Charles Hamelin est humain
Courte piste mercredi, 19 févr. 2014. 10:23 dimanche, 15 déc. 2024. 10:29S’il y a un athlète qui a vécu des émotions en montagnes russes au cours des Jeux olympiques de Sotchi, c’est bien Charles Hamelin. Avant les Jeux, on a beau avoir des attentes élevées, en bout de ligne, ce ne sont pas des robots qui compétitionnent mais bien des êtres humains et c’est ce qu’il ne faut pas oublier lorsque vient le temps de regarder ce qui s’est passé avec Charles Hamelin à Sotchi.
Gonflé à bloc par une saison exceptionnelle et une forme qui lui permettait de croire qu’il allait connaître de bons Jeux, Charles Hamelin avait toutes les raisons du monde de viser haut. Le record de médailles (cinq) pour un athlète canadien aux Jeux olympiques d’hiver était, en toute légitimité, à sa portée.
Aujourd’hui, Charles est le premier à reconnaître que son sport comporte son lot de surprises. Malheureusement pour lui, elles se sont toutes retrouvées dans sa cour.
Pourtant, les Jeux avaient très bien commencé pour Charles. C’est avec panache qu’il a décroché l’or à l’épreuve du 1500 mètres. Une rare médaille en début de Jeux pour l’équipe de courte piste. Le ton était donné pour Charles.
Puis, de fortes vagues ont secoué le navire Hamelin. À commencer par cette chute de son frère François lors du relais. Le même jour, sa blonde, Marianne St-Gelais, vivait elle aussi une vive déception en ne pouvant même pas défendre sa médaille olympique obtenue à Vancouver au 500 mètres. Indirectement, Charles a dû vivre ces déceptions : réconforter son frère et sa blonde, et ce, tout en gardant le focus sur le travail à accomplir. Autant c’est un avantage d’avoir ses proches au sein de l’équipe quand tout va bien, autant il y a l’autre côté de la médaille lorsqu’ils vivent ensemble ces coups durs.
Malchance. C’est le mot qui revient pour les déboires de Charles lors du 500 et du 1000 mètres. C’est le bon mot. Pas d’excuses pour ces chutes imprévisibles, mais surtout, pas d’explications. La glace qui cède sous les patins de Charles. Fatalité du destin dans son cas. Il referait les mêmes courses qu’il utiliserait les mêmes stratégies. Oui la glace était peut-être de qualité douteuse, mais c’était le cas pour tous les patineurs.
Le spectacle s’est peut-être terminé sur une mauvaise note, mais Charles demeure un des meilleurs patineurs de l’histoire. De l’extérieur, on semble très sévère à l’endroit de Charles qui, il faut le rappeler, est le seul patineur canadien sur courte piste à avoir remporté deux titres olympiques dans une distance individuelle. Il peut revenir au pays la tête haute.
Ce n’est pas terminé
Avec deux médailles au compteur, l’objectif de l’équipe canadienne de courte piste (cinq) sera difficile à atteindre. Il reste une journée de compétition avec la distance de prédilection du Canada, le 500 mètres.
En l’absence du champion olympique, Olivier Jean pourrait fort bien s’illustrer. Il a le potentiel de monter sur le podium s’il parvient à éviter les embûches. De son côté, Charle Cournoyer a été le plus rapide en qualifications. Il sera intéressant de voir comment il réagira lorsque ça jouera du coude. Rappelons qu’il en est à ses premiers Jeux olympiques.
Chez les dames, Valérie Maltais est dans de bonnes dispositions. Record olympique en qualifications, elle s’amène dans le dernier droit avec beaucoup de confiance notamment avec cette médaille d’argent au relais. Sa première médaille olympique puisqu’elle était également à Vancouver en 2010, mais elle n’était pas du relais qui avait remporté l’argent.
Ce qui est inquiétant pour l’équipe de courte piste, ce n’est pas d’avoir si peu de médailles. Seulement un(e) patineur/patineuse a réussi à atteindre la ronde finale lors d’une distance individuelle. Les dirigeants du programme mettent beaucoup d’emphase sur le fait de placer des athlètes en finale. C’est sur ce point que la pilule est difficile à digérer.
Reste encore une journée pour sauver les meubles.