Le CF Montréal a eu des sentiments partagés samedi après-midi au Stade Saputo.

 

L’euphorie d’un but égalisateur dans les dernières secondes a rapidement laissé place à l’amertume des points échappés dans un match qu’il a dominé.

 

C’est à Orlando que les hommes de Wilfried Nancy tenteront de récolter une 12e victoire cette saison. Avec cinq matchs à jouer, ils détiennent présentement la dernière place donnant accès aux séries dans une Association de l’Est où seulement 6 points séparent la 3e de la 9e place.

 

Qui ne tente rien n’a rien

 

Le CF Montréal a le fond de jeu le plus intéressant depuis son arrivée en MLS. Le match de samedi a toutefois démontré que contrôler la rencontre n’est pas suffisant pour empocher 3 points.

 

En tiers offensif, le XI montréalais doit être moins préoccupé par les beaux enchaînements et d’avantage obsédé par le but. Les premières mèneront parfois au second, mais ce n’est pas un passage obligé.

 

Plus tôt cette saison, lorsque son équipe tergiversait en défense, Nancy a dû lui rappeler que l’objectif était toujours de jouer vers l’avant lorsque possible. Un objectif que la défense perdait parfois de vue en s’hypnotisant elle-même avec le ballon.

 

L’attaque a vécu la même chose face à Philadelphie.

 

À moins d’être en avance 3-0, la possession n’est pas un objectif en soi. Elle doit plutôt servir un but ultime, marquer. Entre une passe de plus et une bonne opportunité de frapper, il ne doit y avoir aucune hésitation avant de choisir la seconde option.

 

Surtout en l’absence de Romell Quioto.

 

Défi lancé

 

En ce sens, le coach a lancé un défi à un son recordman.

 

Grâce à sa passe décisive (14e) sur le but de Matko Miljevic samedi, Djordje Mihailovic a dépassé la marque de 13 établie par Nacho Piatti en 2018.

 

En marge de l’entraînement lundi, son coach en a profité pour le féliciter et lui offrir une mission supplémentaire. Celle d’ajouter à ses 4 buts marqués cette saison d’ici la fin de la campagne.

 

Si Mihailovic devient lui-même une menace, en plus servir les attaquants, il deviendra un cauchemar monumental pour les défenses adverses.

 

D’entrée de jeu

 

Contre l’Union, les Montréalais ont joué sans véritable attaquant de pointe. L’utilisation de la profondeur en a souffert.

 

Il ne serait pas surprenant de voir le nom de Sunusi Ibrahim sur le XI partant à Orlando mercredi et/ou Toronto samedi.

 

À peine âgé de 19 ans, le Nigérian est encore sur une importante courbe d’apprentissage. La prochaine étape de celle-ci? Être aussi influant lorsqu’il est titulaire que lorsqu’il entre en cours de match. Jusqu’à maintenant, ses trois buts ont été marqué à titre de remplaçant.

 

Avec sa vitesse, il a tout pour exploiter la profondeur et du même-coup libérer de de l’espace entre les lignes pour les Torres, Mihailovic et cie.. Sa détermination pour attaquer les centres dans la surface est également un énorme atout.

 

Si Ibrahim passe un pallier come titulaire, c’est toute l’équipe qui fera de même. Pour le moment Quioto est le seul attaquant de pointe en qui Nancy peut véritablement avoir confiance dès le départ.

 

Reste à voir si Ibrahim peut changer cette donne.

 

La dernière, dernière chance

 

« Ça fait plusieurs fois qu’on en parle, j’ai l’impression qu’il n’y a que lui dans l’équipe. Je vais en parler une dernière fois et après s’il vous plaît, j’espère avancer. »

 

Je comprends parfaitement Wilfried Nancy d’arriver au bout de sa patience. Depuis deux semaines, il doit constamment répondre à des questions sur une joueur qui n’a disputé que 59 minutes au total cette saison. Ceci-dit, je comprends tout autant la curiosité des médias (moi le premier) pour le cas Ballou Tabla.

 

Après tout, c’est un joueur formé à Montréal qui a été transféré pour un million d’Euros au FC Barcelone. Une star en devenir, qui ne devient pas encore. Il est normal qu’on se questionne lorsqu’on choisit de ne pas l’habiller, même si une place sur le banc est laissée vacante.

 

Les propos de Nancy et de son adjoint Laurent Ciman, ne laissent toutefois pas croire qu’ils ont jeté la serviette. Comme d’autres avant eux, ils disent avoir remis les cartes dans les mains du joueur.

 

Cette fois sera-t-elle la bonne? Souhaitons-le pour tout le monde puisqu’il est minuit moins une.

 

Ballou est à quelques mois de la fin de son contrat avec une option pour 2022 qui, je présume, égale ou excède les 276 000 $ qu’on lui verse présentement. Pour un joueur qui a pris part à 271 minutes de jeu en 2 ans, c’est beaucoup. Pour un joueur qui a pris part à 271 minutes de jeu en 2 ans et qui donne des mots de tête au staff, c’est astronomique.

 

En gros, j’y vois la dernière, dernière chance pour Ballou à Montréal.

 

Classement Est