Très attendus, les champions du monde en titre on fait leur entrée aujourd’hui dans le tournoi. Ils arrivaient avec beaucoup d’interrogations et repartent avec quelques doutes de plus. Sous une pluie diluvienne, les Italiens en ont eu plein les bras avec un Paraguay devant lequel ils n’arrivaient pas à s’imposer. Pire, ils tiraient de l’arrière 1–0 à la mi-temps. Sur un coup franc bien placé de Torres, Alcaraz a surpris à la fois la défensive et le gardien sur une reprise de la tête au-dessus de celle de Cannavaro. Mais ce n’était pas là la fin des ennuis pour les Azzurri. Leur gardien étoile, Gianluigi Buffon ne devait pas ressortir du vestiaire pour la deuxième mi-temps, ennuyé par un problème de sciatique.

Mais c’est parfois lorsqu’elle est dans les câbles que l’Italie réagit le mieux. Le mieux en l’occurrence, c’était au moins de revenir au score pour aller chercher la nulle, ce qu’a réussi De Rossi, profitant d’une mauvais sortie du gardien Villar. Une défaite contre le Paraguay aurait douché sérieusement les espoirs de l’Italie (déjà assez mouillée comme ça!) de terminer en tête de son groupe pour éviter une éventuelle confrontation avec les Pays-Bas en huitième de finale. L’absence de Pirlo s’est fait sentir au milieu de terrain. Le pourcentage de précision des passes des Transalpins aura été son plus bas en 40 ans…69.9%. Il aura fallu l’entrée de Camoranesi pour que les choses s’animent un peu côté Azzurri. La présence de Gattuso aurait pu être aussi bénéfique, mais avec un remplacement utiliser pour substituer son gardien, Lippi avait moins de latitude.

La blessure de Buffon inquiète. Il se veut rassurant en disant qu’il sera sur pied en deux jours. Il le faudrait . Marchetti est loin d’avoir son expérience et son assurance. Dans leur malheur les Italiens sont chanceux. Le prochain match sera contre la Nouvelle-Zélande où on pourrait bien laisser au repos Bouffon s’il le nécessite encore. Classée 78e au monde, 15 positions derrière le Canada, elle ne devrait pas représenter une menace sérieuse. Cependant, le Paraguay rencontrera les mêmes adversaires et il nous a démontré aujourd’hui qu’il avait du talent, même si sa précision de passes ne valait pas mieux que celle de l’Italie. Mettons ça sur le dos de la pluie. Mais advenant le cas d’une égalité au classement, ce sera la différence de buts qui sera le premier critère de départage. Obligation donc de marquer. Et de ne pas encaisser.

Le premier match de la journée nous a montré un cas typique où le score ne reflète pas l’allure de la partie. Les Pays-Bas, équipe attendue et parmi les favorites, affrontaient le Danemark qui effectue un retour dans les grands rendez-vous après avoir raté la Coupe du Monde et le dernier Euro. Et le Danemark a fait ses devoirs. Équipe au grand gabarit il mise, de façon prévisible, sur sa défense solide, très rapide à se replier. Les Pays-Bas, toujours à la recherche d’un premier titre de Coupe du Monde, ont eu de la difficulté à sortir du milieu de terrain en première mi-temps, de la difficulté à laisser respirer leur jeu, étouffé par le positionnement défensif du Danemark. Peu de tirs aux but dans ce premier 45 minutes, mais quelques étincelles du Danemark que les Pays-Bas devaient prendre au sérieux.

Le malheureux but contre son camp de Christian Poulsen dès la reprise a changé un peu la donne. Les Danois ne méritaient pas ça, mais les Pays-Bas l’ont accueilli avec grâce. Respirant un peu plus librement, les Néerlandais ont pu donner un peu plus de latitude à leur jeu, même si leur but par la suite ne fut pas le plus beau de ce Mondial. Je reste sous l’impression qu’on n’a pas encore vu les vrais Oranges et que le Danemark ne restera pas sur cette défaite.

Enfin, victoire du Japon sur le Cameroun, une victoire que plusieurs ont qualifié de surprise. J’ai parfois l’impression qu’on garde un souvenir très vivace des Lions indomptables de Roger Milla et que ce souvenir colore (de jaune, de vert et de rouge!) les attentes des amateurs sur le Cameroun. Arrivés avec une détermination de samouraïs, les Japonais ont fait ce qu’il fallait : laisser l’initiative au Cameroun et attendre l’occasion. Pas très spectaculaire, mais efficace. Les Lions ont plié l’échine, malgré un regain d’énergie dans les dernières minutes et quelques chances réelles ratées. Mais la joie du Japon à l’issue du match laissait voir où était l’essentiel : gagner trois points, peu importe le style et la manière.

Entrée du Brésil demain. Contre la Corée du Nord. Un match facile direz-vous. C’est justement là le piège. Il n’y a pas de matchs faciles en Coupe du Monde. Parlez-en à la France, l’Angleterre ou l’Italie…