C’est l’incendie dans la demeure. Terrassé par le Fire, l’Impact aura connu une dure soirée dont on va surtout se rappeler pour sa médiocrité et les excuses offertes par l’entraîneur Mauro Biello au nom de ses joueurs. Est-ce le moment de paniquer?

Certains seront tentés de dire oui. Mais pour être passé par là plus d’une fois (je vous épargne les détails), j’ose me mouiller en déclarant que même en appuyant à deux pieds sur le gros bouton rouge, ça n’aide pas vraiment la cause. Comme c’est déjà arrivé lors de plusieurs saisons dans son histoire, une défaite indigeste force une remise en question chez l’Impact. On peut chercher à identifier des coupables et faire tomber des têtes pour assouvir les passions, mais ça m’apparaît réducteur, pour ne pas dire destructeur, comme genre de solution.

Visiblement, on pensait gagner ce match sans faire beaucoup d’effort chez le Bleu-blanc-noir. Le Fire, c’était supposé être gagné d’avance… Or, il faut reconnaître qu’on s’est brûlé, peut-être même au troisième degré.

Si on prend la peine d’analyser la débâcle, on s’aperçoit qu’au milieu, le manque de concentration et de communication était évident sur plusieurs ballons perdus inutilement. Largués dans un océan séparant l’attaque et la défense, on aura trop souvent remarqué les limites physiques de Bernardello et Donadel. Dans les circonstances, on s’attendait à beaucoup plus de leur part. Mallace, que plusieurs considèrent comme bouc émissaire, a au moins eu le mérite d’offrir un effort constant dans son registre habituel le temps d’une demie.

Tant qu’à se pencher sur une ignoble soirée, il faut aussi déplorer que la cohésion n’était pas vraiment plus impressionnante au sein de la défense. Surpris par une contre-attaque bien amenée par Accam sur le premier but, l’Impact s’est également troué sur les deux autres buts accordés. Pour ce qui est de la panique, il y en avait déjà assez sur le terrain, est-ce la peine d’en ajouter dans le vestiaire et à l’étage au-dessus?

Enfin, on pourrait aussi critiquer la gestion de l’équipe par Mauro Biello. Soucieux de vouloir trouver une place à tous ses joueurs importants, l’entraîneur montréalais multiplie les expériences infructueuses. S’il y en a un qui ne doit pas paniquer, c’est surtout lui, peu importe le niveau de pression des partisans et de la direction. Chose certaine, qu’on opte pour le 4-4-2 ou le 4-3-3, il s’agit d’une situation où c’est avant tout l’effort qui doit être présent. Comme le temps presse, mercredi contre DC, Biello doit miser sur les éléments en lesquels il a confiance pour aller au combat.

Voici le bulletin des joueurs :

Impact de Montréal c. Fire de Chicago
20 août 2016

Evan Bush : 5,5/10 Sauve son équipe d’une défaite plus lourde, c’est dire l’allure du match. Pas grand-chose à se reprocher sur les buts accordés.

Impact 0 - Fire 3

Hassoun Camara : 5,5/10 Enchaîne bons jeux défensifs avec passes mal ajustées. Probablement le plus stable derrière en cette mauvaise soirée.

Wandrille Lefèvre : 5/10 Correct défensivement. À défaut de trouver des relais en milieu, il force quelques passes, mais j’y vois surtout une volonté de relancer une attaque en panne.

Laurent Ciman : 4,5/10 Énervé. Malgré quelques tacles réussis, n’apporte pas vraiment de cohésion à la ligne arrière et s’éloigne un peu trop de sa position, comme sur le deuxième but du Fire. Le Général doit vite retrouver sa sérénité.

Donny Toia : 4/10 Dure soirée de son côté. Malgré ses efforts et ses replis, il ne peut stopper le Fire à des moments clés du match. Pas très à l’aise non plus pour soutenir l’attaque.

Marco Donadel : 4/10 Match difficile. Ne manque pas d’ardeur, mais il est dominé physiquement, d’autant plus qu’on accorde beaucoup d’espace au Fire. Pas à son meilleur techniquement avec plusieurs passes ratées.

Hernan Bernardello : 4/10 N’apporte pas le volume escompté au milieu de terrain. Ne semble pas particulièrement à l’aise dans sa position plus avancée. Plusieurs ballons égarés lui aussi.

Calum Mallace : 5,5/10 Limité. Réalise quelques percées en attaque sans que cela n’apporte quoi que ce soit de concret. Sacrifié à la mi-temps en faveur de Salazar bien que ses partenaires au milieu aient été décevants

Ignacio Piatti : 4,5/10 Quelques gestes d’éclat mais une soirée décevante dans son ensemble. Trop mince contribution d’un joueur pourtant capable de décrocher en milieu de terrain pour aider à temporiser.

Matteo Mancosu : 5/10 Plus menaçant comme attaquant qu’en tant qu’ailier où il a du mal à créer un déséquilibre pour l’adversaire. Obtient tous ses tirs en 2ème MT, mais rien de particulièrement inquiétant pour le Fire.

Didier Drogba : 5/10 Certainement le plus menaçant des siens avec ses tirs sur coups francs. Trop épisodique en deuxième demie bien que mal alimenté par ses partenaires. Perd lui aussi son sang-froid avec les officiels.

REMPLAÇANTS :

Michael Salazar : 5/10 Procure un supplément d’énergie dès son entrée, mais il est trop imprécis et ses efforts frappent rapidement un mur.

Anthony Jackson-Hamel : 6/10 Dynamique. Montre plus d’envie de provoquer des choses dans une fin de match échevelée.

Kyle Bekker : 6/10 Joue très peu, mais fait preuve de calme en possession alors que l’issue du match est déjà jouée.

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