La première étape d'un immense rendez-vous
Impact lundi, 21 nov. 2016. 22:40 samedi, 14 déc. 2024. 19:50MONTRÉAL – « Oui, je vais dormir, mais je ne sais pas combien de temps. »
Aucun doute, Mauro Biello ne sera pas le seul pour lequel le sommeil aura été difficile dans la nuit de lundi à mardi. Plusieurs de ses joueurs pourraient se retrouver dans la même situation. Ce n’est pas tout, même de nombreux partisans risquent de peiner à fermer l’œil.
Malgré tout, les protégés de Biello ne devraient pas manquer d’énergie en se nourrissant de la salle comble de 61 004 spectateurs qui envahira le Stade olympique. À vrai dire, le véritable défi consistera à bien doser cette adrénaline et ce désir de plaire.
Le contrôle sera primordial puisqu’il ne s’agira que du match aller du Championnat d’association (présenté à RDS dès 19 h avec l’avant-match). Biello et ses joueurs ont d’ailleurs abordé cette facette à la veille de la partie tant attendue.
À l’image de la ronde précédente, le onze montréalais espère se dresser comme une forteresse pour cette première de deux étapes.
« J’ai envie de dire de ne pas encaisser de but, c’est important. Ensuite, on va rechercher la victoire. C’est une confrontation aller-retour et tout peut arriver, j’ai vu tous les scénarios dans ce sport », a exprimé Hassoun Camara au moment d’identifier le pointage qui serait satisfaisant.
Dans ce sens, un résultat de 0-0 serait perçu comme une bonne nouvelle.
« Oui, je pense que n’importe quel résultat nous donnant une chance d'accomplir quelque chose à l’extérieur sera intéressant. Parce que la vraie, vraie finale sera jouée là-bas », a poursuivi le défenseur.
Biello aurait pu choisir le même refrain, mais il a préféré démontrer un objectif plus ambitieux.
« On va voir comment le match va se dérouler, mais on cherche la victoire, ça c’est certain », a-t-il commenté.
À ne pas en douter, les membres de l’Impact auront en tête la glissade survenue lors de la deuxième demie du match retour contre Club América en Ligue des champions de la CONCACAF en avril 2015. Détenant une avance de 1-0 (2-1 au cumulatif) à la mi-temps, l’Impact a perdu l’ascendant en concédant quatre buts par la suite.
« Après avoir compté le premier but, on a un peu perdu notre contrôle sur le terrain. On doit mieux gérer nos émotions », a ciblé le gardien Evan Bush qui avait été forcé de rater ce match d’envergure en raison d’une suspension.
« Ce fut un moment très difficile, mais je ne veux pas trop y penser. Quand tu deviens trop anxieux, de mauvaises choses peuvent survenir alors j’essaie de voir le match contre Toronto comme n’importe quel autre. Bien sûr, quand on arrivera au Stade olympique, on va ressentir toute cette énergie et ce sera différent », a expliqué celui qui a joué du soccer inspiré dernièrement.
Blessé, Camara avait également rongé son frein cette fois-là. Il espère que son équipe aura appris de cette expérience mémorable.
« C’est un plus d’avoir ça dans nos bagages, mais ce n’est pas l’exemple à suivre parce qu’on n’a pas gagné. C’est notre but en tant que joueur », a-t-il rappelé.
Aux yeux de Patrice Bernier, l’aventure comporte une différence considérable.
« La Ligue des champions, ça se passait entre deux années différentes. Cette fois, c’est comme si on arrivait à la fin du marathon de l’année et on veut finir en beauté parce qu’on a travaillé très fort pour se rendre là », a comparé le capitaine.
Très haut dans le palmarès
Atteindre la demi-finale de la MLS, ce n’est pas banal. Pour l’organisation de l’Impact, il s’agit d’une première significative et elle l’est tout autant pour les joueurs.
Grand ambassadeur du soccer québécois, Bernier a vécu un contexte totalement différent à son premier séjour avec l’Impact au début des années 2000. Une quinzaine d’années plus tard, il s’apprête à vivre un match historique prouvant l’énorme évolution de ce sport.
Ce n’est pas surprenant qu’il réserve déjà une place de choix dans ses souvenirs.
« Elle est très haute dans la liste. J’ai vécu de gros affrontements, mais la différence, c’est que celui-ci survient chez moi, c’est particulier. On a grandi depuis cinq ans en tant qu’équipe. Mais, l’important, c’est de gagner pour retenir le positif à la fin », a confié Bernier qui réalise que sa carrière de joueur ne durera pas éternellement.
Arrivé dans la métropole québécoise en 2011 pour la fin de la période en NASL, Camara s’est enraciné à Montréal et cette étape lui fait ressentir de puissantes émotions.
« Je suis vraiment très fier. Je regardais justement une photo sur Twitter et un supporteur me rappelait que je suis l’un des rares à être là depuis le début (en MLS). Je n’avais pas prévu vivre ça en arrivant quand j’ai traversé l’Atlantique. Je me suis retrouvé avec des grands clubs comme Marseille et Bastia. Maintenant, c’est extraordinaire de se retrouver au plus haut niveau ici. J’en profite, comme joueur et comme homme », a-t-il spécifié.
« J’ai commencé à pratiquer ce sport à 11 ans, je rêvais de jouer dans ces ambiances. Il n’y a pas de danger que j’arrive et que je sois effrayé de jouer. On a une grande chance de pouvoir vivre cette expérience et de la partager avec nos partisans », a enchaîné Camara avec vigueur.
Une étape majeure pour le soccer canadien
Du même coup, le choc entre l’Impact et le Toronto FC fera rayonner le soccer canadien. Sans pousser la note, on peut croire que cet affrontement inspirera de nombreux enfants.
« Ça va aider les jeunes à rêver. Ils vont regarder ce match en voulant se rendre là un jour », a commenté Biello qui est fier de ce parcours surtout qu’il a lui-même composé avec des années nettement plus modestes de l’Impact.
« C’est gros pour le sport et pour le pays. Le sport a grandi progressivement, mais cette série va accélérer le tout. Tout le monde suit la confrontation, même les partisans de hockey ou de basketball », a fait remarquer Jonathan Osorio du Toronto FC.
Informations pour les spectateurs
L’Impact a tenu à partager les informations suivantes avec les partisans qui assisteront au match. Ceux-ci sont invités à participer à une mosaïque géante lors de l'entrée des joueurs avant l'hymne national. Vous êtes invités à arriver tôt afin de supporter les joueurs dès la séance d'échauffement à 19 h 15, sans oublier de porter du bleu.
L'Impact vous suggère d'utiliser les transports en commun. Veuillez prendre note de la pleine entrée en vigueur des mesures de sécurité à l'entrée du Stade olympique. Tous les sacs à dos, sacs à caméra et grands sacs fourre-tout, ainsi que tous les sacs excédant 35 cm x 35 cm x 15 cm sont interdits.