L’homme est une légende. En fallait-il vraiment une preuve? Qu’à cela ne tienne, l’homme est aussi venu pour jouer. Et Didier Drogba a insisté pour conquérir Montréal en une soirée. Ironie du sort, la banderole qu’on voyait jusqu’à l’an dernier - ai-je cru la voir aussi cette année? - pendue aux tribunes de Stamford Bridge, le domicile de Chelsea, était venue juste à temps s’installer du côté est du Stade Saputo : Drogba Legend, en grosses lettres noires sur fond orange. On va s’en rappeler.

Pied droit, pied gauche ou tête en suspension, après trois buts et un public rassasié, Didier a-t-il vraiment besoin d’en rajouter et de parler? À ce sujet, s’il peut s’en garder pour les soirées moins animées, on aura trouvé un moyen de compenser. Mais au-delà de ses trois réalisations, on retiendra que Drogba a pris les choses en main en décrochant à quelques occasions en deuxième demie, s’improvisant chef d’orchestre sur certaines des meilleures actions de l’Impact dans un match palpitant.

Outre l’avant-centre montréalais, les bons matchs de Lefèvre et Reo-Coker en arrière ainsi que le brio de Mapp et Piatti, malchanceux face à Johnson, auront permis à l’Impact de faire oublier les carences en défense. Au final, le spectacle fut enivrant, et l’Impact se replace au classement. Profitons-en, le voyage à venir sur la côte Ouest ne sera pas de tout repos.

Voici le bulletin des joueurs.

Evan Bush : 6,5/10 Paraît assez alerte derrière une défense fragile. Pas d’erreur de sa part sur les buts accordés, mais pas de gros arrêt comme lors d’autres matchs cette saison.

Nigel Reo-Coker : 7,5/10 Match convaincant de sa part en tant que latéral droit. Dédoublements, centres décisifs et engagement défensif. Quand on dit que le no 11 peut rendre meilleur ceux qui l’entourent…

Wandrille Lefèvre : 7,5/10 Un grand match de Wandou en l’absence du général Ciman. Marque un but important, effectue les interceptions les plus réussies et se permet même quelques gestes qui démontrent qu’il est en confiance.

Donny Toia : 5/10 Match difficile au centre pour celui qu’on voit normalement sur le flanc gauche de la défense. Beaucoup moins sûr de lui sur les nombreux longs ballons joués dans son dos. Débordé sur le centre qui mène au 2e but. Communication déficiente entre lui et Tissot.

Maxim Tissot : 4/10 Positionnement trop approximatif combiné à un retard sur plusieurs actions défensives, notamment celle menant au penalty du Fire ainsi que sur le 3e but de Chicago. Il faudra vite passer par-dessus.

Marco Donadel : 7/10 Travaille beaucoup pour récupérer le ballon et boucher les nombreux espaces laissés libres. Tire un corner parfait sur le but de Lefèvre et place de nombreuses diagonales qui déséquilibrent le Fire.

Calum Mallace : 6,5/10 Monte beaucoup, presque à outrance, mais ce faisant, il profite d’un ballon dévié en sa direction pour permettre à Drogba de marquer son 3e but sur un centre bien ajusté.

Andrés Romero : 6,5/10 Une renaissance, plus actif, en attaque et en repli. Semble reprendre le goût de jouer et de provoquer l’adversaire ballon au pied.

Ignacio Piatti : 7/10 Plus intermittent que ses partenaires, mais tellement de talent mis en vitrine en deuxième demie. Tentative de lobe, tir de loin et passes décisives. Un régal.

Justin Mapp : 8,5/10 Un autre des Montréalais qui donne des frissons en cette soirée magique. Mapp pivote, tantôt s’infiltre dans l’axe, tantôt déborde sur l’aile. Et la chimie ne fait que commencer à s’installer entre lui et Didier.

Didier Drogba : 10/10 L’envie ne manque pas de lui mettre 11/10. Quelle puissance. Marque l’imaginaire des partisans 3 fois plutôt qu’une avec ses buts. Un spectacle comme on en avait encore jamais vu auparavant à l’Impact de Montréal!

REMPLAÇANTS

Dilly Duka : 6,5/10 Duka s’affirme avec une jolie talonnade et quelques actions transperçantes dont un tir qui passe tout près d’être le 5e but montréalais.

Eric Alexander : 6/10 Entre pour consolider le milieu de terrain des siens. Limite les incursions de l’adversaire dans le premier rideau défensif.

Dominic Oduro : 6/10 Brève apparition, mais assez pour se faire remarquer, et faire rager les partisans qui croyaient qu’il aurait dû marquer.