La boss des bosses est de retour
Ski vendredi, 12 déc. 2008. 20:02 vendredi, 13 déc. 2024. 23:36
Seriez-vous prêts à réapprendre à marcher à l'âge de 24 ans? Réapprendre de A à Z comment mettre un pied devant l'autre? C'est exactement ce qu'a fait la médaillée d'or olympique, Jennifer Heil. Le 18 décembre, elle effectuera un retour à la compétition après une année d'absence.
Jennifer Heil, c'est probablement la meilleure skieuse acrobatique (bosses) de l'histoire. Elle n'a que 24 ans et déjà elle compte quatre globes de cristal à son actif et une médaille d'or olympique. Il ne lui manque qu'un titre de championne du monde en simple, ce qui ne devrait pas tarder.
Je la rejoins en France où elle en est à ses derniers préparatifs pour son retour. Au bout du fil, elle est fébrile. « Je suis présentement dans la meilleure forme de ma carrière », me lance-t-elle. Je lui dis que ce n'est pas trop une bonne nouvelle pour ses adversaires. Elle éclate de rire.
Avant de s'arrêter, Jennifer éprouvait des problèmes au niveau de sa hanche droite. Un déséquilibre a été diagnostiqué et Jennifer a décidé de prendre le temps de bien corriger la situation. Elle a dû travailler des milliers d'heures afin de réapprendre à marcher correctement. Chacun de ses mouvements était scruté à la loupe. En mai dernier, elle retournait sur les pentes, sans les bosses. Tout se passait bien et c'est en septembre en Argentine qu'elle affrontait les pistes de bosses à pleine vitesse.
« Le travail de réadaptation a été très long, mais aujourd'hui je suis très heureuse des efforts que j'ai mis », de dire Heil. Son ami de cœur et entraîneur, Dominick Gauthier, acquiesce. « Rares sont les athlètes qui sont capables de faire ce que Jennifer a accompli. Ça prend beaucoup de patience et de sacrifices. Aujourd'hui, on pousse beaucoup trop nos athlètes à revenir rapidement après une blessure. »
Une athlète complète et équilibrée
Durant son absence de la compétition, Jennifer a mis les bouchées doubles sur sa réadaptation mais également sur ses études. Le moment était bien choisi pour enfiler une 2e année en sciences commerciales à l'Université de McGill. « Ça m'a fait un bien énorme d'être dans un environnement scolaire. Je pouvais y pratiquer le seul sport qu'on me permettait de faire : le water polo en chambre à air », lance-t-elle en riant. « Nous avons gagné le championnat de McGill! »
Pendant sa « convalescence », Jennifer a également passé 10 jours en Afrique, plus précisément au Burkina Faso, avec le programme PLAN CANADA. Le but de l'exercice : rencontrer des jeunes filles et des femmes pour échanger sur la réalité des femmes dans le monde.
« Ça change les perspectives que tu as. Même s'ils sont dans le besoin, les gens partageaient tout avec nous », explique-t-elle. « Ces jeunes femmes me parlaient de leur rêve de devenir médecin, avocat, infirmière. C'était très touchant compte tenu que très peu de femmes ont accès à l'éducation à cet endroit. »
Une nouvelle Jennifer Heil
Il ne faudrait pas se surprendre de voir Jennifer remonter sur le podium rapidement. Après les Jeux de 2002 , elle s'était accordée une année sabbatique. De retour en 2004, elle a connu une de ses meilleures saisons avec neuf podiums dont quatre victoires.
« Je crois que ça va me prendre quelques courses pour reprendre le rythme », soutient-elle. Autre son de cloche toutefois chez Dominick Gauthier. « Je ne serais pas surpris de la voir sur le podium dès la première épreuve. Jennifer a progressé davantage que si elle avait compétitionné l'an dernier. Elle m'a beaucoup impressionné à l'entraînement. », ajoute-t-il.
Et Vancouver
Durant notre entretien d'une trentaine de minutes, il n'est pas question des Jeux de Vancouver en 2010. Elle sait que tous les yeux seront tournés vers elle. « On m'en parle depuis que j'ai gagné ma médaille d'or à Turin en 2006. » Disciplinée, Jennifer Heil a un plan bien précis et jusqu'à présent toutes les étapes ont été franchies avec succès.
Si vous vous trouvez dans les Laurentides le 24 janvier, Jennifer Heil sera du départ de la Coupe du Monde présentée au Mont-Gabriel. Une chance unique de rencontrer une athlète de premier plan et une personnalité attachante!
Bloc-notes
- Voilà maintenant quelques années qu'elle s'est établie au Québec et sa maitrise de la langue française a de quoi faire rougir plusieurs athlètes qui se retrouvent à Montréal depuis des années.
