C'est décidé! Je reviens à mon ancien style
Ski mercredi, 18 déc. 2002. 15:50 samedi, 14 déc. 2024. 04:36
Cette semaine, j'ai pris une grande décision. En effet, depuis trois semaines, je prenais moins de chance, je faisais davantage de ski propre (c'est payant lors de l'évaluation des juges), mais j'ai changé d'opinion et je retourne à mon ancienne technique, c'est-à-dire de gros sauts, de la vitesse et je prends plus de chance tout en demeurant prudent.
Quand un skieur fait des choses extraordinaires en piste, les juges n'ont pas le choix que de lui donner les points, si bien sûr ça fonctionne. Je suis un peu las de faire des 16e places, alors je mets la pédale au plancher pour effectuer des sauts difficiles et plus longs et ça va payer.
C'est comme ça que j'ai fait tous mes résultats et c'est comme ça que je m'étais rendu où j'étais avant mon accident.
L'épreuve de jeudi
Ma prochaine épreuve vient vite, c'est demain (jeudi) en Finlande, à Kuusamo. Nous avons fait trois transferts d'avion pour s'y rendre. Nous ne sommes qu'à quelques centaines de kilomètres du cercle polaire Arctique et en latitude, c'est plus haut (plus au nord) que le point le plus au nord du territoire de la Province de Québec, mais avec le Gulf Stream, les conditions climatiques sont plus douces qu'au Canada. Il y a des arbres, des conifères.
Mais le soleil ne se lève pas à ce temps-ci de l'année. Le 21, ça va être la journée la plus courte de l'année pour l'hémisphère Nord. Ici, il fait noir tout le temps ces jours-ci. Il y a une petite pénombre vers midi, il fait clair mais pas comme en plein jour et dès 13 h, la noirceur revient. Nous nous levons à 8 h ou 10 h et c'est noir, c'est la nuit. Pour l'entraînement du matin, c'est la nuit. C'est spécial, on dormirait encore longtemps le matin et le soir, on a de la difficulté à se coucher.
Mais il y a un très bon système d'éclairage, et on voit peut-être mieux la piste qu'en plein jour. La semaine dernière en Italie, je n'avais pas skié le soir, mon épreuve s'étant terminée avec la demi-finale en après-midi.
La piste est glacée, mais vraiment glacée. Et c'est froid! En haut de la montagne, c'est moins 10 degrés Celsius, mais il y a des pointes de vent à 80 km/h avec un vent continu de 50 ou 60 km/h. C'est une montagne qui n'est pas tellement élevée et les arbres rapetissent rapidement quand on monte et en haut, c'est balayé par le vent. Les poteaux des télésièges sont blancs, recouverts de neige et de givre, on ne voit plus le métal tellement que la neige a collé.
Nous sommes en Europe, mais ça ressemble un peu à l'Amérique du Nord. Au Québec, je crois que nous avons pris ce qui était bon aux États-Unis et ce qui l'était en Europe et on l'a adapté dans notre style de vie et ici en Finlande, on retrouve un peu la même chose. Ce sont quand même des Européens, mais on voit qu'ils ont de l'espace et qu'ils en ont pris avantage. On ne se sent pas coincés comme ailleurs en Europe. Le chalet de ski est magnifique, les gens sont courtois.
Ce n'est que de la forêt ici. Nous avons pris l'avion à Helsinki jusqu'à Kuusamo, à 700 km au nord. La piste est à Ruka, à environ 30 minutes de route de Kuusamo.
Lundi, lors de notre arrivée, nous avons fait de la motoneige dans la forêt. Nous étions huit et pendant trois heures, nous étions sur notre engin. Le "fun" qu'on a eu est difficile à décrire. Il y avait des sentiers de motoneige et beaucoup de lacs. D'ailleurs la Finlande compte beaucoup de lacs, je dirais plus de 100 000. On fait deux kilomètres et on tombe sur un lac, un autre deux km et on en voit un autre.
Comme nous sommes en début de saison, il n'y a pas beaucoup de neige et on roulait sur des bosses. On a donc "mangé" de bons coups. C'était ma première randonnée en motoneige, toute une expérience. Sur un lac qui était un peu plus petit, nous avons commencé à faire des courses. Nous étions huit et on se courait l'un après l'autre en faisant le tour. Après quelques passages, il n'y avait plus de neige, on se trouvait directement sur la glace, on était en dérapage contrôlé.
