Effervescence
Impact lundi, 21 nov. 2016. 22:30 vendredi, 13 déc. 2024. 19:40Quelque chose de spécial flotte dans l'air. Est-ce dû à cette première neige qui nous rappelle que nous habitons un pays nordique, et que ce pays n'est pas un pays mais l'hiver? Est-ce cette prise de conscience tardive que les pneus d'hiver n'ont pas encore été posés? Ou est-ce plutôt cette atmosphère de séries d'après-saison, plus habituelle à la fonte des neiges qu’à son arrivée, qui gagne peu à peu le cœur de tous les sportifs, amateurs de soccer convaincus ou nouvellement intéressés?
L’Impact de Montréal se retrouve en finale du championnat de l’Est, étape ultime avant la finale de la Coupe MLS. Il fait partie d’un carré d’as privilégié et disputera le match le plus important de sa carrière contre son plus grand rival, le Toronto FC. Il fallait se promener dans l’entourage de l’équipe pour sentir que tout avait changé. Il y avait cette étincelle dans les yeux des joueurs, ce langage corporel qui masquait difficilement l’excitation collective, cette réaction spontanée, légèrement teintée d’étonnement, à la vue d’autant de journalistes massés autour des points d’entrevue.
Dans les rues, dans les commerces, les gens parlent de soccer, parlent de l’Impact. À l’épicerie : « croyez-vous qu’ils vont gagner? », dans la salle d’attente du garage (où on attend la pose des pneus d’hiver…), « gros match demain, je ne veux pas rater ça! », dans le couloir d’un hôtel, avec un préposé à l’entretien, « l’Impact peut battre Toronto? ».
L’intérêt est là, plus palpable et plus vivant que jamais. Le travail et la vision de Mauro Biello ont porté fruit et se sont transcendés sur le terrain dans une cohésion d’équipe qui aura atteint son climax en série. En allant chercher ses victoires contre le D.C. United en match éliminatoire, puis contre les Red Bulls de New York en demi-finale d’association, l’Impact a conquis, l’Impact a séduit et ils seront plus de 60 000 à le clamer haut et fort au Stade olympique lors du premier match.
C’est un moment qu’attendent avec fébrilité les joueurs du Bleu-Blanc-Noir. Portés par la clameur des partisans, ils oublieront bien vite les désagréments de la surface synthétique et les papillons dans l’estomac disparaîtront pour laisser libre cours à la passion qui les anime tous. Hassoun Camara disait : « J’ai commencé à jouer au foot à onze ans et je voulais jouer pour vivre des moments comme celui-ci… » Pas question de bouder son plaisir pour le défenseur de l’Impact.
Les joueurs sont tous fébriles, un brin anxieux, mais impatients d’en découdre sur le terrain. On dit que seuls l’amour et la toux ne peuvent se cacher. Il faudrait aussi ajouter l’excitation de jouer un grand match, parce que tout dans l’attitude des joueurs trahissait leur hâte d’en arriver enfin au coup d’envoi.
Le ton sera donné déjà dans la période d’échauffement et le support des amateurs pourrait dès lors donner une grande intensité dramatique à la rencontre. À condition d’arriver tôt. Ça se bousculera aux portes et l’entrée dans le stade prendra du temps. Pour profiter de l’ambiance et pour y contribuer, pour vivre un moment historique et être là lors du dernier match de l’Impact à Montréal cette saison, pour se laisser gagner par cette fièvre et baigner dans l’effervescence d’une finale de championnat de l’Est, mieux vaut prévoir le coup et être là d’avance.
« Portez-nous en finale », dit la bannière installée en bout de terrain par le 1642 Montréal. Une finale rêvée qui passe d’abord par une série aller-retour dans la réalité.