Nonobstant la remontée et la victoire de 4-3 en prolongation des Sénateurs face au Canucks de Vancouver dimanche soir dernier, la décision de remercier de ses services Paul MacLean était inévitable.

Il était facile de constater depuis plusieurs semaines qu’il y avait de plus en plus de sable dans l’engrenage au sein de cette organisation.

La fiche de l’équipe, 11-11-5, avec seulement deux victoires à ses neuf derniers matchs, est un signe qui ne ment pas. Autant cette équipe nous avait démontré de bonnes intentions en début de saison, autant elle a récemment déçu par son manque de régularité.

Au cours des dernières semaines, trop d’indicateurs pointaient en direction de cette décision annoncée par le directeur général Bryan Murray, lundi après-midi.

Certains signes étaient plus criants que d’autres dans la situation de MacLean : vote de confiance au printemps dernier, retrait de certains vétérans jeunes et moins jeunes au cours des dernières semaines, sans toutefois obtenir les résultats escomptés.

Sans oublier les différends philosophiques avec son supérieur au niveau de la façon de jouer et, pour compléter le tout, une discussion très animée avec son jeune capitaine dimanche dernier durant le match face aux Canucks.

Paul MacLeanVoilà tous des éléments qui expliquent pourquoi le compte à rebours était déjà en marche et que ce n’était qu’une question de temps avant que l’on procède au licenciement de coach MacLean.

Plusieurs des défaites subies cette saison ont été par la marge d’un seul but, dont six des sept dernières, mais il faut être honnête, cette statistique était un peu trompeuse.

Pourquoi? Parce qu’à plusieurs occasions cette équipe, malgré une domination totale de l’adversaire réussissait à s’accrocher malgré tout grâce au brio de son gardien d’office,

Nul doute que le duo de gardiens formé par Craig Anderson et Robin Lehner a faussé la donne en début de saison par la qualité du jeu et la constance affichée, ce qui a permis inévitablement de dissimuler certains vices cachés de la formation ottavienne.

MacLean n’a pas tous les torts

En contrepartie, il serait irresponsable de penser un seul instant que l’entraîneur Paul MacLean doive assumer toutes les responsabilités de ce congédiement et encore plus malhonnête de se servir de lui comme seul bouc émissaire pour les insuccès de cette équipe aux cours des dernières semaines.

Même si c’est vrai que la communication entre son propre vestiaire et lui était de plus en plus fragile, il y a aussi le fait que cette formation occupe le 30e rang de la LNH quant à l’enveloppe salariale. Ça explique beaucoup de choses dans les opérations quotidiennes de la formation.

Malgré le fait qu’il était de sa responsabilité de maximiser le potentiel des joueurs qu’il avait sous sa main, Paul MacLean, avec des ressources limitées, n’a fait que son possible pour amener cette formation à se surpasser soir après soir.

MacLean va rebondir et peut-être plus rapidement que l’on pense advenant le départ possible de Mike Babcock du côté des Red Wings de Detroit en fin de saison, ce qui serait un naturel pour cette organisation. Là où Paul Maclean a déjà servi comme entraîneur adjoint.

Selon le Wikipédia de la LNH

Bryan MurrayMême s’il était de plus en plus la cible de critiques en raison de l’absence de résultats, et que dans le contexte actuel les pistes de solutions se faisaient de plus en plus rares, Paul MacLean avait assez de vécu pour reconnaître qu’il y avait état d’urgence.

Il devait redresser la barque le plus rapidement possible, lui qui vivait tout simplement sur du temps emprunté.

Ayant déjà obtenu un vote de confiance de ses employeurs lors du bilan de fin de saison au printemps dernier, il aurait été surprenant que Bryan Murray renouvelle encore sa confiance envers celui-ci.

Ça aurait été surprenant que M. Murray procède de la même façon que l’a fait Craig McTavish du côté des Oilers d’Edmonton la semaine dernière avec son entraineur-chef, Dallas Eakins.

D’une façon ou d’une autre, un vote de confiance a toujours été perçu comme l’équivalent d’un baiser de la mort dans le sport professionnel.

Tout ça, même si le Wikipédia de la LNH a toujours encouragé un directeur général à venir en aide à son entraîneur, à travers le marché des transactions, avant de penser à un changement derrière le banc.

