MONTRÉAL – Si plusieurs ont vu dans la plus récente défaite de l’Impact une autre preuve de son incapacité à apprendre de ses erreurs, Mauro Biello y a plutôt décelé des raisons de s’accrocher à l’espoir que les choses s’apprêtent à débloquer pour son équipe.

« Ce sont des moments difficiles, mais je suis sûr qu’on va s’en sortir parce qu’il y a trop de signes qui démontrent notre qualité et notre capacité », a déclaré l’entraîneur montréalais mardi, trois jours après avoir vu ses joueurs échapper un deuxième match de suite à domicile.

Samedi, l’Impact s’est creusé un trou en accordant deux buts dans les trente premières minutes de son match contre le Crew de Columbus. Son réveil au retour de la mi-temps lui a permis de revenir à égalité avec les visiteurs, mais un moment d’égarement dans les arrêts de jeu a ultimement mené à sa perte.

On a perdu le compte des performances de cet acabit depuis le début de cette saison pourtant encore jeune. Chaque semaine, joueurs et entraîneurs répètent le même discours sur l’importance de garder la tête haute et d’apprendre de ses erreurs, mais rien ne change.

Avec son plus récent revers, l’Impact a atteint le fond du baril, le 11e et dernier rang au classement de l’Association Est. Seulement cinq points le séparent toutefois de la dernière place donnant accès aux séries, un écart surmontable qui donne du poids aux arguments sur lesquels s’appuie Biello pour entretenir la confiance dans ses rangs.

« On est tout près, se convainc l’entraîneur. Ce n’est pas comme si on se faisait déclasser 4-0 ou 3-0. On a même complètement dominé des équipes comme Seattle, Chicago et Columbus pendant de grands pans de matchs. C’est une accumulation de petites erreurs qui font paraître nos problèmes comme une grosse montagne. »

Le début de saison difficile a exposé Biello à des critiques de plus en plus virulentes. Ses choix tactiques, sa gestion de son effectif et sa capacité à préparer adéquatement ses troupes sont au nombre des hypothèses qui sont soulevées par les partisans mécontents pour expliquer les défaites qui continuent de s’empiler.

Probablement bien au fait des bruits qui courent en ville, Biello s’est assuré mardi de se dresser, tel un bouclier, devant ses joueurs.

« C’est ma responsabilité de corriger ça. C’est moi le premier qui doit ajuster certaines choses et mettre les joueurs dans les bonnes conditions pour exécuter et travailler. Quand les choses ne vont pas bien, il y a une tendance normale à être timide dans notre jeu. C’est à moi de bien placer les joueurs, de les mettre dans de bonnes situations afin d’augmenter leur confiance. »

Patrice Bernier, qui avait déjà quitté le vestiaire quand les journalistes y ont fait leur entrée après le match contre Columbus, a admis qu’un excès de frustration l’avait mené à fuir les caméras. De retour dans de meilleures dispositions, le capitaine a insisté mardi sur l’importance pour ses coéquipiers et lui de s’unir dans la tempête.

« On a bien fait par séquences, mais pas encore sur un match complet. Maintenant, on veut démontrer qu’au Stade Saputo, on est l’équipe qui dicte le tempo, on est l’équipe en confiance qui a les épaules hautes, le chest bombé et qui joue son style sans laisser les autres équipes lui imposer certaines choses. Avec la qualité des joueurs qu’il y a ici, on ne devrait avoir aucune inquiétude. »

Biello a aussi parlé à ses joueurs de l’importance de demeurer solidaires dans l’adversité.

« Quand ça ne va pas bien, c’est la première chose qui doit être là. Il faut qu’on soit unis. Ce n’’est pas la première fois que cette équipe se retrouve dans des situations difficiles et la formule qui nous a aidés dans le passé, c’est la solidarité. C’est une des valeurs de cette organisation. Dans les moments difficiles, tu dois continuer de travailler pour tes coéquipiers. »

L’Impact disputera ses deux prochains matchs à domicile, d’abord contre les Timbers de Portland et ensuite contre les Red Bulls de New York.

Mardi à l’entraînement, Blerim Dzemaili est resté à l’intérieur du Centre Nutrilait pendant que ses coéquipiers couraient au soleil. Marco Donadel (genou) et Victor Cabrera (cheville) s’exerçaient ensemble à l’écart du groupe tandis que Matteo Mancosu (cuisse) et Shomit Shome (pied) ont travaillé en solitaire.