Pas de podium, mais beaucoup de fierté
Ski mardi, 11 mars 2008. 17:38 jeudi, 12 déc. 2024. 07:34
Ma situation n'a pas beaucoup changé depuis la dernière fois que je vous ai donné de mes nouvelles, il y a environ un mois. Après des arrêts en République tchèque et en Suède, je suis toujours aussi satisfait de la façon dont je skie, même si on pourrait croire le contraire en regardant mes résultats.
À Marianske Lazne, au début du mois de mars, j'ai perdu un duel que je méritais de gagner, selon plusieurs. J'ai livré toute une bataille et c'était difficile de trancher en faveur de l'un ou l'autre des compétiteurs, sauf que mon adversaire était Nate Roberts, champion du monde en 2005 et médaillé de bronze l'an dernier. C'est un gros nom dans notre sport. On a fait deux descentes presque similaires et les juges ont décidé de lui donner l'avantage.
La semaine suivante, à Äre, j'ai obtenu une troisième place qui m'a satisfait au plus haut point en qualifications, mais j'ai raté mon coup en finale. Je me suis par contre bien repris le lendemain en duel, me qualifiant encore troisième avant de remporter une bataille contre un favori local. J'ai ensuite affronté Dale Begg-Smith, le meneur au classement de la Coupe du monde. Je ne m'en suis pas laissé imposer, j'ai donné tout un spectacle, mais il a simplement été plus fort que moi.
Je suis donc très satisfait de mes performances. La plupart du temps, c'est moi qui gagne les virages (turns), qui est finalement la partie la plus importante d'une descente. Mes sauts s'améliorent et côté vitesse, je fais toujours partie des plus rapides. Je persiste donc à dire que tout va pour le mieux, même si je ne suis pas en train de tout rafler sur mon passage.
Mon moral est très bon. La santé physique est bonne, le mental aussi. L'an passé, à la fin de l'hiver, j'avais le talon complètement bousillé, à un point tel que je n'avais même pas pu participer aux championnats canadiens. Cette année, je suis frais comme une rose, rien de négatif à signaler.
J'ai beaucoup de plaisir à pratiquer mon sport, même si je n'accumule pas les podiums ou les gros résultats. Je préfère ne pas m'étendre sur le sujet, mais vous savez, je pratique un sport jugé où il y a beaucoup de contradictions. Je n'ai pas vraiment de contrôle sur la façon dont les juges notent mes performances, mais en visionnant mes descentes sur vidéo, je suis fier de ce que je fais sur la piste, de la façon dont mon travail en entraînement se répercute en course. Je suis toujours prêt, je fais toujours ce que j'ai à faire et c'est ce qui est le plus important pour moi.
Pour la dernière épreuve de la saison, je tenterai de terminer l'année comme je l'avais commencée, c'est-à-dire avec une victoire ici, à Valmalenco en Italie.
Le temps pour un peu de tourisme
Comme je le mentionnais dans ma dernière chronique, les deux dernières étapes sur le circuit de la Coupe du monde m'ont permis de découvrir des endroits où nous n'avions jamais mis les pieds.
Le parcours de Marianske Lazne était un peu comment une pente-école. Une piste extrêmement facile, très courte, que j'ai descendue en 15 secondes. La pente n'était pas très à pic, ce qui rendait l'atterrissage du deuxième saut très physique puisqu'on revient au sol sur une surface très plate. Ce n'est pas des conditions que j'apprécie, parce que je suis plus vieux que tout le monde et à mon âge, on essaie de ménager ses genoux le plus possible!
En Suède, c'était super. Une vraie belle piste de bosses qui permet aux athlètes de démontrer tout leur potentiel.
Ici, je n'ai toujours pas vu la piste, mais je sais qu'elle n'est longue que d'environ 200 mètres, ce qui signifie qu'on devrait voir des descentes de 19 ou 20 secondes.
En dehors des pistes, j'ai aussi profité du dernier mois pour jouer un peu au touriste. Justement, aujourd'hui, mes coéquipiers de l'équipe canadienne et moi sommes allés à Bellagio, sur la pointe du lac Como. On s'y est rendu en prenant le bateau à partir de Varenna, une très belle excursion sous le chaud soleil de l'Italie.
En République tchèque, on a pris une journée pour visiter la merveilleuse ville de Prague.
Puis il y a eu Äre, qui est un peu comme le Mont-Tremblant de la Suède, le berceau du ski au pays. C'est vraiment LA place à être pour les mordus. Chaque jour, de gros avions atterrissent avec à leur bord des skieurs de partout sur la planète. C'est une très belle montagne où il y avait de l'ambiance comme ça ne se peut pas pour nos courses.
Coincé au sixième rang
Avec une course à faire à la saison, il est maintenant trop tard pour améliorer mon sort au classement général. J'occupe présentement le sixième rang et si le meilleur scénario se réalisait, je pourrais terminer cinquième. Dans le pire des cas, je descendrai au septième échelon.
Je ne suis pas du genre à perdre du temps à analyser tout ça avant mes courses et à prévoir toutes les possibilités. Je préfère regarder ça après coup, une fois que j'ai fait ce que j'avais à faire en piste.
Après l'Italie, je reviens à la maison pour les championnats canadiens au Mont-Gabriel. C'est vraiment super qu'on revienne au Québec pour disputer la dernière course de l'année. Il ne reste plus qu'à espérer qu'il fasse beau, que les conditions soient belles et que plusieurs personnes viennent nous encourager. On essayera de faire vivre des sensations fortes à des gens qui suivent peut-être notre carrière de loin et qui auront l'occasion de nous voir de près.