- Stéphanie St-Pierre effectuera est elle aussi en voie d'effectuer un retour à la compétition. Elle revient après avoir raté pratiquement une saison complète en raison d'une blessure au genou gauche. Il sera intéressant de voir si elle pourra retrouver ses repères, elle qui est déjà montée sur le podium à huit reprises au cours de sa carrière.
Jennifer Heil, c'est probablement la meilleure skieuse acrobatique (bosses) de l'histoire. Elle n'a que 24 ans et déjà elle compte quatre globes de cristal à son actif et une médaille d'or olympique. Il ne lui manque qu'un titre de championne du monde en simple, ce qui ne devrait pas tarder.
Je la rejoins en France où elle en est à ses derniers préparatifs pour son retour. Au bout du fil, elle est fébrile. « Je suis présentement dans la meilleure forme de ma carrière », me lance-t-elle. Je lui dis que ce n'est pas trop une bonne nouvelle pour ses adversaires. Elle éclate de rire.
Avant de s'arrêter, Jennifer éprouvait des problèmes au niveau de sa hanche droite. Un déséquilibre a été diagnostiqué et Jennifer a décidé de prendre le temps de bien corriger la situation. Elle a dû travailler des milliers d'heures afin de réapprendre à marcher correctement. Chacun de ses mouvements était scruté à la loupe. En mai dernier, elle retournait sur les pentes, sans les bosses. Tout se passait bien et c'est en septembre en Argentine qu'elle affrontait les pistes de bosses à pleine vitesse.
« Le travail de réadaptation a été très long, mais aujourd'hui je suis très heureuse des efforts que j'ai mis », de dire Heil. Son ami de cœur et entraîneur, Dominick Gauthier, acquiesce. « Rares sont les athlètes qui sont capables de faire ce que Jennifer a accompli. Ça prend beaucoup de patience et de sacrifices. Aujourd'hui, on pousse beaucoup trop nos athlètes à revenir rapidement après une blessure. »
Une athlète complète et équilibrée
Durant son absence de la compétition, Jennifer a mis les bouchées doubles sur sa réadaptation mais également sur ses études. Le moment était bien choisi pour enfiler une 2e année en sciences commerciales à l'Université de McGill. « Ça m'a fait un bien énorme d'être dans un environnement scolaire. Je pouvais y pratiquer le seul sport qu'on me permettait de faire : le water polo en chambre à air », lance-t-elle en riant. « Nous avons gagné le championnat de McGill! »
Pendant sa « convalescence », Jennifer a également passé 10 jours en Afrique, plus précisément au Burkina Faso, avec le programme PLAN CANADA. Le but de l'exercice : rencontrer des jeunes filles et des femmes pour échanger sur la réalité des femmes dans le monde.
« Ça change les perspectives que tu as. Même s'ils sont dans le besoin, les gens partageaient tout avec nous », explique-t-elle. « Ces jeunes femmes me parlaient de leur rêve de devenir médecin, avocat, infirmière. C'était très touchant compte tenu que très peu de femmes ont accès à l'éducation à cet endroit. »
Une nouvelle Jennifer Heil
Il ne faudrait pas se surprendre de voir Jennifer remonter sur le podium rapidement. Après les Jeux de 2002 , elle s'était accordée une année sabbatique. De retour en 2004, elle a connu une de ses meilleures saisons avec neuf podiums dont quatre victoires.
« Je crois que ça va me prendre quelques courses pour reprendre le rythme », soutient-elle. Autre son de cloche toutefois chez Dominick Gauthier. « Je ne serais pas surpris de la voir sur le podium dès la première épreuve. Jennifer a progressé davantage que si elle avait compétitionné l'an dernier. Elle m'a beaucoup impressionné à l'entraînement. », ajoute-t-il.
Et Vancouver
Durant notre entretien d'une trentaine de minutes, il n'est pas question des Jeux de Vancouver en 2010. Elle sait que tous les yeux seront tournés vers elle. « On m'en parle depuis que j'ai gagné ma médaille d'or à Turin en 2006. » Disciplinée, Jennifer Heil a un plan bien précis et jusqu'à présent toutes les étapes ont été franchies avec succès.
Si vous vous trouvez dans les Laurentides le 24 janvier, Jennifer Heil sera du départ de la Coupe du Monde présentée au Mont-Gabriel. Une chance unique de rencontrer une athlète de premier plan et une personnalité attachante!
Bloc-notes
- Voilà maintenant quelques années qu'elle s'est établie au Québec et sa maitrise de la langue française a de quoi faire rougir plusieurs athlètes qui se retrouvent à Montréal depuis des années.
- Stéphanie St-Pierre effectuera est elle aussi en voie d'effectuer un retour à la compétition. Elle revient après avoir raté pratiquement une saison complète en raison d'une blessure au genou gauche. Il sera intéressant de voir si elle pourra retrouver ses repères, elle qui est déjà montée sur le podium à huit reprises au cours de sa carrière.