Il y avait entre autres Dominick Gauthier, l'entraîneur japonais Takano de même que les skieurs canadiens Stéphane Rochon et Scott Bellavance.
Erreur des juges
La semaine dernière, à Madonna di Campiglio, en Italie, j'étais super content de mon épreuve de demi-finale. J'avais fait une bonne descente et je me disais : "Mission accomplie... Enfin!"
Mais il y a eu une erreur de juges qui m'ont enlevé un point de plus dans les sauts et j'ai été exclu de la finale.
Mon entraîneur, Dominick Gauthier, est entré dans la salle où se trouvent les juges, vraiment en colère. J'étais sûr qu'il allait tout casser tellement il était fâché. Il a regardé la vidéo de ma descente avec les juges pour demander s'il y avait quelque chose qui clochait et les juges ont reconnu que c'était un saut parfait et ils ont aussi admis leur erreur. Un juge canadien et un autre italien m'ont donné une erreur là où il n'y en avait pas.
Je suis très près du juge italien et ça m'a déçu. C'est quelqu'un que je connais et il connaît mon ski. Ça fait longtemps qu'il est juge. Il est venu s'excuser, mais on ne peut changer la décision une fois que c'est officiel.
Les juges inscrivent les résultats sur une feuille et une fois que c'est écrit, c'est impossible de changer. On ne peut visionner de nouveau la vidéo et changer le pointage surtout que ça s'est passé à la fin de la course.
Nous partons tous avec le même nombre de points et ça fonctionne par déductions. Nous sommes jugés sur le contrôle que nous avons et sur le style, nos notes seront meilleures si nous semblons à l'aise et si notre descente est belle à voir. La hauteur des sauts ne compte même pas, c'est seulement l'exécution.
Le contrôle dans un saut compte, comme la façon dont on entre dans le saut et qu'on le termine. Si nous éprouvons des difficultés à entrer dans un saut, qu'on met les freins ou qu'on atterrit sur les talons, on perd des points. Si nous sommes en déséquilibre ou touchons le sol, ça coûte aussi des points.
Mais il faut des changements
Le sport des bosses a les mêmes critères de jugement depuis les années '80 bien que le sport ait drastiquement évolué. L'athlète a changé énormément tout comme les sauts, ceux que les skieurs faisaient dans les années '80 ne se font plus. C'est également beaucoup plus rapide. Mais le critère de la vitesse n'a plus réellement d'impact sur le résultat. Je peux devancer un concurrent d'une seconde ou même deux et la différence sera de 0,7 point.
Le système est dû pour être revu et il y a des gens qui travaillent là-dessus actuellement. Mais avec toute la bureaucratie de la Fédération internationale de ski, c'est long. Il faut que tous les intervenants soient au fait des changements et ce que ça va apporter. Les athlètes et les entraîneurs de tous les pays doivent voter et ensuite, il faut que ce soit présenté au dossier international, c'est du long terme.
Folie furieuse au Japon
Pour le ski acrobatique, dont les bosses, c'est au Japon qu'il y a le plus de spectateurs. C'est la folie furieuse là-bas.
La semaine dernière en Italie, il y avait aussi beaucoup de monde, quelques centaines de personnes, ce qui m'a surpris.
À Tremblant, la Coupe du monde est tout un événement. On est très bien reçu. Mais les épreuves se tiennent sur le versant nord, un endroit plus difficile d'accès et où il fait souvent moins 35.
Tous les athlètes votent en fin de saison pour déterminer quelle est la meilleure épreuve de la Coupe du Monde et Tremblant a gagné à plusieurs reprises, plusieurs années d'affilée.
Mais je dirais que c'est au Canada et au Japon qu'on est le mieux reçu.
Cette popularité fait un peu partie de ma vie et je l'accepte car c'est la meilleure chose à faire. C'est sûr qu'à l'occasion, j'aimerais faire des choses sans que tous les gens le sachent. Au Québec, il va toujours y avoir quelqu'un qui va me reconnaître. Je vis très bien avec ça. Les gens me félicitent, je suis flatté et je suis content. Mais quand je suis en tournée, je mets ça de côté pour pouvoir bien descendre.
Des fois, j'aimerais demeurer dans l'anonymat et je n'ai pas nécessairement envie de parler aux gens, alors, je reste chez moi.
