Pour la deuxième semaine consécutive, nous nous retrouvons en Italie, à Madonna di Campiglio plus précisément. Lundi, deux jours après notre course à Sauze d'Oulx, nous avons voyagé pendant près de cinq heures sur des routes sinueuses enneigées dans les montages. En plus, nous étions à bord de bus européens où les bancs forment un angle parfait de 90 degrés. C'était vraiment "l'anti-confort total". Ce fut une journée longue, pénible et ennuyante. Mais le jeu en valait la chandelle.

Madonna di Campiglio est une énorme station de ski de renommée internationale. À chaque année, Madonna di Campiglio accueille les épreuves de descente et de slalom de la Coupe du monde de ski alpin. L'ambiance qui règne ici est tout simplement géniale et il s'agit, selon moi, du plus beau village alpin d'Europe. Disons que les villages que nous avons fréquentés en France ne sont pas très difficiles à battre. Ici, on dirait que les gens sont plus fiers et cela paraît lorsque l'on observe la beauté du site.

Nous sommes logés dans un superbe hôtel, nous mangeons comme des rois, les gens sons courtois. Bref, nous ne pourrions être mieux accueillis. Leur expérience de la Coupe du monde les aident beaucoup à l'organisation de l'épreuve de ski acrobatique.

La plupart du temps en Europe, ce (parlant des épreuves de ski acrobatique) n'est pas aussi grandiose qu'en Amérique ou au Japon. Ça fait vraiment plaisir de voir un pays européen imiter ce qu'on fait en Amérique ou au Japon.

À Tignes, en France, par exemple, on dirait qu'ils organisent une épreuve de la Coupe du monde uniquement pour montrer le neige aux Parisiens avant Noël, question de les attirer pendant la période des Fêtes.

Après une journée de repos mardi, nous avons repris l'entraînement mercredi. Ce matin, au pied de l'hôtel, nous avons confectionné un saut-maison avec une pelle. Ce n'est pas un saut identique à celui que l'on retrouve en compétition, mais c'est l'un des plus beaux sauts que nous avons jamais fabriqués. En début de saison, en raison du manque de neige un peu partout sur le circuit, il nous arrive relativement souvent de fabriquer nous-mêmes des sauts afin de garder la main. Ça me permet également de rester en forme puisque, après chaque saut, je remonte le bout de la piste à pied.

Présentement, ici à Madonna di Campiglio, la piste de bosses sur laquelle nous courrons samedi n'est pas encore prête, elle le sera seulement jeudi.

Compétition en soirée

La demi-finale aura lieu en après-midi et la finale aura lieu le soir sous les projecteurs. De mémoire, ce sera la première fois qu'une épreuve de Coupe du monde de ski acrobatique sera disputée après le coucher du soleil. Je trouve l'idée intéressante puisque cela permettra aux gens qui auront skié dans la journée de venir nous voir. Je crois que je serai avantagé pour la compétition de la fin de semaine puisque je suis plus performant à cette période de la journée.

Personnellement, j'ai déjà participé à une compétition en soirée. C'était en Coupe d'Europe à l'aube des Championnats du monde junior en 1997. J'avais adoré l'expérience. Pour ce qui est de la visibilité, il n'y a aucune différence avec une compétition qui a lieu en plein jour. Oui, le ciel est noir, mais la lumière émise par les réflecteurs est suffisante pour que nous n'ayons rien à changer à notre préparation. Ça pourrait toutefois devenir un problème si les températures sont très chaudes en journée. Quand le soleil se couchera, la mercure chutera et la piste pourrait devenir très glacée.

Entraînement

Notre entraînement le plus intense aura lieu jeudi. Nous pourrons aller en piste entre 14:00 et 16:30 et entre 18:00 et 19:00. Je vais participer aux deux sessions d'entraînement, car je dois pratiquer mes sauts et ma technique autour des sauts, là où les juges enlèvent beaucoup de points. Nous ne connaissons pas la piste, car elle n'est pas encore prête. L'entraînement de jeudi nous servira à l'apprivoiser.

Contrairement à ce que certains pourraient croire, il n'y a personne qui nous attend dans le bas de la piste pour nous remonter en motoneige; nous empruntons les mêmes remontées mécaniques que les autres skieurs. Et heureusement pour nous, chaque descente prend environ six minutes à Madonna di Campiglio, contrairement à une vingtaine de minutes la semaine dernière à Sauze d'Oulx. Cela nous permettra de descendre dans la piste des bosses beaucoup plus souvent que la semaine dernière.

Vendredi, l'entraînement devrait être beaucoup plus léger, question de rester frais et dispo pour la course qui aura lieu samedi.

Mes sauts m'ont fait mal

Après une cinquième position lors de la première course de la saison, j'ai pris le 17e rang à Sauze d'Oulx. Après la course, je croyais avoir effectué de bons sauts. Mais j'ai regardé ma course sur vidéo et je me dois de rectifier le tir. J'ai effectué la deuxième descente la plus rapide et je me suis classé deuxième pour la technique. C'est donc dire que j'ai perdu presque tous mes points sur les sauts (je me suis classé 30e dans cette facette).

La piste était tellement facile que personne n'a fait d'erreur technique. Si j'avais réussi de bons sauts, probablement que j'aurais obtenu un bien meilleur résultat. D'ordinaire, les meilleurs bosseurs ressortent sur les circuits difficiles.

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À bientôt! Pierre-Alexandre