« Nous voulons être au sommet des nations avec le plus grand nombre de médailles aux Jeux olympiques de Sotchi ». Le président du Comité olympique canadien, Marcel Aubut, place la barre très haute.

À Vancouver, nos représentants ont remporté 14 médailles d’or pour un total de 26 médailles et le troisième rang des nations. Quatorze médailles d’or, c’est un record pour le Canada. Est-ce que le scénario se répétera en sol russe? Personne ne peut le prévoir, mais une chose est certaine, les athlètes canadiens savent maintenant ce que c’est que d’avoir une mentalité de gagnant.

Les médailles olympiques des Jeux de SotchiDepuis Vancouver, les mentalités ont changé au sein de l’équipe canadienne. N’en déplaise au Baron Pierre de Coubertin, l’important pour les Canadiens maintenant, c’est de gagner.

Combien de médailles ont été remportées à Vancouver considérant le fait que les Jeux étaient présentés à la maison. Le seul fait d’évoluer devant ses partisans est une source de motivation incroyable. Les exemples ont été nombreux à Vancouver.

Ce qui pourrait favoriser le Canada, c’est l’arrivée de nouvelles épreuves olympiques comme le slopestyle (descente acrobatique) en ski et en planche à neige, le patinage artistique en équipe, la demi-lune en ski et le relais à la luge. Trente-six médailles supplémentaires seront remises à Sotchi comparativement à Vancouver. Du lot, plusieurs vont se retrouver au cou d’athlètes canadiens.

Quels sont les plus sérieux espoirs de médailles québécois?

Pas moins de 221 athlètes canadiens sont qualifiés pour Sotchi et 19 % d’entre eux, soit 43, proviennent de la Belle Province. Qui sera à surveiller?

Alexandre Bilodeau et Mikaël Kingsbury (ski acrobatique, bosses)

Une lutte à finir en lever de rideau à Sotchi. Ils sont seuls au monde et à moins d’une catastrophe, un des deux skieurs se retrouvera sur la plus haute marche du podium. Avec les trois victoires consécutives d’Alexandre Bilodeau avant les Jeux, difficile de prévoir l’issue de ce duel épique. La pression sera sur ces deux athlètes, mais également sur les pauvres juges qui devront départager le tout.

Les sœurs, Justine, Chloé et Maxime Dufour-Lapointe (ski acrobatique, bosses)

À première vue, Justine et Chloé sont favorites pour monter sur le podium. Chloé a déjà l’expérience olympique (5e à Vancouver) et Justine est une habituée des podiums depuis deux ans. Un triplé canadien? Peu probable avec la présence de l’Américaine Hannah Kearney qui règne sur la discipline depuis plusieurs années. Il ne faut toutefois pas compter Maxime Dufour-Lapointe hors du podium. Elle connaît la meilleure saison de sa carrière et elle pourrait causer une surprise.

Charles Hamelin (patinage de vitesse courte piste)

On risque bien d’assister aux Jeux de Charles Hamelin. Actuellement, Charles est l’homme à battre en patinage de vitesse courte piste. Premier au classement mondial sur 1500 et 1000 mètres, il est également deuxième au 500 mètres. Charles participera à ces trois épreuves en plus du relais. Quand je lui disais qu’il pourrait battre le record de cinq médailles de Marc Gagnon et François-Louis Tremblay en ajoutant trois médailles à son palmarès, il m’a tout de suite repris : « pourquoi pas quatre? »

À 29 ans, Charles est au sommet de son art.

L’équipe féminine de courte de piste

Si Charles Hamelin est dans une classe à part chez les hommes, le talent est assez bien réparti chez les dames. Sur papier, Marianne St-Gelais doit être considérée comme une des prétendantes au podium sur 500 mètres. Toutefois, c’est Valérie Maltais qui a affiché la meilleure constance au cours des dernières années et je ne serais pas surpris qu’elle revienne au pays avec quelques breloques. Marie-Ève Drolet a toutes les capacités pour monter sur un podium. Son expérience pourrait faire la différence.

