La victoire d'Alexandre Bilodeau en bosses au championnat canadien au Mont-Gabriel n'est pas une surprise. Contrairement aux gens, Alexandre n'est pas un inconnu pour moi et ses succès ne me surprennent nullement. Je savais depuis longtemps qu'il me poussait dans le dos.

J'ai vu Alexandre progresser depuis deux ans et je croyais qu'il aurait été en mesure de faire des épreuves de la coupe du monde avec nous cette saison. Son absence m'avait choqué parce que nous avons beaucoup à apprendre d'un jeune comme lui, qui maîtrise aussi bien les sauts. Il vient cette fois de prouver qu'il avait sa place parmi les meilleurs au monde.

Je le connais depuis qu'il a dix ans environ et il constitue une belle relève au Canada. Depuis deux ans, il participe à mes camps d'entraînement en compagnie de mon entraîneur Dominik Gauthier. Il devrait se retrouver avec nous l'an prochain sur le circuit de la coupe du monde et j'en suis heureux.

Je pense qu'Alexandre pourra facilement se qualifier parmi les cinq premiers au classement et même espérer à un podium l'an prochain.


Mon bilan personnel

J'ai bien peu de difficulté à identifier ce qui m'a causé des ennuis cette saison. Mes nouveaux sauts ont été plus compliqués à adapter aux bosses que je ne le croyais. J'avais le défi de bien faire et d'adapter mes performances. En fin de saison, j'ai pu constater ma progression. D'ailleurs, j'ai terminé deuxième vendredi au championnat canadien, ce qui est très encourageant. J'ai notamment réussi un back full, ce qui m'a fait bien plaisir.

J'ai toutefois laissé tomber dimanche l'épreuve en parallèle en raison de maux de dos. Ça faisait au moins 48 heures que je ressentais de la douleur. Après avoir essayé de m'entraîner, j'ai opté pour le repos pour ne pas contrecarrer mon entraînement des prochains mois.


Des juges à temps partiel


La Fédération internationale de ski devra trouver une solution pour améliorer le travail des juges. Beaucoup de juges exécutent leur travail comme un hobby alors que les athlètes, le font comme s'ils étaient de professionnels. Les juges voient peu de compétitions et ne sont simplement pas à jour quand vient le temps de juger nos sauts. De plus, comment demander à un juge qui ne voit que deux épreuves durant la saison, d'être à la hauteur dans un sport qui évolue aussi rapidement.

Il y a même des juges qui proviennent de pays où il ne se pratique même pas l'épreuve des bosses. Heureusement au Canada, il y a beaucoup de compétitions et les juges sont à la fine pointe de l'évolution de notre sport. Je pense entre autres à Hélène House, qui est fonction presque toutes les fins de semaine. Malheureusement, elle travaille régulièrement avec des gens qui voient peu d'action, ce qui fait qu'il y a une certaine disparité entre les pointages.

La FIS devra faire ses devoirs et devrait obliger chaque juge à participer à deux camps d'entraînement avec les athlètes et à discuter avec les entraîneurs pour voir ce qui se fait de nouveau comme sauts. Il faut absolument que quelque chose se fasse sinon, c'est la crédibilité de notre sport qui va y goûter.

Il m'est arrivé une fois d'aller voir les juges pour leur signaler que je n'étais pas d'accord avec la notation. Je me souviens que je n'avais de toute façon aucune chance de gagner mais ça n'avait pas d'allure. Les notes accordées étaient les mêmes que si j'avais perdu un ski en route. Je ne cherche toutefois pas à généraliser car dans bien des cas, les choses sont allées rondement.

Il faut trouver une solution car ce sont les mêmes juges qui seront aux Jeux olympiques à Turin.


Année olympique

Cet été, je vais travailler sur mes nouveaux sauts. Je vais en faire le plus de sauts possibles pour les adapter aux bosses le plus rapidement possible pour qu'ils soient fluides.

Je vais repasser aussi mes bons et moins bons coups de la saison, histoire de faire le point. Je sais que plus je vais répéter mes sauts et mieux je vais me connaître. Je suis rendu à l'étape où je connais mes sauts, il ne me reste plus qu'à bien les exécuter.

Il y a aussi beaucoup d'entraînement physique de prévu. Je serai à la rampe d'eau du Centre d'entraînement Yves Laroche de façon quotidienne. Il y aura également comme à l'habitude, trois camps d'entraînement sur neige. J'aimerais bien réussir à maîtriser le back double full en prévision des Jeux de Turin.

Je vais bien sûr trouver le temps de me reposer au cours des deux premières semaines du mois de mai. Le 15 mai, je vais également participer à une réunion des athlètes olympiques à Lake Louise.

En terminant, je vous invite à consulter mon site à l'adresse suivante: au www.parousseau.com

Bon été à tous et bonnes vacances.


*propos recueillis par RDS.ca