Faisant face à l’élimination pour une deuxième partie consécutive, sans parler de magie retrouvée, nul doute que la troupe de Dave Cameron retrouve, lentement mais sûrement, cette fameuse confiance des deux derniers mois du calendrier régulier.

Dominés à plusieurs chapitres, que ce soit au niveau des tirs au filet, des revirements et autres, les Sens auront fait preuve d’un grand opportunisme leur permettant de remporter cette deuxième victoire de la série.

Un opportunisme qui aura tout simplement permis à un groupe combatif de reprendre de plus en plus confiance en ses moyens et par le fait même, d’instaurer un certain « cycle du doute » chez ses adversaires.

Sans avoir connu un match parfait, et loin d’une performance sportive de premier niveau, Ottawa, pour une cinquième partie consécutive, a trouvé la façon de prendre les commandes avec ce premier but marqué. La troupe de Dave Cameron s’est donné une confortable avance de 3-0 après 40 minutes de jeu.

Anderson éclipse Price

Profitant d’une des rares performances douteuses du gardien Carey Price cette saison, Craig Anderson a tout simplement réussi à éclipser celui-ci en multipliant les arrêts clés tout au long de la soirée. Il s’est plus particulièrement illustré face à Tomas Plekanec et Alex Galchenyuk au cours du deuxième engagement.

Carey PriceDans l’ombre du Hamburglar depuis février dernier, mais reconnu comme étant un gardien de but de séquence tout comme Hammond, le vétéran Anderson a été solide. Par sa tenue des trois dernières parties, il aura été un des grands artisans du redressement de situation de la formation ottavienne.

Confronté à un barrage de 123 tirs en sa direction lors de ses trois départs, allouant seulement trois buts et maintenant un pourcentage d’efficacité de ,976 et une moyenne de buts alloués de 0.95, Anderson est dans sa bulle.

Il démontre une grande assurance, voire une certaine arrogance. Il semble prendre un malin plaisir à faire taire les détracteurs à son endroit, qui ont été très critiques envers lui dans les dernières semaines.

Sans rien enlever à Andrew Hammond, le vécu d'Anderson sert bien sa cause et celle de ses coéquipiers dans le contexte actuel. Au-delà des arrêts effectués, son habileté à soustraire la pression adverse de ses propres défenseurs, son efficacité à jouer la rondelle et sa capacité à calmer le jeu lors des temps forts ne sont que quelques éléments qui militent en sa faveur depuis son entrée en scène dans cette série.

Une profondeur qui prend de plus en plus de place

Dave Cameron a fait preuve de grande sagesse en apportant les ajustements nécessaires au cours de cette série, question de toujours mettre sur pied la meilleure formation possible dans ces parties sans lendemain.

Tomas Plekanec et Zack SmithL’insertion du vétéran Zack Smith dans la ligne de centre sur le quatrième trio, combinée à la présence de façon permanente de Mike Hoffman au sein de la 2e unité offensive, donne l’impression d’un meilleur équilibre sur chacune des unités. Chaque trio semble connaître son rôle et ses responsabilités, tout en jouant du hockey de structure.

Un équilibre qui prend de plus en plus de place et qui, plus le temps avance dans cette série, a tendance à démontrer une certaine supériorité vis-à-vis la troupe de Michel Therrien.

La bataille des unités spéciales

L’avantage numérique du Canadiens stagne de plus en plus depuis le début de cette série, et ce, pour un ensemble de facteurs. Il faut parler de l’efficacité des Sénateurs à court d’un homme, plus particulièrement de l’habileté de la boîte défensive à briser les lignes de passes transversales et du courage des joueurs, qui n’hésitent pas à se sacrifier dans les lignes de tirs.

La tenue des Sens en avantage numérique, avec cinq buts marqués en 16 tentatives ( un taux de réussite qui frise les 32 %), est un exploit en soi. Surtout dans un contexte où ils sont confrontés au meilleur gardien de la planète hockey, facteur non négligeable.

Confiance vs cycle du doute

Carburant à la confiance et profitant d’un peu plus d’oxygène, il n’en demeure pas moins que pour un troisième match consécutif, la troupe de Dave Cameron fera face à l’élimination, devant ses propres partisans.

Malgré quelques signes qu’un certain cycle du doute semble être présent dans l’environnement du Canadien, il reste que le Tricolore a toujours les devants dans cette série des plus intéressantes.

Dans ce contexte, l’excès de confiance pourrait représenter le pire ennemi des Sénateurs. Il ne faut pas oublier également que l’adversaire a accumulé plus de 110 points en saison régulière. C’est là où l’entraîneur des Sénateurs devra s’assurer que tous ses joueurs gardent les deux pieds bien ancrés au sol et surtout de la bonne gestion des émotions, question qu’elles ne prennent pas le dessus.