J'ai réussi à m'imposer à Tignes, en France, lors de la première épreuve de la Coupe du monde en utilisant ma technique super-stable dans le haut du corps, qui me permet d'aller très vite. C'était un premier triomphe en Coupe du monde depuis 2003. Commencer la saison en force n'a fait que solidifier ma confiance.

Je déborde de confiance car je sais que plus la saison va avancer et mieux je vais skier. Mais ne vous en faites pas, malgré mon enthousiasme, j'ai les deux pieds sur la terre ou sur la neige ...

Généralement, une première épreuve est difficile pour moi compte tenu du fait qu'il y a plusieurs mois que je n'avais pas fait de compétition et que je n'avais pas été jugé. La première Coupe du monde est l'équivalent d'une compétition baromètre mais habituellement, les skieurs qui font bien poursuivent dans la même voie durant la saison.

Je dégage une assurance nouvelle sur les pistes et je pense que ça se sent. Je démontre que je sais où je vais et quand j'arrive en bas de la piste, les amateurs doivent s'en rendre compte. Dans le fond, ce n'est qu'une question de technique, que je maîtrise très bien d'ailleurs.

À Tignes, je devais m'assurer que mes sauts et mes atterrissages soient le plus parfait possible. On peut perdre beaucoup de points sur ces deux aspects mais d'un autre côté, si tu le réussis très bien, tu prouves aux juges que tu es en plein contrôle et ça paye.

L'épreuve de Tignes n'était pas nécessairement difficile à descendre car les conditions étaient faciles. À premières vues, j'étais pessimiste car habituellement, j'arrive à me démarquer que dans les pistes difficiles mais cette fois, je suis parvenu à m'imposer techniquement. C'est vraiment encourageant parce que les prochaines pistes seront nettement plus difficiles.

Mon meilleur départ

Il s'agit de très loin de ma meilleure performance dans un début de saison. Je dirais même qu'il s'agit de l'une de mes plus belles performances à vie. C'était la première fois que je remportais la demi et la finale, mis à part les championnats du monde l'an dernier.

C'est tout un feeling de gagner parce qu'il y a tellement de pression. Moi, je carbure à l'adrénaline. Je gagne ma vie à faire des compétitions et je veux toujours offrir la meilleure performance possible quand ça compte. Le côté de la préparation mentale est quelque chose que j'aime. J'adore être en plein contrôle de mes capacités et de gérer mon stress.

Gagner la demi-finale et offrir une superbe performance en finale sont pour moi des réussites au niveau de ma préparation mentale. Être inébranlable, est un état d'esprit qui fait la différence dans les gros événements. Quand la pression est à son paroxysme, tu sais que tu es inébranlable.

La confiance en soi est importante car ce n'est pas toujours facile. L'an dernier, par exemple, il a fallu s'ajuster aux juges. Parfois, je faisais des bonnes performances et on me classait 12e, comme c'est arrivé à Deer Valley. Mais, plus la saison avançait et plus je récoltais de points.

Rien à prouver

Avant le début de la saison, je n'avais pas le sentiment que je devais prouver aux observateurs que mon championnat du monde, récolté l'an dernier, était un coup de chance. J'ai simplement géré cette première épreuve de la Coupe du monde comme une compétition importante cette année.

Je n'ai pas l'intention de m'éparpiller l'esprit en voulant prouver des choses. L'important pour moi était simplement de bien skier en fonction des difficultés de la piste. Si je me mets à penser à des choses comme celles-là, ce sera le début de la fin.

Les Fêtes en famille

La prochaine épreuve aura lieu en janvier à Lake Placid, dans l'état de New York. Je vais profiter des prochains jours pour passer Noël en famille. On fera aussi du ski au Mont Ste-Anne. Je vais faire la fête avec mes amis également.

Même si je vais éviter de prendre l'autoroute 20 le plus possible, je vais aller visiter mon frère à Montréal.

Je traverse une très belle période. Je suis heureux de ce que je fais dans la vie et je veux rester dans ce même état d'esprit.

Joyeuses Fêtes à tous.

*propos recueillis par Robert Latendresse