode impliquant Lars Eller et Eric Gryba lors de la confrontation du printemps 2013.
Assisterons-nous au retour ou non de Max Pacioretty du côté de la Sainte-Flanelle? Chris Neil sera-t-il de la formation des Sénateurs au jour un de la série?
Toutes des questions auxquelles nous obtiendrons réponse dans les prochaines heures. Il s’agit d’une rivalité qui sera en fin de compte bonne pour les partisans de ces deux organisations et qui ne pouvait demander mieux dans le contexte actuel, là où le mot parité prend tout son sens.
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Ailleurs dans la Ligue nationale!
Entretemps, il est tout de même intéressant de constater que cinq des sept équipes canadiennes participeront à la danse du printemps. Une situation qui ne peut être que positive pour la santé financière de plusieurs de ces organisations, ainsi que l’Association des joueurs dans un système de partage des revenus.
Ce sont des marchés qui ne feront que renforcer davantage le sentiment d’appartenance envers leurs fidèles partisans.
Dans un autre ordre d’idées, qui dit séries éliminatoires dit aussi perte d’emploi chez plusieurs entraîneurs-chefs dans la Ligue nationale. Il ne serait pas surprenant de voir quatre à six entraîneurs démis de leurs fonctions au cours des prochains jours. Ça a d’ailleurs déjà été fait à Toronto (Horachek) et à Buffalo (Nolan). Une situation qui fait tout simplement partie des risques de ce métier aussi exigeant.
Comme le disait souvent Pat Burns : « Les entraîneurs sont comme des pilotes d’avion, ils partent au combat, mais ils ne reviennent pas tous vivants ».