On a fait un peu court sur le Central Philippe-Chatrier, aujourd'hui. On a remis la coupe Suzanne Lenglen à Svetlana Kuznetsova, mais on ne peut pas parler d'un couronnement.

D'abord, il n'y a rien de royal dans la manière avec laquelle Svetlana gagne son match, et ce titre n'annonce pas pour autant un nouveau règne pour cette fille qui en était pourtant à une quatrième présence en finale Grand Chelem, ces cinq dernières années! Seule la présence de Steffi Graf, pour la remise des trophées, attestait du majestueux de l'événement.

La déception fut grande.

Très rapidement, on comprit que Dinara Safina ratait son match; que pour une deuxième année de suite, elle passait à côté de son rendez-vous parisien. On peut avoir la patience d'attendre l'éclosion en Grand Chelem d'une joueuse ayant droit à la première place mondiale, mais force est d'avouer qu'elle vient de gâcher une troisième rencontre au sommet, en douze mois!

Un tel coulage fait preuve d'un désordre mental qui vient saper tous les efforts physiques que Dinara est toujours prête
à fournir.

Car les vrais champions et les grandes championnes sont bien plus que des ouvriers appliqués sur le métier au quotidien!

L'authentique vainqueur possède cette force innée de pouvoir transcender un événement, une finale, une épreuve!

Le champion trouve une façon de maîtriser une situation, de faire fi des désagréments, de gérer toute situation de crise, de laisser derrière toute forme de contrariété!

Le champion sort la magie de sa boîte à outils, déploie le merveilleux et nous enchante par ses coups prodigieux!

Rien de cela, aujourd'hui! Hélas!...

Mais, je m'arrête ici. Car, je me rends compte que je suis en pleine projection.

Ce n'est pas le moment de vous parler de Federer!....

... A-t-on prévenu Dinara Safina qu'une nouvelle page d'histoire allait s'écrire, demain, à Roland Garros!!