Je vous invite à visiter mon site Internet personnel au : www.parousseau.com. Vous y trouverez une photo de la piste de Ruka à 10 h a.m sur le lien suivant : http://www.parousseau.com/francais/photos.php3?date=1040226519
Si vous avez des questions, je vous invite à utiliser le formulaire "Qu'en pensez-vous?"
À bientôt! Pierre-Alexandre
Quand un skieur fait des choses extraordinaires en piste, les juges n'ont pas le choix que de lui donner les points, si bien sûr ça fonctionne. Je suis un peu las de faire des 16e places, alors je mets la pédale au plancher pour effectuer des sauts difficiles et plus longs et ça va payer.
C'est comme ça que j'ai fait tous mes résultats et c'est comme ça que je m'étais rendu où j'étais avant mon accident.
L'épreuve de jeudi
Ma prochaine épreuve vient vite, c'est demain (jeudi) en Finlande, à Kuusamo. Nous avons fait trois transferts d'avion pour s'y rendre. Nous ne sommes qu'à quelques centaines de kilomètres du cercle polaire Arctique et en latitude, c'est plus haut (plus au nord) que le point le plus au nord du territoire de la Province de Québec, mais avec le Gulf Stream, les conditions climatiques sont plus douces qu'au Canada. Il y a des arbres, des conifères.
Mais le soleil ne se lève pas à ce temps-ci de l'année. Le 21, ça va être la journée la plus courte de l'année pour l'hémisphère Nord. Ici, il fait noir tout le temps ces jours-ci. Il y a une petite pénombre vers midi, il fait clair mais pas comme en plein jour et dès 13 h, la noirceur revient. Nous nous levons à 8 h ou 10 h et c'est noir, c'est la nuit. Pour l'entraînement du matin, c'est la nuit. C'est spécial, on dormirait encore longtemps le matin et le soir, on a de la difficulté à se coucher.
Mais il y a un très bon système d'éclairage, et on voit peut-être mieux la piste qu'en plein jour. La semaine dernière en Italie, je n'avais pas skié le soir, mon épreuve s'étant terminée avec la demi-finale en après-midi.
La piste est glacée, mais vraiment glacée. Et c'est froid! En haut de la montagne, c'est moins 10 degrés Celsius, mais il y a des pointes de vent à 80 km/h avec un vent continu de 50 ou 60 km/h. C'est une montagne qui n'est pas tellement élevée et les arbres rapetissent rapidement quand on monte et en haut, c'est balayé par le vent. Les poteaux des télésièges sont blancs, recouverts de neige et de givre, on ne voit plus le métal tellement que la neige a collé.
Nous sommes en Europe, mais ça ressemble un peu à l'Amérique du Nord. Au Québec, je crois que nous avons pris ce qui était bon aux États-Unis et ce qui l'était en Europe et on l'a adapté dans notre style de vie et ici en Finlande, on retrouve un peu la même chose. Ce sont quand même des Européens, mais on voit qu'ils ont de l'espace et qu'ils en ont pris avantage. On ne se sent pas coincés comme ailleurs en Europe. Le chalet de ski est magnifique, les gens sont courtois.
Ce n'est que de la forêt ici. Nous avons pris l'avion à Helsinki jusqu'à Kuusamo, à 700 km au nord. La piste est à Ruka, à environ 30 minutes de route de Kuusamo.
Lundi, lors de notre arrivée, nous avons fait de la motoneige dans la forêt. Nous étions huit et pendant trois heures, nous étions sur notre engin. Le "fun" qu'on a eu est difficile à décrire. Il y avait des sentiers de motoneige et beaucoup de lacs. D'ailleurs la Finlande compte beaucoup de lacs, je dirais plus de 100 000. On fait deux kilomètres et on tombe sur un lac, un autre deux km et on en voit un autre.
Comme nous sommes en début de saison, il n'y a pas beaucoup de neige et on roulait sur des bosses. On a donc "mangé" de bons coups. C'était ma première randonnée en motoneige, toute une expérience. Sur un lac qui était un peu plus petit, nous avons commencé à faire des courses. Nous étions huit et on se courait l'un après l'autre en faisant le tour. Après quelques passages, il n'y avait plus de neige, on se trouvait directement sur la glace, on était en dérapage contrôlé.
Il y avait entre autres Dominick Gauthier, l'entraîneur japonais Takano de même que les skieurs canadiens Stéphane Rochon et Scott Bellavance.
