Le lock-out de la saison 2004-2005 n'avait rien de très jojo. À chaque jour, on ne parlait que d'argent et de convention collective. Bref, des journées noires pour les amateurs de hockey. Et bien aussi incroyable que cela puisse paraître, la dernière convention collective entre les joueurs et la LNH pourrait être envoyée aux poubelles sous peu.

C'est que l'Association des joueurs a un pouvoir important. Le 18 mai prochain, elle devra annoncer si elle accepte que l'actuelle convention collective soit prolongée pendant trois autres saisons. Un pouvoir important et une décision qui le sera d'ailleurs tout autant. C'est pourquoi la décision du "syndicat" sera connue au mois de janvier et non au printemps. Ce dossier est prioritaire à l'AJLNH et c'est pour cette raison que présentement, tous les joueurs se prononcent sur le dossier. Hier, c'était d'ailleurs aux joueurs du Canadien de ''voter'' sur la question. Mais attention, le mot vote n'est pas exacte. "Il faut plutôt parler d'un sondage", nous souligne le directeur de l'AJLNH, Paul Kelly, quelques minutes avant sa rencontre avec les joueurs du Tricolore. "Les 700 joueurs de la Ligue vont pouvoir se prononcer sur ce dossier et, par la suite, notre conseil prendra une décision finale. Mais il est évident que l'opinion des joueurs sera très importante dans notre choix".

Quel est le problème avec l'actuelle convention collective, alors que le salaire moyen des joueurs est encore plus important qu'avant le lock-out? "Je suis prudent présentement et je ne veux pas me prononcer publiquement sur ce dossier pour ne pas influencer nos membres"' de dire Paul Kelly. "Mais je peux vous dire qu'il y a une portion de l'actuelle convention collective qui peut être améliorée. Et je peux aussi vous dire que les propriétaires souhaitent aussi que certains aspects de ce contrat de travail soient modifiés".

Monsieur Kelly ne veut pas en rajouter et il a raison. Mais il y a un an, lorsque je l'avais rencontré au Centre Bell, le directeur de l'AJLNH avait clairement indiqué ce qu'il n'aimait pas. "Il y a un ou deux points qui me troublent dans cette entente", avait-t-il affirmé le 20 novembre 2007. "Le point le plus important est celui où les joueurs doivent placer un pourcentage de leur salaire en fiducie au cas où la LNH n'atteint pas ses objectifs financiers. Les joueurs n'aiment pas ça et ne comprennent pas. Il faut éliminer ce point de la convention collective et je souhaite que les propriétaires acceptent notre demande afin qu'on évite une autre bataille. On ne veut pas de conflit, mais...".

Ce "mais" en voulait dire beaucoup à l'époque et pourrait être au coeur de l'actualité après Noël. Le "vote" des joueurs est donc très important.

Une chose est certaine. Si j'étais un joueur de la LNH, j'écouterais les recommandations de Paul Kelly. C'est un homme droit qui veut d'abord améliorer le sort de ceux qui l'ont engagé, tout en étant assez intelligeant pour comprendre que le hockey a besoin d'aide.

Besoin d'aide?

Parlant d'aide, la situation économique aux États-Unis est inquiétante et Paul Kelly a parlé de ce dossier aux joueurs du Canadien hier soir, dans une ville (Detroit) où justement les problèmes sont très importants. La preuve est que les Red Wings ont mis en vente des billets à neuf dollars pour s'assurer de garnir ses gradins. "Ce dossier est important et je le surveille à chaque semaine. Je regarde ce qui se passe dans toutes les villes. Au Canada, tous les billets sont vendus ou presque. Aux États-Unis, il y a des endroits où il y a moins de spectateurs et c'est surtout dans les villes de cols bleus. C'est le cas à Detroit, à Columbus, à Atlanta, au New Jersey et en Floride. Au même moment, on remarque une hausse des assistances à Chicago, Phoenix, Washington et Boston. Ce qu'il faut retenir, c'est que l'an dernier, les revenus ont augmenté de 12 %, ce qui est remarquable. Mais cette année, il serait très possible qu'il n'y ait aucune aide".

Indulgence envers Ryan O'Byrne

Il y a des soirs où on a droit à des malaises au Centre Bell. Ryan O'Byrne marque dans son filet et soudainement la foule se met à chanter son nom. Lorsque les spectateurs marchent dans la rue après le match, on entend encore la même chanson. La réaction est tout à fait normale sur le moment, mais souhaitons que nous n'entendrons pas la chanson lors du prochain match à domicile, samedi contre les Sabres.

Pour votre information, Ryan O'Byrne est un jeune homme de 24 ans qui a beaucoup plus besoin présentement de l'aide de la foule que du contraire. C'est un jeune homme qui a toujours été respectueux, amical et il ferait tout pour aider ses coéquipiers. Je peux vous assurer une chose, il veut réussir et il veut réussir à Montréal. Présentement, il a besoin de confiance, il a besoin de se sentir apprécié, bref il a besoin qu'on le laisse tranquille. Pour ceux qui ne comprennent pas, il faut lui donner un break.