Dominique Maltais (snowboard cross)

Est-ce que les Jeux de Sotchi seront ceux de la rédemption pour Dominique Maltais? C’est tout ce qu’on lui souhaite après son épisode malheureux à Vancouver où elle s’est blessée tout juste avant son épreuve. Elle ne s’en cache pas, les efforts déployés au cours des quatre dernières années n’ont qu’un seul but : décrocher l’or en snowboard cross. Avec la possible absence de la championne olympique, Maëlle Ricker, la voie s’ouvre un peu pour Dominique. La fierté de Petite-Rivière-Saint-François devra toutefois avoir à l’œil l’Américaine Lindsey Jacobellis.

Sébastien Toutant et Maxence Parrot (snowboard slopestyle)

Depuis les X Games qui viennent de se terminer au Colorado, le Québécois Maxence Parrot se retrouve maintenant à l’avant-scène comme le favori pour l’épreuve olympique. De son côté Sébastien Toutant sera un sérieux prétendant même s’il n’était pas au sommet de sa forme à Aspen. Un triplé canadien est fort possible, mais il sera intéressant de voir dans quel état se présentera Mark McMorris à Sotchi après s’être fracturé une côte aux X Games.

Erik Guay (ski alpin)

Les petits bobos au genou gauche d’Erik Guay ont réapparu, ce qui l’a forcé à déclarer forfait pour la descente de Kitzbühel. L'accent est maintenant sur une préparation maximale en vue des Jeux de Sotchi. Cette saison, Erik a réussi des résultats au-delà des attentes, mais comme il se plaît à le répéter, c’est son expérience qui fera la différence.

Kaya Turski (ski slopestyle)

La miraculée de l’équipe canadienne. Il y a cinq mois, la Montréalaise Kaya Turski subissait une intervention chirurgicale pour reconstruire son genou gauche. La semaine dernière, elle remportait l’épreuve de slopestyle aux X Games pour reprendre la position qui lui revient. Troisième sur le podium avec Turski, Kim Lamarre a aussi des prétentions de podium.

Alex Harvey (ski de fond)

Depuis les quatre dernières années, Alex Harvey a confirmé sa place parmi l’élite mondiale. Il est un prétendant légitime au podium. Plusieurs facteurs viendront influencer ses résultats. Est-ce qu’il se distinguera dans une épreuve individuelle? Au sprint par équipe? Au relais? Tout dépendant de la condition de ses coéquipiers, les épreuves par équipe pourraient lui être favorables. L’autre variante impossible à quantifier : quels suppléments ses adversaires mettront-ils dans leurs céréales le matin?

Marie-Michèle Gagnon (ski alpin)

Elle est un peu la Eugenie Bouchard du ski alpin féminin. Marie-Michèle est régulière comme un métronome cette saison. Sa victoire au super combiné (une épreuve de vitesse + slalom) laisse présager de belles choses dans cette épreuve à Sotchi. Seul hic, au lieu d’un super-G ce sera une descente qui sera au programme en sol russe et Marie-Michèle n’a pas beaucoup de millage dans cette discipline. Elle sera davantage à surveiller en slalom et en slalom géant. Si j’avais un 2 $ à mettre, ce serait sur le slalom. Le timing des Jeux est parfait. Marie-Michèle est dans une pente ascendante!

Jean-Philippe Le Guellec (biathlon)

En biathlon, Jean-Philippe Le Guellec veut confirmer sa victoire obtenue le 1er décembre 2012 en Suède, et Sotchi serait l’endroit idéal pour celui qui en sera à ses troisièmes et derniers Jeux olympiques. Sa sixième place à Vancouver au sprint et sa progression depuis ce temps laissent la porte ouverte à plusieurs scénarios intéressants.

Caroline Calvé et Jasey-Jay Anderson (planche à neige)

En snowboard alpin, Caroline Calvé et Jasey-Jay Anderson ont tous deux des aspirations de podium. Dans le cas de Caroline, son début de saison a été intéressant avec une victoire en Italie (deux ses trois victoires en carrière sont survenues sur la piste italienne). Dans le cas de Jasey-Jay, son dernier podium en Coupe du Monde remonte à mars 2010 et depuis qu’il est sorti de sa retraite, il cherche toujours les bons points de repère sur ses planches (qu’il conçoit lui-même) afin d’en tirer les meilleurs résultats.