Erreur des juges
La semaine dernière, à Madonna di Campiglio, en Italie, j'étais super content de mon épreuve de demi-finale. J'avais fait une bonne descente et je me disais : "Mission accomplie... Enfin!"
Mais il y a eu une erreur de juges qui m'ont enlevé un point de plus dans les sauts et j'ai été exclu de la finale.
Mon entraîneur, Dominick Gauthier, est entré dans la salle où se trouvent les juges, vraiment en colère. J'étais sûr qu'il allait tout casser tellement il était fâché. Il a regardé la vidéo de ma descente avec les juges pour demander s'il y avait quelque chose qui clochait et les juges ont reconnu que c'était un saut parfait et ils ont aussi admis leur erreur. Un juge canadien et un autre italien m'ont donné une erreur là où il n'y en avait pas.
Je suis très près du juge italien et ça m'a déçu. C'est quelqu'un que je connais et il connaît mon ski. Ça fait longtemps qu'il est juge. Il est venu s'excuser, mais on ne peut changer la décision une fois que c'est officiel.
Les juges inscrivent les résultats sur une feuille et une fois que c'est écrit, c'est impossible de changer. On ne peut visionner de nouveau la vidéo et changer le pointage surtout que ça s'est passé à la fin de la course.
Nous partons tous avec le même nombre de points et ça fonctionne par déductions. Nous sommes jugés sur le contrôle que nous avons et sur le style, nos notes seront meilleures si nous semblons à l'aise et si notre descente est belle à voir. La hauteur des sauts ne compte même pas, c'est seulement l'exécution.
Le contrôle dans un saut compte, comme la façon dont on entre dans le saut et qu'on le termine. Si nous éprouvons des difficultés à entrer dans un saut, qu'on met les freins ou qu'on atterrit sur les talons, on perd des points. Si nous sommes en déséquilibre ou touchons le sol, ça coûte aussi des points.
Mais il faut des changements
Le sport des bosses a les mêmes critères de jugement depuis les années '80 bien que le sport ait drastiquement évolué. L'athlète a changé énormément tout comme les sauts, ceux que les skieurs faisaient dans les années '80 ne se font plus. C'est également beaucoup plus rapide. Mais le critère de la vitesse n'a plus réellement d'impact sur le résultat. Je peux devancer un concurrent d'une seconde ou même deux et la différence sera de 0,7 point.
Le système est dû pour être revu et il y a des gens qui travaillent là-dessus actuellement. Mais avec toute la bureaucratie de la Fédération internationale de ski, c'est long. Il faut que tous les intervenants soient au fait des changements et ce que ça va apporter. Les athlètes et les entraîneurs de tous les pays doivent voter et ensuite, il faut que ce soit présenté au dossier international, c'est du long terme.
Folie furieuse au Japon
Pour le ski acrobatique, dont les bosses, c'est au Japon qu'il y a le plus de spectateurs. C'est la folie furieuse là-bas.
La semaine dernière en Italie, il y avait aussi beaucoup de monde, quelques centaines de personnes, ce qui m'a surpris.
À Tremblant, la Coupe du monde est tout un événement. On est très bien reçu. Mais les épreuves se tiennent sur le versant nord, un endroit plus difficile d'accès et où il fait souvent moins 35.
Tous les athlètes votent en fin de saison pour déterminer quelle est la meilleure épreuve de la Coupe du Monde et Tremblant a gagné à plusieurs reprises, plusieurs années d'affilée.
Mais je dirais que c'est au Canada et au Japon qu'on est le mieux reçu.
Cette popularité fait un peu partie de ma vie et je l'accepte car c'est la meilleure chose à faire. C'est sûr qu'à l'occasion, j'aimerais faire des choses sans que tous les gens le sachent. Au Québec, il va toujours y avoir quelqu'un qui va me reconnaître. Je vis très bien avec ça. Les gens me félicitent, je suis flatté et je suis content. Mais quand je suis en tournée, je mets ça de côté pour pouvoir bien descendre.
Des fois, j'aimerais demeurer dans l'anonymat et je n'ai pas nécessairement envie de parler aux gens, alors, je reste chez moi.
Je vous invite à visiter mon site Internet personnel au : www.parousseau.com. Vous y trouverez une photo de la piste de Ruka à 10 h a.m sur le lien suivant : http://www.parousseau.com/francais/photos.php3?date=1040226519
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À bientôt! Pierre-Alexandre