Tous les joueurs redoutent la journée où il faut se rendre à l'aréna pour chercher son équipement au lendemain d'une élimination. Il y a le fait qu'il faudra faire le bilan d'une saison qui vient de se terminer en queue de poisson devant de nombreux journalistes, mais moi c'est surtout le fait que je n'ai pas de bague au doigt en ramassant mes effets personnels qui me dérange.

L'an dernier, l'expérience avait été particulièrement douloureuse parce qu'on savait qu'on était passé si près de notre but. Cette année, ça n'a jamais vraiment levé, notre affaire. C'est difficile pour moi de comparer le feeling qui m'habite présentement à celui de l'an dernier. En bout de ligne, on n'a pas gagné, c'est aussi simple que ça. Je n'ai pas le goût de me casser la tête à me demander comment et pourquoi. Je n'ai pas la tête à décortiquer et à analyser de long en large les différentes raisons de notre échec.

Nous avons commis beaucoup trop d'erreurs pour espérer battre les Penguins, nous n'avons pas bien joué dans l'ensemble. Dans notre attitude, on semblait manquer de confiance, peut-être en raison de notre mauvaise fin de saison, je ne sais pas. J'ai de la difficulté à trouver mes mots. C'est une journée décevante et frustrante. Il faudra trouver le moyen de passer à autre chose, de récupérer et viendra rapidement le temps de se préparer pour l'année prochaine.

Plusieurs personnes nous demandent s'il est possible pour nous, les joueurs, de mettre le doigt sur un moment au cours de la saison où les choses se sont mises à moins bien aller, mais en toute honnêteté, je ne sais pas vraiment quoi répondre. C'est difficile de pointer un élément déclencheur de nos problèmes.

Parfois, quand tu te mets à trop penser, tu dérives un peu. Tu tombes dans un piège qui te fait dépenser de l'énergie au mauvais endroit. Par la suite, quand vient le temps d'être vigilant, alerte, de travailler plus fort, on dirait qu'il te manque de jus. Peut-être que c'était notre cas…

Certains diront que nous avons été victimes de nos succès passés, que tous les finalistes de la coupe Stanley connaissent une saison suivante difficile. Je ne sais pas si je dois croire à cette thèse. C'est vrai que comparativement à d'autres années, on n'a pas été épargné par les blessures, particulièrement en fin de saison. Peut-être qu'une certaine fatigue s'était installée, je ne sais pas. Ça a peut-être été un facteur parmi tant d'autre, mais je ne crois pas que ça explique tout et je ne veux pas chercher d'excuses.

Personnellement, j'ai tout donné, j'ai essayé le plus fort que je pouvais, mais je ne peux pas retirer de satisfaction de mon jeu. On a perdu…

Regard sur l'an prochain

Tout le monde semble avoir sa petite idée sur les modifications qu'il faut apporter aux Sénateurs pour l'an prochain. La mienne? Je n'en ai aucune idée. On avait pratiquement le même groupe de joueurs qui s'étaient rendus en finale de la coupe l'an passé… Il y a des choses qui sont parfois difficiles à expliquer.

J'ignore quelles décisions seront prises et honnêtement, je suis heureux de ne pas être celui qui devra les prendre. J'avais un travail à faire, je l'ai fait du mieux que je pouvais et à partir d'aujourd'hui, je n'ai plus de contrôle là-dessus.

Je pourrais devenir joueur autonome avec compensation cet été. Je peux vous dire que je n'ai toujours pas eu de pourparlers avec les Sénateurs. Tout le monde était concentré sur autre chose depuis quelques semaines et j'avais dit à mon agent que je n'avais pas l'intention de penser à ça avant la fin de la saison. On verra bien… Est-ce que j'aimerais être de retour à Ottawa? Évidemment…

J'aimerais souhaiter un bel été à tous les amateurs de hockey. Ce fut encore une fois un plaisir de communiquer avec vous cet hiver. On se revoit l'automne prochain…

Antoine.

*Propos recueillis par Nicolas Landry