MONTRÉAL – Arrivé à court de son objectif aux Jeux olympiques de Sotchi, la délégation canadienne de patinage de vitesse courte piste se garde bien de chiffrer ses aspirations à l’aube des Championnats du monde qui auront lieu en fin de semaine à l’Aréna Maurice-Richard.

Le directeur du programme, Yves Hamelin, croit de toute façon que la nature particulière de la dernière compétition de la saison se prête moins au style d’exercice qui avait permis d’établir une quête souhaitée – et inachevée - de cinq médailles en Russie.

« Sur le plan de la performance, on sait que nos athlètes sont en mesure de monter sur le podium sur toutes les distances. On est aussi confiant qu’ils seront prêts pour être dans le top-5 au niveau du classement cumulatif. On a le talent pour gagner un championnat comme celui-là, mais il faut y aller une distance à la fois. On l’a bien vu aux Jeux olympiques. »

Aux Championnats du monde, des points sont accordés aux huit compétiteurs les mieux classés au terme de chaque distance. C'est l'addition de ces récompenses qui permet, au final, de couronner le champion incontesté de la discipline.

« L'énergie sera pour nous »

« Les Olympiques, c’est une compétition prestigieuse avec beaucoup de visibilité et c’est certain  qu’on met beaucoup d’accent pour y arriver avec une préparation optimale. Mais les championnats du monde ont une connotation différente, nuance Hamelin. Ils permettent de mettre en lumière les athlètes qui ont un profil et qui livrent la marchandise dans l’ensemble des distances. C’est une compétition très relevée. Je dirais même qu’en terme de demande, au niveau sportif, les championnats du monde, c’est une compétition plus relevée que les Jeux. »

En 2013, des médailles de bronze sur 1000 m et 1500 m avaient permis à Charles Hamelin d'obtenir 39 points et de se classer au troisième rang du classement cumulatif derrière les Coréens Da Woon Sin et Yun-Jae Kim. Chez les dames, Marianne St-Gelais, elle aussi médaillée de bronze à deux reprises, avait été la meilleure canadienne avec une quatrième place au tableau final.

L’avantage de la glace

La fin de semaine sera lancée avec le 1500 mètres et les demi-finales du relais féminin, médaillé d’argent aux Mondiaux 2013 en Hongrie et à Sotchi. Le relais masculin sautera sur la glace pour les vagues de demi-finale samedi, journée également consacrée au sprint sur 500 mètres. Le 3000 mètres, une distance unique aux Mondiaux, le 1000 mètres et les finales du relais clôtureront le week-end dimanche.

Charles Hamelin, Charle Cournoyer et Olivier Jean sont les trois patineurs masculins désignés pour prendre part aux épreuves individuelles. François Hamelin et Michael Gilday seront disponibles pour mettre l’épaule à la roue au relais. Chez les dames, Marianne St-Gelais, Valérie Maltais et Marie-Ève Drolet mèneront le quintet complété par Jessica Hewitt et Jessica Gregg.

« Ils ont faim, fait remarquer Yves Hamelin. Aux Jeux, on a vu des éléments positifs, mais plusieurs de nos athlètes ont livré des performances autres que celles qui étaient désirées. Sur une glace qui est la leur, je crois qu’ils vont vraiment savourer le moment. Ça n’a pas été à notre goût aux Olympiques, mais ici, on va faire la différence. »

Les quelque 4500 billets disponibles quotidiennement pour la compétition, qui débutera vendredi midi et qui s’étendra sur trois jours, ont déjà été écoulés. Selon la porte-parole de l’événement, Annie Dubé, c’est la première fois qu’une compétition de patinage de vitesse tenue en sol canadien fait salle comble avant même que les hostilités ne soient lancées.

« Je trouve ça fou! En fait, j’ai de la misère à croire que l’aréna va être plein », se réjouissait St-Gelais après l’entraînement, mardi.

« C’est la meilleure occasion pour bien finir une saison. On est chez nous, devant nos fans. L’énergie va être pour nous, tout le monde va être de notre côté, alors je me dis qu’il ne nous reste qu’à se retrousser les manches et patiner avec le plus de détermination possible. C’est chez nous et on est prêt! »

« Pour moi, personnellement, la foule joue un peu le même rôle que le joueur de plus sur la glace au hockey, compare Charles Hamelin. Ça active une petite réserve d’énergie qu’il y a en moi, qui m’aide à faire des choses que je ne me crois parfois pas capable de faire durant une course. On se réjouit de voir que l’aréna va être plein. C’est une marque de support qui est appréciée de tous les membres de l’équipe. »

Ce succès aux guichets devrait, selon Yves Hamelin, procurer un avantage indéniable à l’équipe locale.

« Quand tu es à l’extérieur, c’est toujours un enjeu supplémentaire. Tu dois gérer le décalage horaire, l’alimentation, etc. C’est une gestion assez minutieuse. Mais quand tu te retrouves dans une compétition locale, tout joue en ta faveur et tu as la sixième vitesse, qui est la foule, derrière toi. »

« De plus, c’est une glace qu’ils connaissent par cœur, qu’on a stabilisée la semaine passée et qu’on suit de très près. On va être en terrain connu, » ajoute le grand patron du programme.  

La dernière fois que Montréal a été l’hôte d’une épreuve de courte piste, lors du calendrier 2012-2013 du circuit de la Coupe du monde, les patineurs canadiens avaient récolté un total de onze médailles, notamment grâce à deux triplés sur 500 m.

« Je veux seulement suivre mon plan »
« Une ambiance semblable à Vancouver 2010 »