La force d'y croire
Ski mardi, 27 mars 2007. 16:40 dimanche, 15 déc. 2024. 15:50
Malgré le titre mondial gagné à Madonna di Campiglio, le 9 mars dernier, je ne peux pas dire que ma saison 2006-07 sur le circuit de la coupe du Monde de ski acrobatique a dépassé mes espérances. Faut dire que j'étais très confiant.
Dès octobre, lors de mon camp d'entraînement, je savais que j'avais atteint un niveau jamais égalé auparavant. Je peux vous jurer que ma progression n'est pas terminée parce que j'ai adopté une nouvelle position de corps, qui m'a permis cette année de gagner plusieurs points au niveau technique. Les résultats ont toutefois été lents à se concrétiser parce que les juges n'ont pas suivi. J'ai donc dû travailler fort pour refaire ma réputation.
Les choses ont changé lorsque les juges ont accepté le style et la forme de mes sauts. La constance de mes atterrissages a beaucoup aidé aussi. D'ailleurs, à quatre reprises, je suis passé près de la victoire. Dès lors, je savais que ce n'était qu'une question de temps.
J'ai traversé plusieurs épreuves dans ma vie et je me suis toujours relevé. Mon degré de confiance et mes performances sont toujours en hausse lorsque l'enjeu est à son paroxysme. Je peux comprendre le scepticisme de certains à mon égard parce qu'ils se fient uniquement aux résultats.
Ces mêmes personnes ignoraient ma capacité d'offrir des performances hors du commun comme je l'ai si souvent fait dans ma vie. Il est faux de croire que je n'ai jamais rien réalisé en ski acrobatique. Ceux qui sont près du circuit ont toujours continué de croire en moi.
Trois fois dans ma vie, j'ai surmonté de grandes épreuves dont, notamment, lorsque j'ai subi une fracture au cou et lors de mon arrivée avec l'équipe de développement. J'ai réussi à m'en sortir en croyant en mes capacités et en m'accrochant. Dans le fond, cette année a été le dénouement de toutes mes embûches. C'est fantastique.
Mon championnat du monde couronne très bien cette renaissance. Je suis très fier de me retrouver parmi les grands skieurs qui ont déjà remporté ce titre. J'avoue que j'étais tellement concentré sur ma descente que j'en ai oublié les retombées de mon championnat, mais lorsque je rencontre des gens et qu'ils m'en parlent, je deviens émotif.
Je sais que la perception des gens à mon sujet a changé depuis que j'ai gagné le championnat du monde. Je n'ai toutefois pas encore eu la chance de rencontrer beaucoup de monde parce que j'étais surtout à l'extérieur du Québec. Mais cet exploit est normal pour ceux qui m'ont vu réaliser de grandes choses par le passé. Ils savaient que j'étais un compétiteur hors pair et difficile à décourager. Si j'ai pu revenir à la compétition à la suite d'une fracture au cou, ils savaient que ce n'étaient pas plusieurs contre-performances qui allaient me décourager.
Je fais du sport pour les bonnes raisons. Certains ne le font pas pour des bonnes raisons parce qu'ils ne cherchent qu'à se prouver aux yeux des autres. Personnellement, je le fais pour moi, pour mon cheminement et pour gravir la route qui mène jusqu'en haut. J'accorde beaucoup d'importance à la façon avec laquelle je me développe pour devenir le meilleur. Bien sûr, les résultats sont importants, mais après avoir été capable de surmonter de très gros obstacles et de grandir en tant que personne, je suis très satisfait. J'aurais préféré avoir un parcours plus facile mais la vie a fait les choses différemment. La façon avec laquelle j'ai surmonté les épreuves va me suivre toute ma vie.
La prochaine étape sera de partager et d'inspirer les gens à se surpasser. Vous savez, Pierre-Alexandre Rousseau, ce n'est pas qu'un nom ou un numéro. C'est aussi une route parcourue en dépit des échecs. J'ai été capable de me relever et d'apprendre de ces échecs. Après ma carrière sur les pentes, j'aimerais donner des conférences pour partager mon vécu et aider les autres.
L'an prochain
Il y a deux choses que je n'ai pas réalisées en ski acrobatique et je veux me mettre à la tâche. C'est-à-dire gagner un globe de cristal et réaliser une performance comme celle que j'ai faite au début du mois aux Jeux olympiques.
J'aimerais aussi amener mon sport à un niveau jamais égalé auparavant. Je pense que c'est très réaliste parce que je ne cesse de m'améliorer. C'est mon prochain but.