L’embauche peu surprenante de Cameron

Après avoir confirmé la nomination de Dave Cameron sur une base permanente - et non intérimaire - dans ses nouvelles fonctions d’entraîneur-chef, personne n’a été surpris de cette décision.

Dave CameronConnaissant fort bien la réputation de Bryan Murray à embaucher des hommes  de hockey avec plus ou moins d’expérience derrière le banc d’une équipe de la LNH à titre d’entraîneur-chef, cette annonce n’a pas créé une onde de choc.

Depuis 2007 se sont succédé les John Paddock, Craig Hartsburg, Cory Clouston, Paul MacLean et aujourd’hui Dave Cameron. Il s’agit là de cinq entraîneurs-chef en moins de huit saisons, incluant la fameuse année du lock-out.

Il ne faut pas non plus oublier l’étroite relation entre le propriétaire de la formation, Eugene Melnyk, et le principal intéressé, Dave Cameron.

En politique, on appelle cela une nomination partisane et c’est un peu dans ce sens que l’organisation a procédé.

Murray doit colmater les brèches

Au cours des dernières semaines, Bryan Murray et son entourage ont profité du voyage du côté de la Floride pour faire une évaluation complète des effectifs, autant celle de la grande équipe que celle des espoirs qui appartiennent à l’organisation.

Il n’y a plus aucun doute à ce jour que certains joueurs de l’édition actuelle font plus ou moins partie des plans à court, moyen et long terme de cette organisation, et cela pour différentes raisons.

Sans les identifier sur la place publique, la lecture est assez évidente, simplement dans le fait que soir après soir plusieurs d’entre eux se sont retrouvés sur la galerie de la presse.

Pour le DG des Sénateurs, il était important de bien faire la lecture de ses effectifs dans les différentes facettes de jeu, afin de porter une évaluation juste et précise sur la progression ou régression de ceux-ci.

Maintenant qu’il les connaît tous et que son rôle est évidemment d’améliorer sa formation, Bryan Murray devra colmater les brèches, et ce, rapidement afin de permettre à sa formation de demeurer compétitive le plus longtemps possible, mais aussi afin de donner des munitions additionnelles à son nouvel entraîneur.

Murray sait très bien que le seul fait de relever de ses fonctions Paul MacLean ne règlera pas tout. Il a encore une jeune équipe sous la main.

Pour son personnel et lui, pas question d’hypothéquer l’avenir de la franchise en cédant de jeunes actifs ou de hauts choix au repêchage, ce qui pourrait grandement nuire au plan de relance.

À moins, bien entendu, de trouver un joueur qui pourrait lui en donner pour plusieurs saisons, comme ça a été le cas avec l’acquisition de Kyle Turris par le passé.

Sans apporter de changements majeurs, Murray devra réussir à donner à son entraîneur un peu plus de latitude en attaque.

Mika ZibanejadL’absence d’un joueur expérimenté à caractère offensif, pouvant évoluer au sein des deux premiers trios et plus particulièrement du côté gauche, représente un sérieux handicap actuellement.

Dans la ligne de centre, Mika Zibanejad, malgré un regain de vie dernièrement, tarde à répondre aux attentes visées envers lui, et ce, malgré son jeune âge.

D’un autre côté, peut-être que Murray pense que son nouvel entraîneur possède les effectifs nécessaires sous la main pour connaître de meilleurs résultats que son prédécesseur. Seul le temps nous le dira.

Jusqu’ici, la philosophie du directeur général, qui consiste à trouver à l’intérieur de l’organisation les éléments manquants, a été respectée à la lettre.

Aujourd’hui, je suis un de ceux qui croient fermement que M. Murray doit maintenant regarder ailleurs pour trouver les solutions aux problèmes au sein de cette équipe

Considérant que les Sénateurs font partie de l’un des plus petits marchés de la LNH et qu’ils ont la plus petite masse salariale du circuit, le fait de rater les séries pour une troisième fois au cours des cinq dernières années créerait un effet très négatif sur l’affluence au Centre Canadian Tire.

Sans parler de la confiance déjà très fragile de la part des supporteurs de la formation dans la capitale nationale…