À la prochaine!
*Propos recueillis par Nicolas Landry
À Marianske Lazne, au début du mois de mars, j'ai perdu un duel que je méritais de gagner, selon plusieurs. J'ai livré toute une bataille et c'était difficile de trancher en faveur de l'un ou l'autre des compétiteurs, sauf que mon adversaire était Nate Roberts, champion du monde en 2005 et médaillé de bronze l'an dernier. C'est un gros nom dans notre sport. On a fait deux descentes presque similaires et les juges ont décidé de lui donner l'avantage.
La semaine suivante, à Äre, j'ai obtenu une troisième place qui m'a satisfait au plus haut point en qualifications, mais j'ai raté mon coup en finale. Je me suis par contre bien repris le lendemain en duel, me qualifiant encore troisième avant de remporter une bataille contre un favori local. J'ai ensuite affronté Dale Begg-Smith, le meneur au classement de la Coupe du monde. Je ne m'en suis pas laissé imposer, j'ai donné tout un spectacle, mais il a simplement été plus fort que moi.
Je suis donc très satisfait de mes performances. La plupart du temps, c'est moi qui gagne les virages (turns), qui est finalement la partie la plus importante d'une descente. Mes sauts s'améliorent et côté vitesse, je fais toujours partie des plus rapides. Je persiste donc à dire que tout va pour le mieux, même si je ne suis pas en train de tout rafler sur mon passage.
Mon moral est très bon. La santé physique est bonne, le mental aussi. L'an passé, à la fin de l'hiver, j'avais le talon complètement bousillé, à un point tel que je n'avais même pas pu participer aux championnats canadiens. Cette année, je suis frais comme une rose, rien de négatif à signaler.
J'ai beaucoup de plaisir à pratiquer mon sport, même si je n'accumule pas les podiums ou les gros résultats. Je préfère ne pas m'étendre sur le sujet, mais vous savez, je pratique un sport jugé où il y a beaucoup de contradictions. Je n'ai pas vraiment de contrôle sur la façon dont les juges notent mes performances, mais en visionnant mes descentes sur vidéo, je suis fier de ce que je fais sur la piste, de la façon dont mon travail en entraînement se répercute en course. Je suis toujours prêt, je fais toujours ce que j'ai à faire et c'est ce qui est le plus important pour moi.
Pour la dernière épreuve de la saison, je tenterai de terminer l'année comme je l'avais commencée, c'est-à-dire avec une victoire ici, à Valmalenco en Italie.
Le temps pour un peu de tourisme
Comme je le mentionnais dans ma dernière chronique, les deux dernières étapes sur le circuit de la Coupe du monde m'ont permis de découvrir des endroits où nous n'avions jamais mis les pieds.
Le parcours de Marianske Lazne était un peu comment une pente-école. Une piste extrêmement facile, très courte, que j'ai descendue en 15 secondes. La pente n'était pas très à pic, ce qui rendait l'atterrissage du deuxième saut très physique puisqu'on revient au sol sur une surface très plate. Ce n'est pas des conditions que j'apprécie, parce que je suis plus vieux que tout le monde et à mon âge, on essaie de ménager ses genoux le plus possible!
En Suède, c'était super. Une vraie belle piste de bosses qui permet aux athlètes de démontrer tout leur potentiel.
Ici, je n'ai toujours pas vu la piste, mais je sais qu'elle n'est longue que d'environ 200 mètres, ce qui signifie qu'on devrait voir des descentes de 19 ou 20 secondes.
En dehors des pistes, j'ai aussi profité du dernier mois pour jouer un peu au touriste. Justement, aujourd'hui, mes coéquipiers de l'équipe canadienne et moi sommes allés à Bellagio, sur la pointe du lac Como. On s'y est rendu en prenant le bateau à partir de Varenna, une très belle excursion sous le chaud soleil de l'Italie.
En République tchèque, on a pris une journée pour visiter la merveilleuse ville de Prague.
Puis il y a eu Äre, qui est un peu comme le Mont-Tremblant de la Suède, le berceau du ski au pays. C'est vraiment LA place à être pour les mordus. Chaque jour, de gros avions atterrissent avec à leur bord des skieurs de partout sur la planète. C'est une très belle montagne où il y avait de l'ambiance comme ça ne se peut pas pour nos courses.
Coincé au sixième rang
Avec une course à faire à la saison, il est maintenant trop tard pour améliorer mon sort au classement général. J'occupe présentement le sixième rang et si le meilleur scénario se réalisait, je pourrais terminer cinquième. Dans le pire des cas, je descendrai au septième échelon.
Je ne suis pas du genre à perdre du temps à analyser tout ça avant mes courses et à prévoir toutes les possibilités. Je préfère regarder ça après coup, une fois que j'ai fait ce que j'avais à faire en piste.
Après l'Italie, je reviens à la maison pour les championnats canadiens au Mont-Gabriel. C'est vraiment super qu'on revienne au Québec pour disputer la dernière course de l'année. Il ne reste plus qu'à espérer qu'il fasse beau, que les conditions soient belles et que plusieurs personnes viennent nous encourager. On essayera de faire vivre des sensations fortes à des gens qui suivent peut-être notre carrière de loin et qui auront l'occasion de nous voir de près.
À la prochaine!
*Propos recueillis par Nicolas Landry