J'en ai déjà discuté avec mon entraîneur et l'important est de poursuivre la progression de cette année parce qu'il me reste à augmenter mon niveau de difficulté dans les sauts et à parfaire ma technique.
Sur ce, bon été à tous.
*propos recueillis par RDS.ca
Dès octobre, lors de mon camp d'entraînement, je savais que j'avais atteint un niveau jamais égalé auparavant. Je peux vous jurer que ma progression n'est pas terminée parce que j'ai adopté une nouvelle position de corps, qui m'a permis cette année de gagner plusieurs points au niveau technique. Les résultats ont toutefois été lents à se concrétiser parce que les juges n'ont pas suivi. J'ai donc dû travailler fort pour refaire ma réputation.
Les choses ont changé lorsque les juges ont accepté le style et la forme de mes sauts. La constance de mes atterrissages a beaucoup aidé aussi. D'ailleurs, à quatre reprises, je suis passé près de la victoire. Dès lors, je savais que ce n'était qu'une question de temps.
J'ai traversé plusieurs épreuves dans ma vie et je me suis toujours relevé. Mon degré de confiance et mes performances sont toujours en hausse lorsque l'enjeu est à son paroxysme. Je peux comprendre le scepticisme de certains à mon égard parce qu'ils se fient uniquement aux résultats.
Ces mêmes personnes ignoraient ma capacité d'offrir des performances hors du commun comme je l'ai si souvent fait dans ma vie. Il est faux de croire que je n'ai jamais rien réalisé en ski acrobatique. Ceux qui sont près du circuit ont toujours continué de croire en moi.
Trois fois dans ma vie, j'ai surmonté de grandes épreuves dont, notamment, lorsque j'ai subi une fracture au cou et lors de mon arrivée avec l'équipe de développement. J'ai réussi à m'en sortir en croyant en mes capacités et en m'accrochant. Dans le fond, cette année a été le dénouement de toutes mes embûches. C'est fantastique.
Mon championnat du monde couronne très bien cette renaissance. Je suis très fier de me retrouver parmi les grands skieurs qui ont déjà remporté ce titre. J'avoue que j'étais tellement concentré sur ma descente que j'en ai oublié les retombées de mon championnat, mais lorsque je rencontre des gens et qu'ils m'en parlent, je deviens émotif.
Je sais que la perception des gens à mon sujet a changé depuis que j'ai gagné le championnat du monde. Je n'ai toutefois pas encore eu la chance de rencontrer beaucoup de monde parce que j'étais surtout à l'extérieur du Québec. Mais cet exploit est normal pour ceux qui m'ont vu réaliser de grandes choses par le passé. Ils savaient que j'étais un compétiteur hors pair et difficile à décourager. Si j'ai pu revenir à la compétition à la suite d'une fracture au cou, ils savaient que ce n'étaient pas plusieurs contre-performances qui allaient me décourager.
Je fais du sport pour les bonnes raisons. Certains ne le font pas pour des bonnes raisons parce qu'ils ne cherchent qu'à se prouver aux yeux des autres. Personnellement, je le fais pour moi, pour mon cheminement et pour gravir la route qui mène jusqu'en haut. J'accorde beaucoup d'importance à la façon avec laquelle je me développe pour devenir le meilleur. Bien sûr, les résultats sont importants, mais après avoir été capable de surmonter de très gros obstacles et de grandir en tant que personne, je suis très satisfait. J'aurais préféré avoir un parcours plus facile mais la vie a fait les choses différemment. La façon avec laquelle j'ai surmonté les épreuves va me suivre toute ma vie.
La prochaine étape sera de partager et d'inspirer les gens à se surpasser. Vous savez, Pierre-Alexandre Rousseau, ce n'est pas qu'un nom ou un numéro. C'est aussi une route parcourue en dépit des échecs. J'ai été capable de me relever et d'apprendre de ces échecs. Après ma carrière sur les pentes, j'aimerais donner des conférences pour partager mon vécu et aider les autres.
L'an prochain
Il y a deux choses que je n'ai pas réalisées en ski acrobatique et je veux me mettre à la tâche. C'est-à-dire gagner un globe de cristal et réaliser une performance comme celle que j'ai faite au début du mois aux Jeux olympiques.
J'aimerais aussi amener mon sport à un niveau jamais égalé auparavant. Je pense que c'est très réaliste parce que je ne cesse de m'améliorer. C'est mon prochain but.
J'en ai déjà discuté avec mon entraîneur et l'important est de poursuivre la progression de cette année parce qu'il me reste à augmenter mon niveau de difficulté dans les sauts et à parfaire ma technique.
Sur ce, bon été à tous.
*propos recueillis par RDS.ca