PARIS - Les dirigeants du comité de candidature de Paris ont été très clairs auprès des inspecteurs du Comité international olympique : leur Village des athlètes de 1,7 milliard d'euros (2,5 milliards $ CAN) disposait d'un financement garanti que pour les Jeux d'été de 2024, pas pour ceux de 2028.

Le CIO songe à la possibilité d'attribuer à Paris et Los Angeles l'organisation des Jeux d'été de 2024 et de 2028 dès septembre. Le Village des athlètes de Paris est ainsi devenu un sujet important de discussion puisque les dirigeants de la candidature française ont précisé que le site ne serait plus disponible après 2024.

« Nous nous sommes engagés auprès des autorités publiques sur ce projet pour 2024. Après cela, il n'y a pas de garantie », a déclaré son président, Tony Estanguet, lundi.

Michael Aloisio, directeur général adjoint de la candidature parisienne, a ajouté qu'il serait difficile de geler le projet pour quatre années de plus, en raison du grand besoin de projets domiciliaires dans cette partie de la ville.

« Tous ces projets ont été lancés, alors ils seront réalisés avant 2024. On ne peut pas les mettre sur la glace pour quatre ans. »

Les inspecteurs ont pu visiter le site planifié du Village sur un terrain de 50 hectares en bordure de la Seine. Le comité organisateur a indiqué que 84 pour cent des athlètes seraient en mesure d'atteindre leur site de compétitions en moins de 25 minutes et noté que le Stade olympique et le centre aquatique se trouveraient à moins de 2 km du village proposé.

De plus, le comité de candidature a souligné que de nouvelles infrastructures en transport feront en sorte que le village sera plus accessible que jamais, avec notamment la construction d'une nouvelle gare et d'un échangeur qui permettra de relier le centre de Paris en 20 minutes de voiture.

Les inspecteurs ont été impressionnés par ce qu'ils ont vu.

« Le site est extrêmement bien situé et près de tous les sites de compétitions, a déclaré Patrick Baumman, président de la commission d'inspection du CIO. Nous avons obtenu toutes les informations nécessaires pour comprendre comment le village sera développé. Nous avons également discuté avec l'architecte, qui nous a montré comment le futur projet domiciliaire sera réalisé. »

Les autres infrastructures devant être construites sont le centre aquatique, près du Stade de France, et le centre des médias.

Puisque les infrastructures existantes étaient au coeur de son projet, la candidature parisienne a promis de limiter les dépenses. Son budget d'infrastructures est de 4,5 milliards $ et son budget d'opération prévu est de 4,8 milliards $. Il estime que 70 pour cent des coûts du Village olympique proviendront de fonds privés.

« Nous avons obtenu toutes les garanties nécessaires », a affirmé Baumann.

Les sites visités lors de ce deuxième jour d'inspection comprenaient la Tour Eiffel, Roland-Garros, le Vélodrome National et le Stade de France. Plusieurs repères emblématiques de la ville seront mis à contribution si Paris l'emporte: les courses de cyclismes sur route auraient comme fil d'arrivée l'Arc de Triromphe, l'équitation serait disputée près du château de Versailles, tandis que le volleyball de plage aurait lieu au pied de la Tour Eiffel.

Quand on lui a demandé de comparer les sites parisiens avec ceux de Los Angeles, Baumann a évité la question.

« Les sites ont des histoires différentes, mais ils sont tous épatants. »

Les membres de la commission d'inspection rencontreront le président Emmanuel Macron mardi, avant de tenir des discussions finales avec le comité de candidature.

Paris et Los Angeles auront une autre occasion de présenter leurs candidatures aux membres du CIO à Lausanne, en juillet, après la publication du rapport de la commission d'inspection. Le choix de la ville hôtesse aura lieu le 13 septembre, à Lima, au Pérou.