KRASNAÏA POLIANA, Russie - Marie-Michèle Gagnon a beau avoir remporté un super-combiné de la Coupe du monde, le 12 janvier, ça ne fait pas d'elle une favorite en vue du super-combiné féminin des Jeux olympiques de Sotchi. Elle le reconnaît d'ailleurs elle-même.

Tout simplement parce que le super-combiné d'il y a un mois comptait un super-G et un slalom, celui de lundi sera composé d'une descente et d'un slalom.

«Ça change beaucoup le contexte parce que j'ai été plus forte en super-G cette saison, affirme Gagnon, qui a réussi ses premiers faits d'armes avec l'équipe canadienne à titre de spécialiste des épreuves techniques — c'est-à-dire le slalom et le slalom géant. Les descentes, j'en ai disputées une ou deux cette saison, j'ai obtenu mes premiers points et je m'améliore à chaque fois, mais reste que c'est en super-G que j'obtiens de meilleurs résultats pour l'instant. Et c'est là où je me sens plus confiante.»

Gagnon a même mieux fait en super-G qu'en slalom géant cette saison, alors qu'elle est en voie de migrer davantage vers les épreuves de vitesse (descente et super-G). De ses neuf résultats parmi les 10 premières cette saison en Coupe du monde, cinq ont été en slalom, mais elle en a eu deux en super-G et un seul en slalom géant. L'autre résultat du genre, c'est évidemment sa victoire en super-combiné, le premier triomphe de sa jeune carrière.

Cette polyvalence arrive à point puisqu'elle a toujours visé de participer aux quatre disciplines de base du ski alpin, dans le but d'aspirer au grand Globe de cristal, celui du classement général de la Coupe du monde.

«Ç'a toujours été mon but et là, ça commence à fonctionner. Cet été, on va peut-être faire plus d'entraînement en descente pour voir ce que ça pourrait donner. Parce que techniquement, je suis quand même assez forte. J'ai beaucoup amélioré ma technique (en faisant du slalom et géant). Si je consacre du temps à ma technique de glisse maintenant, ce qui n'a pas vraiment été le cas jusqu'ici, je pourrais peut-être devenir une menace en vitesse aussi.»

Même si elle est toujours en phase de transition en ce sens, la skieuse de Lac Etchemin a décidé de prendre part à quatre des cinq épreuves des JO de Sotchi. Outre le super-combiné, elle disputera le super-G de samedi, le slalom géant du mardi 18 février et le slalom du vendredi 21. La descente de mercredi est la seule qu'elle ratera.

«Cette saison, j'ai percé dans les épreuves de vitesse, a souligné l'athlète de 24 ans. Tous les morceaux du casse-tête commencent à s'assembler, alors c'est sûr qu'on ne peut pas laisser passer la chance de disputer ces courses-là. On ne sait jamais ce qui peut se passer.»

Gagnon ne craint pas de trop s'éparpiller, alors qu'il y aura au moins deux jours de congé entre chacune de ses épreuves.

«Plusieurs skieuses participent aux quatre disciplines, l'horaire est prévu en fonction de ça, a noté Gagnon. Moi, je vois ça comme quatre chances de médailles, au lieu d'une ou deux.»

Gagnon est d'autant plus confiante de relever le défi qu'elle estime avoir «plus de constance et de solidité» dans son ski qu'il y a quatre ans aux Jeux de Vancouver en 2010. Elle avait alors fini 21e en slalom géant et 31e au slalom.

«J'ai vraiment travaillé fort (depuis quatre ans) et ça commence à payer», a conclu Gagnon, qui a fait partie d'un groupe d'une trentaine de skieuses qui n'ont pas pris le départ ou qui ont seulement parcouru certains intervalles du parcours féminin, dimanche, à l'occasion de la quatrième et dernière descente d'entraînement tenue en vue du super-combiné.

L'Autrichienne Nicole Hosp, avec un chrono d'une minute et 41,36 secondes, a été la plus rapide des 29 skieuses qui estimaient avoir encore quelques détails à peaufiner. Parmi elles, la Canadienne Larisa Yurkiw a enregistré le neuvième temps, à 1,46 seconde de Hosp. Yurkiw avait raté la descente d'entraînement de samedi après avoir subi une légère blessure à la cheville la veille.