Pas de surprises lundi, mais des matches agréables avec notre plus haute moyenne de buts du tournoi : 10 buts en 2 matches! Finalement la logique aura été respectée avec la France et l'Angleterre qui passent à la phase suivante. Mais toutes deux auront eu droit à leur petit moment d'angoisse, histoire de leur rappeler qu'elles n'étaient pas seules sur le terrain.

Pour la France, il y a bien eu le résultat, ce 3-1 contre la Suisse, mais encore une fois sans la manière. Un milieu de terrain lourd, des ailes empesées, deux attaquants complètement isolés du reste du groupe, la troupe de Jacques Santini semblait à court de solutions et surtout incapable d'imaginer quoi que ce soit pour se sortir de l'impasse. L'effet du but de Zidane à la 21e minute aura été de courte durée puisque 5 minutes plus tard, un autre des ados de la compétition, Volanthen 18 ans, marquait pour redonner espoir à la Suisse qui soudainement n'était plus qu'à un but de la qualification.

La bonne nouvelle pour ces Bleus bien pâles en blanc sera venue du réveil de Thierry Henry que plusieurs attendaient comme le meilleur buteur du tournoi. Après d'innombrables reprises de la tête ratées et des tirs non cadrés, il aura animé le dernier quart d'heure du match en y marquant deux buts; deux buts qui avaient pour mérite de mettre la France hors de portée de la Suisse, mais surtout de rassurer le meilleur buteur du championnat d'Angleterre.

Les Français n'auront pas connu un bon début de tournoi. Chanceux contre l'Angleterre, opportuniste contre la Croatie, ils attendaient ce Suisse-France pour se rassurer. La réponse ne sera venue qu'à moitié, mais juste ce qu'il faut pour leur permettre d'aller plus loin et de se concentrer maintenant sur le quart-de-finale à venir contre la Grèce.

L'Angleterre aura retenu son souffle lorsque Niko Kovac a ouvert le score pour la Croatie à la 5e minute de jeu. Dans les gradins on voyait des Anglais catastrophés, mais pas sur le terrain. Beckham et les siens n'ont jamais paniqué, et se sont mis à déployer leur jeu sans se soucier de ce but qui ne semblait être qu'un accident de parcours, si on en jugeait par leur attitude. Le milieu de terrain fluide, la défense solide avec cette nouvelle tenaille Campbell-Terry, conséquence fortuite de la suspension de Fredinand, les Anglais semblaient avoir leur destin bien en mains et géraient leur jeu tranquillement, face à des Croates capables cependant de leur apporter une opposition de qualité qui les forçait à ne pas baisser la garder.

Quand Schole a égalisé la marque à la 40e, c'était déjà suffisant pour la qualification. Mais quand Rooney en a ajouté un dans les arrêts de jeu de la première mi-temps, on sentait que le sort des Croates était déjà scellé. Wayne Rooney est la véritable découverte de cet Euro. Il y fait une entrée fracassante, ce qui n'est pas sans rappeler la première présence de Michael Owen en Coupe du Monde en 1998 qui avait marqué l'un des plus beaux buts de cette édition. Mais Rooney a une présence physique sur le jeu encore plus importante que celle de son compagnon d'attaque. Toujours prêt à monter au combat, un brin arrogant avec un zeste d'insolence, il a déjà le caractère et la prestance des grands joueurs.

Son deuxième but est une pièce de toute beauté. Sa course pour se détacher du peloton, son tir précis, sec, imparable, porte la marque des grands joueurs d'avant-centre. Il devance maintenant Zidane au classement des buteurs du tournoi, la recrue et le vétéran. La victoire de l'Angleterre lui revient à moitié et cette équipe que plusieurs écartaient du revers de la main à cause de son manque d'attaque, vient peut-être de se trouver un canonnier pour remporter la guerre…

Mardi, autre drame en perspective…l'Italie…passera?…passera pas?