Le Celta Vigo a foudroyé le FC Barcelone (4-1) mercredi pour le premier coup de tonnerre de la saison en Championnat d'Espagne, s'installant en tête à égalité avec le Real Madrid, victorieux à Bilbao sur un doublé de l'inarrêtable Karim Benzema (2-1).

Cette 5e journée a fait des étincelles : le Barça (5e, 12 pts), qui avait réussi jusque-là un sans-faute en Liga, a lourdement chuté en Galice sur des buts de Nolito (26e), Iago Aspas (30e, 56e) et John Guidetti (83e), entrecoupés d'une réduction du score signée Neymar (80e).

Cette déroute profite au Real (1er, 13 pts), vainqueur de l'Athletic grâce aux parades de son gardien Keylor Navas et aux cinquième et sixième buts de Benzema (19e, 70e) en cinq matchs officiels cette saison. Voilà le Français en tête du classement des buteurs de Liga (5 buts) à égalité avec Cristiano Ronaldo et Nolito!

À l'inverse, Séville n'en finit plus de sombrer : lanterne rouge, le double tenant de l'Europa League a chuté sur la pelouse du promu Las Palmas (2-0).

Quant au Celta (2e, 13 pts), il confirme son excellent début de saison avec cette première victoire depuis 2004 contre Barcelone dans son stade Balaidos. Villarreal, vainqueur à Malaga (1-0), complète le podium (3e, 13 pts).

Ex-entraîneur du Celta (2013-2014), Luis Enrique a vu son Barça sombrer à Vigo : intenable au pressing, rapide vers l'avant, le club galicien a étouffé le champion d'Espagne et d'Europe.

« Dans les un contre un, nous avons énormément souffert », a reconnu Luis Enrique.

Côté Celta, Nolito, passé par la réserve barcelonaise, a étincelé. Il a inscrit un but splendide, d'un ballon enroulé en lucarne que le gardien barcelonais Marc-André ter Stegen n'a pu qu'effleurer (26e).

Et l'attaquant international espagnol (28 ans) a ensuite délivré deux passes décisives pour permettre à Aspas de battre Ter Stegen en contre-attaque, sur un joli lob (30e) puis un tir ajusté (56e).

Benzema et Navas, héros du Real

Dans ce contexte, le manque de profondeur d'effectif du Barça a sauté aux yeux: sans Pedro parti à Chelsea, sans Rafinha victime d'une grave blessure, le jeune Munir était le seul recours offensif sur le banc.

En outre, Messi a trouvé le poteau (51e) et l'excellent gardien galicien Sergio Alvarez a écoeuré les attaquants barcelonais, ne s'inclinant qu'en fin de match sur une frappe croisée de « Ney » (80e).

C'est un sérieux avertissement pour les hommes de Luis Enrique : le défi de conserver tous les titres collectionnés au printemps ne sera pas simple, surtout avec un effectif diminué.

« J'ai les alternatives que j'ai, c'est mon effectif et je suis ravi de l'avoir », a assuré Luis Enrique. « Ce match arrive à point nommé pour constater la difficulté que revêt le fait de remporter des trophées. »

Le Real a également eu un aperçu de cette difficulté à San Mames, où l'Athletic Bilbao a chèrement vendu sa peau et où Ronaldo est resté bloqué à deux longueurs du record de but sous le maillot merengue, propriété de Raul (323 buts).

Certes, Benzema a ouvert le score sur un but de renard (19e) et il a doublé la mise sur un bon centre d'Isco (70e). Mais Bilbao a fait courir des frissons dans les rangs madrilènes, égalisant sur une tête plongeante de Sabin Merino (67e).

Il a également fallu un très bon Raphaël Varane en défense et un excellent Keylor Navas dans la cage pour éviter le retour des Basques.

Le portier costaricien a encaissé son premier but cette saison mais il a multiplié les parades décisives, faisant oublier le fiasco du transfert avorté de David de Gea au Real. Et grâce à Navas et Benzema, voilà le Real coleader de cette Liga si imprévisible.

« C'était un test à passer et nous l'avons passé avec une assez bonne note », s'est réjoui l'entraîneur merengue Rafael Benitez