PRETORIA - Le champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius a appelé lui-même appelé l'ambulance la nuit du meurtre de sa petite amie, selon les relevés d'appels qui retracent les derniers instants avant que le drame ne devienne public.

Sur ce point au moins, la défense est tombée d'accord avec l'accusation, avant de s'efforcer de corriger la fâcheuse impression donnée par la révélation la veille de messages échangés par le couple montrant un Oscar Pistorius jaloux et soupçonneux.

Cette fameuse nuit de la Saint-Valentin 2013, « à 3h19, on a un appel de M. Pistorius à Johan Stander », le manager de sa résidence, a exposé l'avocat de la Défense Barry Roux. La Cour a examiné mardi les relevés d'appels à la seconde près.

« Exact », a répondu Francois Moller, l'expert en télécommunications de la police sud-africaine.

Quand Me Roux indique : « À 3 h 20:05 c'est un appel au 911 », le service d'ambulance avec lequel l'athlète est resté « 66 secondes au téléphone » avant d'appeler le vigile de la résidence, l'expert acquiesce encore.

Dans la panique, Pistorius se trompe de bouton sur son téléphone portable, et appelle « accidentellement » son répondeur. « Exact », confirme l'enquêteur, dont le travail de fourmi a consisté à traquer tous les appels et mouvements de l'athlète les 13 et 14 février, horaires, durées, borne-relais utilisée par l'un ou l'autre de ses deux téléphones.

Après les appels au services de secours, les appels suivants passés avec le téléphone de Pistorius sont allés à Justin Devaris, un ami concessionnaire de voitures de luxe (3 h 54), son frère Carl (4 h 01) puis à son manager Peet van Zyl (4 h 09).

Oscar Pistorius avait deux téléphones dont l'un considéré comme le numéro officiel et qui est resté éteint après minuit.

Me Roux a ensuite pioché parmi les centaines de messages échangés par le couple, pour retenir les baisers que les jeunes gens s'envoyaient à distance, en abrégé « xxX » ou en image (un selfie de Reeva les lèvres formant un gros bisou), un bonjour matinal à son « Ozzie » répondu par « bonjour baba » pour « bébé » en afrikaans.

« Il n'y a pas de dispute ni de querelle, c'est une conversation aimable », a-t-il pointé, en extrayant un autre échange, avant de faire diffuser une vidéo récupérée sur la caméra de surveillance d'un supermarché montrant le couple faisant des courses.

La veille, Oscar Pistorius avait rougi et pleuré durant la lecture à haute voix d'un long message aux accents de rupture fin janvier 2013 dans lequel sa petite amie se disait heureuse 90 % du temps mais effrayée par ses scènes de jalousie.